(5) Suivant la chronique d’A xum , le plus
vieux recueil des antiquités de cette partie de l’Afrique,
cdivre estimé, dit Bruce [Voy. t. n i , liv. i i ,
ch. n , p. 121 ) , et dont l ’autorité passe pour
aussi respectable que celle delà Bible » , il est dit
que l’Abyssinie fut submergée par un déluge dont
les effets furent tels, que la contrée prit, après que
les eaux en furent retirées, le nom d’Ourè-JYLi-
dre, c’est-à-dire campagne dévastée, ou, comme
s’exprime Isaïe ( chap. x v i i i , v. 2 ), cc terre
que le déluge a gâtée. »
(6) Ce sont ceux que plusieurs écrivains ont
dit être les descendans du patriarche Cus, mentionné
dans la Genèse ( chap. x , v. 6 et 7 )
comme le premier-né de Cham , et maudit pour
avoir regardé la nudité de Noé , lorsque ce second
père du genre humain était ivre. Cette malédiction
jetée sur Cus , ajoute-t-on, produisit
l’Æthiops , ou couleur noire, stigmate d’esclavage
perpétuel pour la majorité des habitans de
l’Afrique. Mais il est dit dans le meme chapitre
du livre inspir é {v. 8 ) que Cus engendra Nem-
brod, qui commença d’étre puissant sur la terre
( note 4 de Vespèce Ethiopienne ). La
race de Cus, dans le texte sacré , désigne, comme
nous le prouverons un jour, les peuples Assyriens.
Bruce ( Voy. liv. 11, chap. 11) veut que les Troglodytes
soient les véritables enfans de Cus. Mais
qu’est-ce que les Troglodytes ou habitans des cavernes?
Personne n’en savait rien de positif avant
les Lettres persanes $ et plusieurs érudits pensent
que Montesquieu, avec tout son esprit, n’a pas
mieux éclairci l ’histoire de ces Troglodytes, que
celle des peuples du Nord. ( Voyez note 16 de
Vespèce Japètique, p. 160).
(7) Ceux-ci s’étant d’abord établis dans l ’angle
méridional de la presqu’île Arabique , s’y rendirent
célèbres sous le nom de Sabéens. Quelques-
uues de leurs hordes adoptèrent la vie de pasteurs
en Chaldée , contrée plate d’alluvion,
d’où la lignée d’Abraham est sortie, selon les
liv res hébreux, pour descendre vers la terre de
Chanaan. Le nom d’Abraham est célèbre chez
tous les Arabes qui, ayant de bonne heure
mis de vastes déserts entre eux et les Sabéens,
négligèrent tout rapport avec ceux-ci, pour
s’adonner entièrement au commerce interlope
d’alors, qu’ils faisaient de l’Inde par la Perse, de
l ’Europe par l’Asie Mineure, et de l’Egypte par
l’Arabie Pétrée. Ces Arabes, qui furent seuls as