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pit de la sauvagerie de leurs préjugés,
ils ont pris des femmes dans toutes les
races : aussi, moins semblables à leurs
pères par la physionomie, que le sont
demeurés leurs frères de l’Afrique, un
Juif allemand, par exemple, ne doit
guère ressembler aujourd’hui à ce patriarche
Abraham, d’où la lignée d’Israël
tire sa première illustration. Ce
déplacement de la nation Juive est ce
qui jeta sur la géographie sacrée tant
d’obscurité, quand on chercha le jardin
d’Eden et le berceau d’Adam en
Mésopotamie, avec une plaine de Sen--
naar, de laquelle on n’y entendit jamais
parler; transportant ainsi des
noms de lieux d’Abyssinie aux sources
de l’Euphrate et du Tigre, pour les
appliquer à des choses avec lesquelles
ils ne présentaient aucun rapport,
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quand c’était vers les sources du Nil,
sur l’identité duquel ne s’éleva jamais
le moindre doute, qu’il fallait chercher
le théâtre des scènes si naturellement
racontées dans la Genèse. (10)
C’est à celle des races Arabiques
dont il vient d’être question, que l’on
doit la domesticité du Dromadaire et
de l’Ane. Sur la rive occidentale de la
Mer Rouge, et quand elle se fut étendue
vers la Perse, ainsi qu’aux revers
orientaux et méridionaux du Liban,
elle s’appropria le premier de ces animaux,
devenu le compagnon de ses
longs voyages, et qu’elle paraît n’avoir
introduit qu’assez tard en Afrique. Le
second, moins estimé de ses maîtres,
est cependant compté au nombre de
leurs richesses, et s’est répandu depuis
l’Arabie, d’où il est originaire,