purement et simplement. Ce pays oii s’en revint
une grande princesse dont les traditions d’Abyssinie
, indiscrètement reproduites par Bruce,
ont terni la renommée, était-il bien celui des
Falashas ? Quelques-uns croient que la puissance
de Makéda , s’étendait sur les contrées méridionales
de la presqu’île Arabique,‘que nous appelons
maintenant Heureuse, et dont les peuples
s’appelaient anciennement Sabéens.Mais il existait
évidemment des Sabéens ou Hébreux primitifs
sur les deux rives delà Mer Rouge,et ces rives
d’ailleurs n’ont pas toujours été séparées par le
détroit de Babel-Mandel , ainsi que nous le
prouverons dans quelque note , lorsque nous
réimprimerons notre article Mer accompagné
de ceux où nous avons traité , dans le Dictionnaire
d’Histoire naturelle, divers points de géographie
physique. Au reste, c’est une tradition
admise comme incontestable dans le Fatégar
qu’il existe au sud de l’Abyssinie et très loin , un
fleuve appelé Sabatique , parce que son cours est
suspendu le jour du Sabbat, et dont les rivages
sont peuplés de Juifs qui ne les ont jamais quittés.
L'historien Flavicn Josèphe avait eu connaissance
de cette demi-fable, qu’il transporte
vers son pays , mais dans laquelle on reconnaît
toujours l’existence des Hébreux au eentre de
l’Afrique, où ils vivent en corps de nation.
Au reste le nombre des Falashas, ou descen-
dans des Hébreux primitifs de l’Abyssinie, est
fort diminué depuis le règne du grand Socinios,
qui, s’étant converti à la foi romaine vers le temps
de l’introduction des jésuites, ordonna qu’on
exterminât tous ceux de ses sujets qui ne se feraient
pas catholiques. Un autre prince, Zara-
Jacob , en i 434 > fit jeter à l’eau tous ceux qui
ne portaient pas à la main droite une amulette
avec ces mots : Je renonce au diable pour suivre
Jésus-Christ notre Seigneur. Il n’existe maintenant
plus de missionnaires venus de Rome en
Abyssinie, et l ’on n’y noie personne pour cause
de religion.
(10) «Le Nil porte le même nom chez les Abyssins
, les Egyptiens , les Arabes et les Indiens »
dit Prévost ( Hist. des Voyag. t. i , lip. i
chap. x v i i i) ; ce qui prouve qu’il fut célèbre dès
la plus haute antiquité. Les Grecs l’appelèrent
parfois une veine descendue du ciel ; les Ethiopiens
le nommèrent source des eaux célestes, A n -
kaata-Marat-Schametawi. Le Gir, autre fleuve