(9) O11 a distingué dans notre essai sur l’Homme,
tel qu’il fut imprimé pour la première fois dans
le Dictionnaire classique d’Histoire naturelle,
les idées qui viennent d’étre émises sur le point
de depait de la famille Adamique anciennement
sacrée, aujourd’hui conspuée dans l’univers sous
le nom de nation Juive. Plusieurs personnes ont
daigne nous assurer que ces idées étaient aussi
ingénieuses que probables, d’autres au contraire
les ont traitées d’absurdes et meme d’impies.
Comme nous ne connaissons pas d’inculpationplus
violente que celle d’impiété, c’est-à-dire d’in gratitude
au premier chef, nous repousserons l’injure
avec cette douceur que commandent les Saintes-
Ecritures dont nous emprunterions au besoin plus
d un passage pour compléter notre justification.
Quant aux éloges, nous ne saurions les accepter,
ils doivent être transmis à l’un des chefs les plus
distingués de cette armée française de la révolution,
qui compta tant d’hommes extraordinaires.
Le général Reignier, l’un des héros
de l’immortelle expédition d’Egypte, est le premier
qui, dans un excellent mémoire sur le pays
de Sennaar (Revuephilosophique f Janv. 1816 ,
n° 2. ) , ait entrepris de prouver que le Sennaar
des livres hébreux est la contrée qui porte encore
le meme nom au confluent du Nil bleu ,
Bahar-el-Azrac et du Nil blanc Bahar-el-
Ahiad. , Il pensa que les Juifs étaient originaires
d’Abyssinie .et que l’histoire du déluge de
Noé venait de l’île de Méroé sujette à d’épouvantables
inondations dans la saison des pluies ,
par le débordement des fleuves. Tacite qui détestait
les Juifs, si l’on en juge par les épithètes
de sinistres, d’infâmes et de dépravées qu’il
donne à leurs coutumes, rapporte ( Hist. ,
hh. v in . m ) , parmi les idées qu’on avait émises
avant lui sur leur origine, « que si les uns les
croyaient venus du mont Ida ( d’où le nom de
Judoe ) , lorsque Saturne en fut chassé par Jupiter
, d’autres les croyaient avec plus de fondement
, sortis de l’Ethiopie où le Roi Céphée
les persécutait » , comme s’il était de la destinée
des Juifs d’étre perséçutés partout et de tout temps.
Selon les deux versions, ces bannis s’établirent
d’abord en Lybie et demeurèrent conséquemment
toujours Africains. Ils ne cessèrent de l’être, d’après
les traditions profanes, que lorsque, répandant
la lèpre dont ils étaient rongés , parmi les
Egyptiens qu’ils usuraient en les infectant, le