peu de vallées, qu’éclaire le soleil bienfaisant du
Midi 5 en voient mûrir les fruits ; en Italie / le
bassin du Pd ne lui paraît pas également favorable
sur toute son étendue ; mais en Grèce il n’est
pas de coteau qui ne lui soit propre. Les versans
de l’Adriatique, ceux de la mer Egée et les îles
de l’Archipel, les versans meme du Danube,
produisent des vins délicieux j aussi nulle paît
le culte de Bacchus ne fut plus en honneur. Ce
dieu eut des temples j usque dans la Thrace, ou les
anciens trouvaient que le climat se montrait déjà
sévère. Mais Bacchus y arriva sur un char traîné
par des Tigres, animaux asiatiques ; Silène son
père nourricier, précédait le cortège sur un animal
d’origine arabique ; les bacchantes, sorte de
bayadères couronnées de pampre, dansaient autour
de sou char. Une telle marche triomphale
n’indique-t-elle pas que la culture de la vigne
arriva dans la Grèce par des peuples qui lui
étaient orientaux ?
(3) Ce sont Ephore , Apollodore et Denys
d’Halicarnasse, qui nous donnent le fils d’un roi
d’Argos comme le patron d’un très grand peuple
regardé comme originaire du Péloponese. Il est
question de ce Pelage dans un vers d’Hésiode cité
par Strabon ; on Èt’en sait pas davantage sur son
histoire. Cependant le savant Fréret a démontré
que les Pélages étaient également originaires de
la Thrace, et l’on en a conclu que le royaume
d’inachus, le premier et vrai royaume d’Argos ,
avait été situé en Thessalie, chose qui nous paraît
être fort peu importante à savoir. On a dit
encore que le prince Pélage n’était pas fils d’inachus,
qu’il n’avait meme jamais existé, et que
son nom était le résultat d’une erreur de mots
qui venait de ce qu’Inachus était arrivé par mer
pour régner chez les Grecs , dans la langue desquels
irsÀayoç signifie mer. Nous ne voyons là
rien que de très possible ; mais ce qui ne nous
paraît pas aussi probable , c’est l’opinion de Pin-
kerton lorsqu’il veut que les Pélages fussent des
Scythes. Cet auteur donne pour preuve de son
assertion, que ■ rceXa'YiÇstv veut dire inonder. Or
les Scythes , ayant inondé la Grèce , durent s’appeler
Pélages. Il valait mieux, selon nous,'pour
soutenir une telle opinion , emprunter le témoignage
d’Hérodote, s’il est vrai, ce que nous ne
nous rappelons pas, qu’il ait jamais dit que les
Pélages parlaient le langage des Scythes.
Un tel fait, Hérodote l’afiirmât-il réellement,