plades entières qui trompent pour ainsi dire la
faim, en remplissant leur estomac d’argile ou d’autres
substances minérales dans lesquelles entre
de la magnésie. Georgi ( Description de Russie,
t. I I I , p. 292, et suiv.) rappoite que les Sibériens
, dans les temps de disette, avalent une
sorte de terre glaise 5 M. de Humboldt [Tableaux
de la nature, t. II-, p. 191 ) dit que les Ottoma-
ques , peuples de l’Orénoque, avalent à-peu-près
une livre par jour d’argile lithomarge, après l ’avoir
légèrement chauffée et humectée. Le savant
voyageur La Billardière ( Sertum Austro-Ca-
ledonium , Proefatio ) nous apprend que les ha-
bitans anthropophages de la Nouvelle-Calédonie
mangent d’uue stéatite tendre , friable et verdâtre
; enfin , dans quelques populations de Nègres
, au Sénégal, on fait habituellement cuire
le riz en y mêlant une assez grande quantité
d’une autre stéatite blanche et onctueuse qui tient
lieu de beurre. Chez une nation européenne où
la décrépitude politique semble reproduire la
barbarie des premiers temps d’une enfance sociale
, on reconnaît des traces de géophagie. Le
Piment, q u i, réduit en poudre, entre dans presque
toutes les préparations culinaires dont on se
délecte en Espagne,y est combiné avee de l’Ocre
rouge appelée Almagro, et qu’on tire d’Alma-
zaron au royaume de Murcie. On voit sur l étal
de presque toutes les boutiques, des caisses d’une
poudre qui ressemble à de la brique pilée, et
que l’étranger croit d’abord destinée à rougir le
carreau des appartemens, mais qui doit colorer
et lier les sauces. C’est surtout dans ces
sortes de saucissons appelés morsillas et Scho-
nssas dont on fait un commerce considéra-
Estramadure, que l’Almagro entre en
fort grande quantité, et au point de charger
les estomacs qui n’y sont point habitués.
§• n .
S 'il existe une seule ou plusieurs
espèces dans le genr'e Homme.
Si l’Homme par son organisation et
clans ses fins, n’est qu’un être fragile „ * <3 /