indifféremment aux peuples du Gange, aux
Malais, aux Canadiens , et aux Caraïbes des Antilles,
ainsi qu’aux hommes des terres Magella-
niques. Il n’est pas meme connu avant le
x u e siècle , où il parait avoir désigné quelques
restes de Huns que subjuguèrent les Mongols
sous Gengis-Kan, et qui par conséquent ne
conquirent pas le Mogol.
Les premières notions que purent avoir ce que
nous appelons les ancièns , au sujet des Scythes,
leur vinrent évidemment par les parties de l’Asie
qui confinaient vers le Septentrion avec des contrées
qui leur étaient imparfaitement connues.
Gog et Magog désignent ces barbares dans les Livres
hébreux 5 mais ils n’avaient pas encore forcé
lespassagesdu Caucase ; et si déjà quelqueshordes
Scythiqu es s’étaient jetées sur l’Inde, on l’ignorait
au Couchant, puisque Strabon déclare positivement
qu avaut Alexandre on ne sut absolument
rien sur l’histoire de ces régions lointaines ( Gèogr.
édit, de P a r is , 1819, U \ ,p . 5 ). C’est de l’expédition
des Macédoniens eue datent les premiers
rapports entre les Scythes et les Européens.
Mithridate dont les états s’étendaient probablement
beaucoup plus vers le Nord-Est qu’on ne
le suppose communément , put compter des
Scythes au nombre de ses sujets et de ses alliés.
Ceux qui, à cheval, à travers les boues du pays
des Cosaques , étaient venus donner lieu à la
fable des Centaures , quelques mille ans auparavant,
avaient tracé la route, pourtant encore
peu connue alors, par où l’ennemi du
nom Romain , songait à venir vaincre Rome
dans Rome. C ’est de l’époque' où le fier roi de
Pont conçut cette gigantesque idée, que son
exécution se prépara par le rapprochement des
nations Scytiques occidentales et de la race
Sclavone d’espèce Japétique. Nous avons vu qu’il
était résulté du mélange des Scythes et des Scia-
vons de véritables Hybrides (p . i 36 ). Dès-
lors le flux et le reflux des peuples confondit les
langages autant que le sang. Ces peuples, lorsqu’ils
se mêlaient, 11e savaient pas encore écrire 5
ils ne tenaient nul compte du temps durant
lequel ils avaient erré sur la terre ; l ’histoire
n’existait pas pour eux. Comment peut-on
maintenant chercher entre les uns et les autres
des filiations que le sage Anacharsis, Scythe de
nation , et si savant sous la plume de l’abbé
Barthélemy, ne serait pas en état d’éclaircir ,