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symbole de 1’éternité ; ce qui fait en outre allusion
au Serpent, dont l’éloquence fit tomber
l’Hommesse dans le péché ; ils ajoutent que celle-
ci s’égara encore en sortant du jardin d’Eden ;
que, séparée d’Adam, elle erra long-temps le
long de la Mer Rouge; qu’elle retrouva enfin
son mari sur une montagne de l’Arabie, où il
avait planté sa tente, et où s’éleva depuis un
temple révéré. Eve fut ensuite enterrée à deux
jours de marche à l’orient de Jidda , et l’on voit
encore son tombeau, qui a 5opas de long , et qui
est recouverte!’un drap verdoyant. I ln ’y a pas jusqu’à
la pierre 6ur laquelle dormait Jacob quand
il eut la vision de l ’échelle mystérieuse, qui,
selon les annales d’Abyssinie, n’ait été retrouvée
dans l’Yémen, et déposée dans le temple
élevé au lieu où campait Adam quand Eve le
rejoignit ; quant au marche-pied qui servit à Noé
pour monter dans l’Arche, les Arabes Africains
le retrouvent dans un rocher de leurs déserts,
gravé sous le nom d’HAGER-TÉous dans la pl. x v i
des Voyages de MM. Denham et Clapperton ,
trad. par MM. Eyriès et de la Renaudière.
(8) I l est probable que la propagation de
cette troisième famille fut très lente. Resserrée
dans l’étroite vallée où l’attachaient ses pratiques
de culture, elle dut se faire des moeurs stationnaires,
et des lois en quelque sorte répressives
contre la population. La haine des étrangers dut
également y devenir un principe de patriotisme ;
et la vie sédentaire, avec l’expérience que donne
dans les arts la nécessité d’entreprendre de grands
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travaux, ayant développé le goût des sciences
au bord du N il, des inconvéniens et des avantages
de localité donnèrent nécessairement à la O
civilisation Egyptienne ce caractère bizarre de
grandeur et de mesquinerie, d’ignorance et de
sagesse, qui la singularisèrent vers l ’origine
de l’histoire des régions occidentales. Cependant
, chez ces Egyptiens qui construisirent des
monumens gigantesques pour y adorer des Rats
du N i l , des Chats, des Oignons ou des Apis
avec un ramas de divinités de même genre, on
reconnaît toujours les caractères physiques et
moraux qui prouvent leur consanguinité avec
ces Arabes adorateurs d’un seul Dieu et q u i,
ne bâtissant pas même de cabanes, effleurent
à peine en y attachant leurs tentes précaires le
sol que l’Egyptien écrasait sous le poids d’éternelles
pyramides.