quie d’Europe, et s’y sont alliés au
sang des plus belles esclaves tirées de
Circassie, et de ces contrées si justement
célèbres au temps des Hélène
, des Aspasie et des Laïs. Franchissant
l’Oural, le Volga et le Tanaïs, ils
ont porté leurs moeurs vagabondes et
leur figure repoussante jusqu’au Dnié-
per; mais n’y ont pas trouvé de femmes
Circassiennes ou Grecques, pour effacer
la difformité de leurs traits. Le
Chameau, né comme eux, entre l’Aral
et le Baïkal; le Cheval, originaire des
mêmes contrées, sont devenus les impétueux
auxiliaires de leurs migrations
déprédatrices, ou les patiens compagnons
de leurs lointains voyages. Ces
animaux leur ont fourni le lait dont
ils se nourrissent, et dont ils obtiennent
une liqueur fermentée, avec laquelle
on les voit s’enivrer jusqu’à la
fureur; ils leur fournissent en outre
une chair qu’ils dévorent demi-crue et
putréfiée, avec les tissus et les peaux
dont ils font des tentes ou de bizarres
vêtemens. Nous avons vu qu’ils durent
être les premiers cavaliers*. Nulle part
ils n’ont bâti des villes; partout campés
, ils vécurent et vivent sans fonder
de propriétés territoriales qui les puisse
amener au véritable état social. Moins
malpropres cependant que les Hyper-
boréens, ils ne répandent pas cette
odeur fétide qui fait de leurs voisins
du Nord des objets si repoussans. On
ne leur reprocha guère l’anthropophagie;
mais c’est d’eux que vint chez
divers peuples du, Nord, l’usage d’enterrer,
avec leurs chefs ou leurs guer-
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