à un âge assez avancé. La cécité accompagne
ordinairement leur courte
vieillesse. Ils se vêtissent de la tête
aux pieds de fourrures. Selon les contrées
qu’ils habitent, ils ont attaché le
Chien à leur sort, soit en l’attelant à
leurs traîneaux, suit en l’associant aux
travaux de la pêche. Ils ont aussi asservi
le Renne, qui leur fournit son
lait et sa chair; ils ne connaissent pas
d’autre domestique. Pasteurs de ces
Rennes ou pêcheurs, ils ont, sur les
bords de la Mer Glaciale, perfectionné
les moyens de prendre les habitans de
l’eau ; ils ne manquent pas d’habileté
dans l’art de vaincre jusqu’aux grands
Cétacés. Ils préfèrent la graisse de ces,
animaux à toute autre nourriture; se
délectent aussi de l’huile qu’ils en expriment,
et dont ils boivent la quantité
que ne consume pas leur lampe
durant les longues nuits de leurs affreux
hivers. Outre la chair des animaux
qu’ils tuent à la chasse, celle de
leurs Chiens qu’ils soumettent à la
castration, et de leurs Rennes qu’ils
préparent en la fumant, ils mangent
beaucoup de poissons, et l’aiment
mieux pourri ou desséché que frais. Ils
fabriquent avec des arrêtes torréfiées
et broyées, des Lichens Coenomyces ou
Cétraires, l’écorce des jeunes Bouleaux
et des Pins qu’ils réduisent en fariné
grossière, une sorte de pain dont aucun
autre estomac que le leur ne saurait
supporter le poids. Ils n’emploient
guère le Sel, si recherché des Européens
et des Ethiopiens. Les liqueurs
fortes et alcoholiques sont peu de leur
goût; et quand ils se lassent de l’huile