la superstition, l'avarice, la folie, F ambition
et toutes ses fureurs çn partage.
C’est par ces rigoureux sacrifices que
nous avons acheté la raison et l’empire
du monde, présens souvent funestes
à notre bonheur et à notre repos
; et l’on rie peut pas dire si la nature
s’est montrée envers nous, ou
plus généreuse par ses dons, ou marâtre
plus inexorable par le prix qu elle
en exige.. » Si l’Homme, ajoute fauteur
de ce passage, n’est qu’un instrument
nécessaire dans le système de vie, tout
ce qui existe n’est donc pas formé
pour son bonheur.... ; et il serait également
faux de prétendre que les sujets
furent formés exprès pour le souverain
, et que toute la nature ait été
créée exclusivement pour l’Homme.
La Mouche qui l’insulte, le Ver qui
dévore ses entrailles, le vil Insecte
dont il est la proie, sont-ils nés pour
le* servir P Les astres, les saisons, les
vents obéissent-ils aux volontés de ce
roi de la terre, aliment d’un frêle vermisseau
P Quelle démence de croire
que tout est destiné à notre félicité ;
que c’est Tunique pensée de la nature!
Les pestes, les famines, les maladies,
les gouerre/s , lels p assions des Hommes,
leurs infortunes et leurs douleurs
prouvent que nous ne sommes pas
plus favorisés au physique que les au-
très êtres ; que la Nature s’est montrée
équitable envers tous; que pour être
élevés au premier rang, nous ne sommes
pas à l’abri de ses lois; elle n’a
fait aucune exception ; elle n’a mis au
cune distinction entre tous les individus,
et les rois et les bergers naissent