Roi Bocchoris consulta l ’oracle d’Ammon , sur
ce qu’il fallait faire à leur égard. L ’oracle conseilla
de les chasser du pays, et le roi Bocchoris
les chassa au désert ; ils y fussent jnorts de
soif si des ânes sauvages ne leur eussent indiqué
quelques sources. Après sept jours environ
de traversée ils se jetèrent sur la malheureuse
Palestine, et Dieu sait comme ils l’ensanglantèrent.
Moïse, pour les auteurs qui ont
adopté cette histoire, était le chef des usuriers
lépreux qui constituaient le Peuple élu. On a
pensé que,moins ignare que ses compatriotes , il
avait tiré parti de l’histoire des ânes pour faire
le miracle du rocher produisant une fontaine,
et que les sept jours que sa bande mit à traverser
un recoin de l’Arabie Pétrée , lui inspira
une si grande vénération pour le nombre sept,
qu’il y renferma la création : aussi depuis ce
temps le nombre sept fut-il toujours sacré, et
il n’y eut long-temps que sept planètes comme
sept péchés capitaux. Il existe toujours dans
les Livres sacrés beaucoup de choses par sept,
mai« ce n’est pas de leur recherche qu’il doit
être ici question. Il n’est pas non plus de notre
sujet d’examiner si Moïse est ou non le meme
que Bacchus, qui avait aussi des cornes, et
dans lequel d’autres graves docteurs ont reconnu
le patriarche Noé, mort peu d’années avant Moïse.
Nous recherchons seulement les traces des Hébreux
primitifs vers l’Abyssinie et le Sennaar,
qui fut l’Ethiopie des anciens , et dont ceux-ci
les font descendre.
Ces Hébreux sont provenus de l’Adam que nous
trouvons avoir vécu vers les sommets et les plateaux
d’oii s’échappent le N il et ses affluens ;
ils se sont fait des usages où l’on reconnaît la
teinte Africaine , et qu’on retrouve non-seulement
chez leurs cousins les Arabes, mais encore
jusque chez les tribus de Nègres les pi us
éloignées vers la cote de Guinée, et vers l ’em-
«
pire du Monomotapa. Il est évident que tous les
peuples de ces régions inter-tropicales ont eu des
rapports intimes de voisinage , mais que les Juifs
une fois établis en Palestine avaient complète-
ment oubliés, lorsque , commençant fort tard à
écrire, il firent de l’Euphrate et du Tigre des
fleuves du Paradis terrestre. Le savant Malte-
Brun , dans un excellent mémoire inséré dans
son précieux recueil, intitulé : Annales des
voyages, trouve que presque tous les noms de