sujets les uns par les autres, pour les plus légers
motifs. D ’ailleurs, Quintilien a fort judicieusement
observé que la langue latine était dérivée
du dialecte grec éolien. Desmonumens irrécusa-
blés établissent en outre que les Etrusques étaient
aussi de race Pélage. Et pourquoi n’y aurait-il
pas eu des Hommes aborigènes semblables sur le
mont Rodhope et sur les monts Apennins, puisque
des individus absolument pareils de Y Hélix
Alçdra se trouvent aux environs de Constauti-
nople et autour de Naples , sans que nécessaire*-
ment les uns soient les arrière-petits-enfans des
autres.
(5) On a pensé , avons-nous dit dans notre
Dictionnaire classique (t. i , p. 122, au mot
Æ gilops) que l’ÆgÜopv ovata graminée du midi
de l’Europe , qui couvre certains champs de la
Sicile, était la plante sauvage d’où provint le
blé cultivé; qu’à force d’en semer la graine, cette
graine a fini par se changer en céréale, et que la
tradition mythologique qui fait delà vallée d’Etna
et de l’antique Trinacrie le berceau de l’agriculture,
empire de Gérés, eut la métamorphose
de t’Ægilops pour fondement. Nous avons traité
cette opinion avec légèreté dans nos Essais sur les
lies Fortunées ; cependant le jirofesseur 'Latapie
de Bordeaux, qui la soutint, et qui , voyageant
autrefois en Sicile avec M+ de Secondât, crut
trouver dans le pays meme des motifs pour
l adopter , nous a réitéré l’assurance , depuis la
publication de notre premier ouvrage , qu’il avait
cultivé lui-mëme soigneusement, graine à graine,
et dans des pots qu’on 11e perdait jamais de
vue, la plante dont il est question; il ajoutait
qu’ayant eu soin de resemer une à une, et toujours
séparément, les graines qui provenaient de
divers semis , plusieurs fois de suite , il n’avaitpas
tarde a voir la plante s’allonger, changer de faciès
, et même de caractères génériques. Un tel
fait, atteste par un savant respecté de tous ceux
qui 1 ont connu , mérite un examen sérieux ; et
nous engageons les amateurs d’agriculture, de
physiologie végétale et de botanique, à répéter
les expériences du professeur Latapie.
Nous avons réitéré ce voeu dans VEncyclopédiemoderne
de M. Coürtin ( t. 1 , p. 297 ) , et
nous revenons aujourd’hui sur ce point avec d’autant
plus d’instances , que M. Raspail , le premier
de nos agrostographes , et juge sans appel
dans la branche difficile de la botanique qui
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