pense cependant que, chez de tels êtres , aies
facultés ne sont pas mélangées de raison comme
chez l’Homme, ni peut-être d’instinct, comme
chez les Animaux d’un rang inférieur ». Nous
trouvons qu’il est difficile de concevoir qu’un Animal
quelconque puisse à-la-fois n’avoir ni raison
ni instinct 5 et peut-on refuser le raisonnement
à ces Orangs desquels M. Frédéric Cuvier
lui-même dit un peu plus haut : « Les notions
qui ont été acquises sur ces Animaux suffisent
pour que , d’après l’étendue de leur intelligence,
on soit en droit de les placer à la tête du Règne
animal, en en exceptant l’Homme». Il eût été
plus exact : de dire quelques Hommes, car bien
ceitainement il est beaucoup d’individus, jusque
chez les nations les plus civilisées, dont l’intelligence
ne s’élève pas à celle du dernier des Singes.
Quoi qu’il en soit, l’illustre frère de M. Frédéric
nous donne une idée des Orangs, qui les
rapproche beaucoup plus de nous que des Singes,
parmi lesquels ce savant ne les place pas moins
comme sous-genre. « Ils ont, dit-il ( Règne
animal, t. I , p. 102) , le museau très peu proéminent
; l’angle facial de 65° ( 5° de moins seulement
que les hommes d’espèce éthiopienne; ,
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sans aucune queue ; ce sont les seuls Singes dont
l’os hyoïde , le foie, le coeur et le cæcum ressemblent
à ceux de l’Homme.... L ’Orang - Outang
est, de tous les Animaux , celui qui ressemble
le plus à l’Homme par la forme de sa tête et le
volume de son cerveau.»
M. Tiedemann [Zeitschift fu r Physiologie ,
t. II ; i er cah.) qui s’est occupé avec son ordinaire
sagacité de ce cerveau , lui trouve la plus
accablante conformité avec le notre , c’est-à-dire
que dans les différences qu’il énumère nous n’en
voyons guère de plus sensibles que celles qui existent
entre les mêmes parties dans des individus
differens de notre propre espèce. Si le cerveau
des Orangs est plus petit relativement aux nerfs
que chez nous , on ne doit pas oublier que chez
les Nègres les nerfs au contraire sont dans un
apport oppose avec la masse cérébrale , ce qui
n’empêche pas qu’ils n’appartiennent au Genre
Humain. Le cerveau des Orangs diffère donc de
celui des Singes i° par 1 absence du trapèze à la
moelle allongée 5 2'» par l’existence d’une échancrure
postérieure au cervelet; 3° par un plus
grand nombre de sillons et de lames à la même
partie ; 4° par la présence de deux tubercules