on n’a guère plus loin que de Bordeaux
à Bayonne, et l’on ne met au
plus que quatre jours, pour aller à
l’aise et à pied, de l’une de ces villes à
l’autre, à travers des landes qui ressemblent
assez aux solitudes de l’Arabie.
Le chef des Hébreux dépaysés
mourut sans avoir renoncé à ses desseins,
mais sans avoir pu les accomplir.
Ceux qui lui succédèrent, désespérant
de gagner jamais une. contrée
dont personne ne savait plus la route,
se firent leur terre promise de la première
terre habitable qui s’offrait à
leur avidité. Ce fut la pierreuse Palestine
qu’ils s’approprièrent par une
guerre d’extermination, et comme du
lieu d’où ils seraient primitivement sortis.
Ils y devinrent ces Juifs superstitieux
et persécuteurs, maintenant persécutés
à leur tour, réprouvés, étrangers
partout, comme si, pour ceux
dont le Dieu poursuivait les crimes
jusque dans les enfans, le sang des
Chananéens criait encore vengeance.
Ces Juifs, ainsi que le reste de l’espèce
Arabique, ont conservé par la
révélation la croyance d’un Dieu éternel,
unique, et n’ont jamais souffert
que cette respectable unité fût altérée
dans leurs livres sacrés par des superstitions
fractionnaires venues de l’Inde.
Dispersés à ta surface du monde, ils
y sont demeurés, quant aux moeursr
ce qu’ils furent en Judée, lorsque leur
ingratitude et leur absurde opiniâtreté
contraignirent le plus doux des hommes,
le meilleur des empereurs, à les
effacer de la liste des nations; mais, de
même que les autres Arabes, et en dé