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térieures , dont l’animal se servirait an moins
quelquefois pour la préhension , si elles n’étaient
des pieds dans toute l’étendue du mot.
La seconde espèce d’Orangs est le C him-
p en s é , Simia Troglodytes, L. type du genre Troglodyte
de M. Geoffroy de Saint-Hilaire, dans son
tableau des Quadrumanes (\Ann. ilTus. , t. X ÏX ,
p. 87 ), dont Buffon , qui en avait cependant
possédé un individu vivant, a donné une assez
mauvaise figure (t. x iv , pl. 1 , de sa grande édition
in -4° ) , sous le nom de Jocko. Audebert a ,
clans son Histoire des Singes, reproduit une figure
pareille sous le nom de Pongo ; mais d’après
la peau assez mal rembourrée qui se conserve
au Muséum d’histoire naturelle. Le meilleur
dessin qu’on en possède est celui de Tyson, dans
son Anatomie du Pygmée, dessin que Schreber a
reproduit. Il en existe aussi une figure dans la
description de l’Afrique par Happer. Le Chim-
pansé habite les régions dans lesquelles s’enfonce
le golfe de Guinée; plus grand que l’Homme des
bois, sa taille est la nôtre ou la surpasse même.
Ses bras sont aussi plus courts que ceux de l’espèce
précédente, et sa face nue, où se voient parfois
de petits poils à la moustache et au menton
seulement, est d’une couleur dont le teint des
hommes mulâtres donne l’idée la plus exacte.
Très forts, hardis, défians, sauvages, marchant
la plupart du temps armés d’un bâton , éloignant
de leur demeure, à coups de pierres, tout être
dont l’approche leur porte ombrage , les Chim-
pansés se réunissent en troupes pour piller les
plantations des nègres et enlèvent à ceux-ci jusqu’à
leurs femmes , quand ils les peuvent surprendre.
Ils on t, dit-on , pour leurs captives
toutes sortes d’égards amoureux, et se construisent
des cabanes en feuillage pour y habiter
avec elles. Il est impossible de s’emparer des
adultes vivans , parce qu’ils se défendent avec
fureur jusqu’à la mort; mais on en a élevé de
jeunes, dont le naturel était fort doux, et qui ,
de même que de véritables Orangs-Outangs, se
sont parfaitement civilisés. On a appris à ces
animaux des choses que l’Homme seul semblait
pouvoir faire. c< Ils répètent sans peine, dit
M. Frédéric Cuvier (p. 282) , toutes les actions
auxquelles leur organisation ne s’oppose pas , ce
qui résulte de leur confiance , de leur docilité,
et de la grande facilité de leur conception. Dès
la première tentative , ils comprennent ce qu’on