Hommes, Les borgnes y sont très
fréquens.
(1) A cette espèce appartiennent évidemment
ces familles malheureuses, répandues danslaNou-
velle-Guinée et dans les grandes îles de la poly-
nésie, où tous les Hommes semblent se plaire à
les persécuter, sous les noms d’Haraforas, d H l-
fourous et à’Endajnènes. Elle composa peut-etre
la population primitive des Moluques, mais a coup
sûr l’île deMadagascar n’offrit jamais rien d’analogue.
G’est une erreur que les voyageurs copient
les uns d’après les autres ; et l’idée de faire venir
des Nègres crépus ou non crépus de quelque région
africaine que ce soit, pour peupler la terre de
Diémen, les îles Fidji ou Mindanao , nous paraît
insoutenable. Aucune race Ethiopienne n a j a -
mais été navigatrice ; l’histoire l’atteste ; et Madagascar,
sur la côte occidentale seulement, pré-
sentait quelques familles Cafres , que le voisinage
y avait attirées ; mais les Canaries, si rapprochées
de la Sénégambie, étaient peuplées d Atlantes, et
non de Nègres, quand on les découvrit; tandis
que les îles du Cap-Vert, d’Annobon, du Prince,
L HOMME.
de Saint-Thomas , et du Canal de Mozambique ,
si proches de l’Afrique, demeuraient désertes.
Comment des Hommes qui n’avaient pas songé
à passer sur des terres, si voisines qu’on en eût pu
distinguer plusieurs du rivage opposé, eussent-
ils traversé l’Océan indien et les écueils de la
Sonde, pour aller peupler à revers la Nouvelle-
Hollande , avec les îles qui pour eux étaient
les plus éloignées de l’univers? Dans une telle
traversée, il ne serait pas resté la moindre famille
Ethiopienne comme jalon, sur les îlesde Masca-
reigue, de Maurice, de Rodrigue et d§s Séchelles,
qu’on trouva sans habitans, quand les Européens
les découvrirent il y a peu de siècles ! I l serait
en vérité moins déraisonnable de faire venir
les Brochets qu’on trouve dans les rivières des
Etats-Unis de ceux qu’on pêche dans le Danube ,
parce qu’au moins il en existe dans l’Europe
occidentale, et même , dit—on , dans les eaux
douces des Açores, qui sont des points inteime—
diaires ou ces poissons eussent pu durant leur
voyage , laisser des colonies. D ’ailleurs , ni les
Australasiens, ni les Alfourous ou Haraforas, ni
les Endamènes ne sont des Negres selon la signification
propre du mot, qui emporte l’idée de