« entre tous les etres, de pouvoir con-
« tempier son ame, et de mesurer ses
« devoirs et ses droits sur le globe * ».
Assez d auteurs ont discouru sur ce
sujet qui touche à la théologie, et
qu il nous serait conséquemment imprudent
d aborder,* mais comme il est
indispensable de dire quelques mots
sur le rôle que l’Homme est appelé à
remplir dans 1 ensemble delà Création,
nous emprunterons pour le faire le
passage suivant, extrait du Dictionnaire
de Déterville** :*« Si nous ne considérons,
y est-il dit, que l’Homme
purement corporel, si nous étudions
sans préjugé sa conformation interne
et ses formes extérieures, il ne nous
paraîtra qu’un animal peu favorisé au
* Dictionnaire de Dèterville , t. X V , p. 1.
*+ Meme tome, p. 2.
physique, en le comparant au reste
des etres. Il n’est pourvu d’aucune des
aripes défensives et offensives que la
nature a distribuées à chacun des animaux:
sa peau nue est exposée à l’ardeur
brûlante du soleil, comme à la froidure
rigoureuse des hivers, et à toute l’intempérie
de l’atmosphère, tandis que
la nature a protégé d une écorce les
arbres eux-mèmes; la longue faiblesse
de notre enfance, notre assujétisse-
ment a une foule de maladies dans
tout le cours de la vie, l’insuffisance
individuelle de l’Homme, l’intempé-
lance de ses appétits et de ses passions,
le trouble de sa raison et son ipo-norance
originelle le rendent peut-être
le plus misérable de toutes les créatures.
Le Sauvage traîne en languissant,
sur la terre, une longue carrière de