pèces de chaque genre qu’il y a une très-grande augmentation.
Ce fut donc un médecin italien, M. Poli, quile premier établit
les genres de mollusques d’après l’animal seulement sans faire
attention à la coquille. C’est en 1791 que parut le premier volume
de son superbe ouvrage sur les testacés des Deux-Siciles.
Il semble qu’il avoit réellement envisagé tous les animaux
mollusques nus ou testacés, comme on le voit dans sa préface ,
où en effet il partage les mollusques en trois ordres : i.® Mol-
luscabrachiata , caractérisés parce qu’ils ont plusieurs bras à la
manière des hydres; il y place les sèches de Linnæus et le nautile,
mais en outre les tritons et lesserpules du même auteur,
qui n’ont certainement aveceux qu e des rapports extrêmement
éloignés, comme Pallas l’avoit très-bien senti; ai® jle second
ordre, sous la dénomination de Mollasea reptântia, a pour
caractères de marcher en rampant à la manière des limaçons
au moyen d’un large pied, et d’ayoir constammentun,e tête et
des yeux; ce sont les univalves; 3.° enfin le troisième ordre,
sous la dénomination de Mollusca sùbsilïentia, àvbcles caractères
d’être pourvu d’un long pied, d’être fixé Ou non aux
rochers, et de manquer constamment de tète et d’yëux, renferme
les bivalves et les multivalves. C’est par ce dernier ordre
que M. Poli a commencé : aussi n’a-t-il^encore publié que la
partie qui en traite (1). Il subdivise cet ordre en six familles,
d’après la considération de l’absence ou de l’existence du pied,
d’après la manière dont les lobes du manteau sont réunis et
forment des ouvertures qu’il nomme trachées. Ses genres sont
également établis sur des caractères de cette importance : aussi
sont-ils beaucoup moinsnombreux, même que ceux de Linnæus.
La première famille, qui n’a ni trachée ni pied, renferme
(t) D’après un prospectus rapporté par M. Savigny, il parott que Ta
seconde partie du grand ouvrage de M. Poli est soUs presse, et ne tardera
pas à être publiée, si même elle ne l ’est déjà
les genres Criopus(anomia imperforata, Linn.); Eahioil (anomia
læva, squamula ,• Linn*); Pe/om,( ostrea; edulis, cristata, Linn.),
et Daphné ( area Noæ et barbata, Linn.).
La seconde, qui n’a pas de trachées, mais bien un pied, ne
renferme que le genre Axibpm{.avca pilosa, Linné).1 *
La troisième, quj a une trachée abdominale sans,pied, est
formée des genres Argus (pectines, spondyli), Glaucus.( ostrea
lima, glacialis, Linn.),. , n 0 , . .
La quatrième, qui a une trachée postérieure et Un pied
unique, ;se compose des gexires,Çhirner<i (pinna, Linn»}^Ç«i-
litriahe ( mytilus ).
La cinquième., qui a une jyraehéè; -unique et un pied , est
formée par les genres Loripes (tellinalactea),, Limnoea ( mya
pictorum, mytilus cygneus, arialinus, Linn^Wjj;
Enfin la sixième, dont le caractère est d’avoir deux trachées
et un pied, renferme les genres Hypogoea(solen , pholas, tel-
lina inæquivalyis, L i n n Perûrpæa (tellina, Linn.), Çallista
Avenus, Linn*)^. Artbemis, venus, exoleta, Linn;$)& Genasies
( çardium, Linn.).
Quoiqu’il,y ait une erreur assez forte dans ce système de
malacologie à cause du rapprochement d.es tritons, des teré-
belles et des serpules dans l’ordre jles hrachia$a,, il n’en
faut pas moins convenir qu’il a suffi pour mériter à M. Poli
le nom de véritable fondateur de la classe des mollusques,
molluscorum classis verus fundator, que lui a d onné M. Meçkel
dans sa Dissertation sur les Ptéropodes ; en effet, outre l’établissement
des trois coupes principales, d’après l’appareilvdela
locomotion, on y trouve comme caractère secondaire l’absence
ou la présence de la tête. Ajoutons que les familles de bivalves
sont en général fort naturelles et qu’elles reposentsuy la considération
d’organes importans.
On y remarque aussi que lasérie dans laquelle les familles et
même les genres sont disposés est en sens inverse de celle qui
est aujourd’hui adoptée, si ce n’est par M. de Lamarck.