On ne leur connaît pas d’habitations,
pas même de tentes. A peine,lorsqu’ils
allument du feu pour faire cuire des
coquillages, se forment-ils un abri du
côté du vent avec quelques branchages
grossièrement assemblés, et qui ne
les sauraient garantir de la pluie à laquelle
ils demeurent exposés avec une
résignation stupide. Leur terre ne produisant
aucun fruit mangeable, aucune
racine nourricière, aucun animal qu’on
ait réduit en domesticité, les Mollusques
et les Poissons d’une mer prodigue,
avec la chair dè quelques bêtes
sauvages, alimentent leur vie déplorable.
On les a soupçonnés d’anthropophagie,
mais sans preuves suffisantes.
L’arc, tout simple qu’il est, leur
est inconnu; ils n’ont d’autres armes
que de longues piques, si des perches
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à peine dressées, amincies aux deux
bouts, et que ne garnissent pas même
quelque épine d’arbre ou quelque
arrête, peuvent mériter ce nom. Ils
emploient aussi des massues fort courtes
ou casse-têtes, et de très petits
boucliers. Ils sont exclusivement propres
à l’Australasie, d’abord appelée
Nouvelle-Hollande. On les a plus particulièrement
observés à la Nouvelle-
Galles du Sud; il est probable qu’ils
n’en fréquentent que les rivages, et
qu encore très peu nombreux et modernes
sur la terre, ils laissent, à-peu-
près désert, l’intérieur de ce pays, lé
dernier sorti des eaux. On ne sait rien
sur la durée de leur vie, mais on a
des raisons de supposer qu’elle est
moins longue que celle des autres
SI