
gnages de la révélation même, force
sera aux esprits prévenus de se ranger
à notre avis. Nous Centrerons, pour
le moment , dans aucune discussion
trop approfondie, le cadre de cet ouvrage
n’en comportant pas; il suffira
de rapporter simplement les faits d’où
la vérité doit jaillir.
Le pays très montueux, entrecoupé
de plaines et de rochers majestueusement
suspendus, où se voient encore
d’impénétrables forêts, d’où naît celle
des branches du Nil, qu’on regarda
si long-temps comme la véritable
source de ce doyen des fleuves, qu’infestent
des hordes de Galas et de San-
galas, mais où domine le peuple Abyssinien
, est le point de départ de la
race dont nous allons esquisser l’histoire.
Débondantes eaux y fertilisent
un sol prodigue de verdure et de
fruits, peuplé d’animaux de tous genres,
abondant en élémens de bonheur
et de prospérités, mais que la barbarie
opiniâtre et féroce de ses habitans
condamne à l’abandon. Quand les Autochtones
y furent devenus nombreux,
et qu’encore trop incivilisés ils ne savaient
pas se soustraire aux ravages
causés, dans la saison des pluies, par de
véritables déluges annuels, ils en descendirent
avec les torrens et les rivières,
entassés dans d’informes arches flottantes,
portantleurs troupeaux et leurs
autres animaux domestiques ; rendus
dans les plaines du Sennaar, ils crurent
y être échappés à quelque cataclysme
universel (5). C’est là qu’ils s’exercèrent
dans l’art de bâtir, qui, se perfectionnant
le premier chez eux, devait
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