plëment du présent ouvrage quelques éclaircis-
semens sur l’ordre des Bimanes que nous puiserons
dans notre Dictionnaire classique (t. II ,
p. 319.) « Cuvier,y est-il dit, qui n’a point séparé,
dans son bel ouvrage sur le Règne animal, l’Homme
du reste de la Création, a cependant établi en
sa faveur , et parmi les Mammifères, l’ordre des
Bimanes , que caractérisent, selon lu i , des mains
aux extrémités antérieures seulement. »
a L ’Homme ne forme qu’un genre, selon Cuvier
( t. I , p. 81 ) , et ce genre est unique dans son
ordre. Comme son histoire nous intéresse plus
directement, et doit former l ’objet de comparaison
auquel nous rapporterons celle des autres
animaux : nous le traiterons avec plus de détail. »
cc Ainsi s’exprime l’illustre professeur dont les
recherches sur les créatures antédiluviennes , ont
déjà prouvé la haute antiquité de l’existence animale
sur notre planète, et la multiplicité des révolutions
physiques qui se sont succédées à sa surface,
où certains ouvrages consacrés supposent cependant
qu’eut lieu un seul grand cataclysme. Cuvier
n’a point, à l’exemple d’un écrivain qui traita poétiquement
de l’Histoire naturelle, cru qu’il était
de la dignité de notre espèce, de se singulariser
tellement entre toutes les autres , qu’on dut la
tirer du Règne où son organisation la rejette ,
pour lui donner levain titre de Roi de la Terre ,
que les réalités démentent. C’est à l’article
Homme que l’on examinera jusqu’à quel point
cette suprématie doit être reconnue •, en attendant,
il suffira de remarquer combien les meilleurs
esprits, lorsqu’ils ont le courage d’attaquer
des préjugés profondément enracinés, font à leur
propre insu des concessions à l’antique erreur.
Cuvier établit après l’ordre des Bimanes, où
l’Homme est comme retranché en dominateur,
celui des Quadrumanes , où se rangent les nombreuses
tribus de Singes, dont plusieurs présentent
avec nous des conformités anatomiques si
humiliantes pour notre vanité ; c’est un moyen
évasif de se conserver encore un degré de noblesse,
mais d’une noblesse illusoire, comme
celle que n’appuient plus des droits antiquement
usurpés. Cependant , est-il bien vrai qu’on puisse
repousser parmi les Quadrumanes cette première
division de Singes, qui, de même que les animaux
de l’ordre des Bimanes, ne contiendrait
qu’un genre unique. Ce genre est l’Orang : il se
compose d’êtres qui, tout comme nous, m ai