
ceux qui fournirent la plus belle Colle. Mais, âtf
rapport de Linnæus , c’eft principalement Yaci-
.penfer hufo , ou Yichtyocolle ? qui fort à la préparation
de cette Colle.
La matière qui la fournit fe trouve dans la veffie ]
aerienne, ou dépofée auprès, le long du dos, &
attachée à une partie cartilagineuse qui eft propre
an genre de poiiTons dont il s’agit. Après avoir
- retiré cette matière, on la met dans un linge fin
dont on fait un nouet, & on la pétrit avec les
doigts , jufqu’à ce qu’elle foit devenue molle
comme de la pâte : enïuite on en forme des pains
femblables à des dames de triôrac, & l’on perce
ces pains par le milieu, pour les enfiler avec une J
corde , & les pendre dans un lieu fec,jufqu’à ce
qu’ils loient durcis. 11 y a encore d’autres manières
de préparer la Colle depoiffon* dont le détail n’entre
point clans notre plan.
On fait j que quand on veut employer la Colle
de poison foit pour clarifier le vin, l’oit pour luf-
trer des ouvrages de foie , ou blanchir des gqzes,
on la bat à coups de marteau , ce qui l’é char pille, ; 1
enfuite on la coupe avec des cileaux par petits
morceaux, & on la fait diffoudre dans de l’eau
tiède, ou mieux encore dans de l’eau-de-vie. La
meilleure Colle de poiffon eft celle qui vient de
Mofcovie.
Selon les Auteurs du Dictionnaire raifonné des
Sciences, Arts &. Métiers, au mot Colle de poif-
fon , les Mofcovites fe fervent des nageoires, de la
peau &. des parties nerveulës &■ mucilagineufes de
l’Ichtyocolle, pour préparer la Colle dont il s’agit ,
en faifant bouillir ces parties, à petit feu, jufqu’à
ce qu’elles foient 4g la confiftance d’une gelée. Il
eft certain que l’on peut faire de la Colle de poiffon
avec les parties mucilagineufes, non-feulement de
l’Efturgeon , du Strelet & de l’Ichtyocolle , mais
encore de diverfes autres efpëce s de poiffon s ,. fur-
tout de ceux qui font de la famille des cartilagineux.
Il paroît cependant que la vraie Colle. de
poiffon fe prépare, en Ruffie, de la manière que
nous avons expofée, en employant cette fuhftan.ee
molle & gluante que l’on trouve dans le corps de
l’Ichtyocolle.
COLLERET. Efpëce de petite faine que deux
hommes traînent au bord de la mer , ou des étangs,
©u en traverfant les petites rivières. II. y a aufli de
grands Collerets que l’on fait traîner par des chevaux,
ou auxquels on applique des machines aip-
pelléès virevaux.-
CONGRE, .(le) Efpëce: deMurene.
Murcena conger. Lin. .
Murcena roßro tenta cutis diiohus, lineâlater all ex
punâlis albidâ. Ibid..
Murcena fupremo margïne pinnee dorfalisnigro.
Artedi, gen. 14. fy n . 40»
0 ' Jzlyyficf A r i s t . /. r . c. <j. /. 2 . c; 1 3 , r y v
£ 3.,. a. 1 0 . L &. c.. i;y .. 8 . c . 1 2 . 1 3 . 1 5 ; & £ *9 ;
ta z,.
1 Athen l. y,g. 288«.
OppiaIîn. Hal. /. i .p . 5 6> 20;
Conger. P l a u t . A ü l u l . aEl. i.fc e n , 5 ,
T e r e n t . A d e l p h . atf, ï.fc en , 4..
OVID. V. 115.
P l i n . I. 9 . c. 1 6 . 2 0 .
I s i d o r . Orig. I. i z . c. 9 ,
A l b e r t .
A c t o r .
CuB. I. 3. C. 22. f . 75. b.
P. JOV. C. 30.p . 102.
B e l l o n .
W o t t o n . L 8. c. 166. f . 148. b.
R o n d e l .Z . 1 4 . c . i .p . 3 9 4 .
S a l v i a n . f . 66. b. 67. a. b.
G e s n e r . p. 2 9 0 6* ( Q e r m . ) fo l. 4 7 . a.
J o n s t o n . Z. 1 . tit. i . c. 2 . art. 6. t. 4 . f . y*
thaum. p , 4 1 1 .
C h a r l e t . p. 1 2 3 .
WlLLLUGH. p. I I .
R a i . p. 3 7 .
Congrus. A lt)R O V . /. 3 . c. 2 5 . jP . 3 4 9 .1
Conger. C u b . I. 3. c. 41. f . 80. b.
Congrus. A l d r o v . L 3 . c. z y p. 3 4 9 ,
Conger. C u b . /. 3 . c . 4 1 . f . 8 0 . b..
Gryllus. Rittershufii ad Oppian. Haüeut. 1. 1 j
En Angle terre, Conger EeL; à Rome, Bronco.
Le Congre, félon Willughby, a le corps très«
long & d’une groffeur égale à celle de la cuiftë d’un
homme. Il n’eft.pas rare d’en trouver qui ont jufqu’à
quatre ou cinq coudées de longueur. Ce
poiffon a beaucoup.de reffemblance avec l’Anguille;
mais il en diffère à plufieurs égards. i°. H
eft beaucoup plus grand. 20'. La couleur de ion dos.
eft^ plus claire & approche plus de la couleur cendrée.
30. Il a les yeux plus- grands & les iris argentées.
4°. La nageoire membraneufe qui s’étend fur
toute la longueur du dos jufqu’à la queue eft noire
d’un bout à l’autre dans fon bord fupérieur. 50. Les.
deux barbillons qu’il porte à-l'extrémité de la mâchoire
fupérieure, & dont on exprime aifément.
une elpece de mucofite, font plus alongés que
ceux de 1 Anguille. 6°. La nageoire du dos-corn—-
mence à une moindre diftance de la tête fur le
Congre que fur l’Anguille,.
j Ce poiffon a d’ailleurs les ouïes recouvertes*
d’une peau, & non d’opercules offeux, avec deux
petites ouvertures pour recevoir l’eau , en quoi il
fe rapproche encore.de TAnguille. Les narines font
petites, rondes & fixées auprès des yeux. On voit
quelques point?; fous, la mâchoire inférieure. La
langue eft aigue, & là gueule garnie intérieurement,
de petites dents ferrées' les unes contre, les*
autres*.
La.cHafr dé ce poiffon étoit eftiméë des anciens»
On en. fa,it moins, de.casf aujourd'hui., Elle eft très-
blanche^dquçe au gpftt, mais-difficiLe à-digérer. •
On a, .ciiftîngu^ çl^u*. elpèces ^ Congres ; l’une
.blan'chp qui^ïe t^ent. dans la ^ute.mer ;r.l’autre"
“We y g § § ! trouvé, auprès du jiyage, Majs.'V^ik*
lughby regarde ces différences comme de purs
accidens. ‘
Gefner dit que pendant les nuits obfcures, on
prend dans la rivière de Saverne, en Angleterre ,
rie petits Congres qui remontent de la mer dans.,
cette rivière, & dont la multitude eft fi grande,
qu il femble qu’on les puife plutôt que de les pêcher.
Il ajoute qu’on les regarde dans le pays
comme un mets exquis."
Sur la côte de Quimper, en Bretagne , on fait
la pêche du Congre, depuis la Saint Jean jufqu’à la
Saint Michel. C'eft entre les roches que fe trouve
le poiffon. Chaque matelot a trois lignes , qui font
longues chacune de cent cinquante braffes. On les
charge , à une extrémité , d’un plomb du poids de
dix livres , pour les faire caler, & depuis ce plomb
jufqu’à la diftance de cinquante braffes , on attache
vingt ou trente piles, dont chacune a une braffe de
longueur, a-. ee des haims garnis de chair de poiffon.
Les Pêcheurs relèvent leurs lignes de deux
heures en deux heures, pour retirer les Congres qui
ont été pris.
Ceux qui achètent dés Congres pour les faire
fécher , les ouvrent par le ventre julqu’au bout de
2a queue ; on leur laiffe la tête &. on ne les Yale
point. On fait des entailles dans les chairs qui font
épaiffes , pour faciliter la defficcation. On paffe un
bâton d’une extrémité à l’autre du poiffon, pour le
tenir ouvert, & on le pend à l’air. Quand il eft
bien iéc, on en fait des paquets de deux cens
livres pefant, que l’on envoyé à leur deftination.
( Di&. -raifon. des Sciences, Arts & Métiers, au
mot Congre. )
CONVERO ou CONVERS. Voye^ A l o s e .
COQ; (le) Efpèce de Doré.
Zeus vomer. L i n . Syjl. nat. pifees thorac. ^eus*
n° 1.
Zeus caudâ èifurcâ, fpinâ ante pinnam analem
dorfaleinque recumbente. Ibid.
Zeus caudâ bifur câ. Mu f . Ad. Fr .p . 6 7 . t. 31.
Ce poiffon a, luivant Linnæus,le corps d’une-
couleur argentée. Sa première nageoire du> dos eft
compofée de cinq rayons, dont les derniers font
très-courts & épineux. Cette cefcription ne s’accorde
point avec l’indication qui fe trouvé dans le
Mufaurn A d . Fr. du même Auteur , r& d’aprèf
laquelle la nageoire dont il s’agit auroit- huit
rayons , dont aucun ne feroit épineux. La féconde
nageoire du* dos en a vingt-deux , dont un eft épineux.
Les nageoires de la poitrine en ont chacune
dix-huit ; celles du ventre cinq ; la nageoire de
l’anus en a vingt, dont un épineux. La queue en a
vingt-trois ; elle eft fourchue.
Selon le même Auteur, dans la phrafe citée ci-
rieffus ,1e premier rayon de la nageoire du dos &
celui de la nageoire de l’anus, font mobiles, de
manière que le poiffon a la faculté de les replier-
en avant ; & on lit, dans la courte defeription que
cet Auteur a joint à fa fynonimïe, que le poiffon'
a deuac aiguillons derrière l’anus> ce qui fembleroie
fiippofer que la première phrafe n’a point été faite
d’après une obfervation allez exaéle de ce poiffon.
Linnæus ajoute que lès lignes latérales ont une
courbure très-fenfible, & que le ventre eft très-
arrondi & faillant.
' On trouve cette efpèce dans les mers de l’Amérique.
, C o q de mer. Voye^ Hérissé, efpèce de Qua-
tredents.
COQUILLADE. (la ) Efpèce de Blenne.
Blennius Gattorugine. L in . Syjl. nat. pifees ju gul.
Blennius, n° 5 .
Blennius pinnulis fuperciliorum nuchoeque pal-
màtis. Ibid.
M u f A d . Fr. 1 . p. 68.
Gattorugine Venetïis. Alaudis Rondeletio difiis
ajjînis. WiLL. p. 132.
Gattorugine Venetüs. Rai. n. 72.
Blennius pinnulis duabus ad oculos , pinnâ dru
ojjiculorum viginti triurn. A r t e d i . Gen. ib . fy n . 44.
La longueur de ce poiffon eft rarement de plus
de fix ou lèpt pouces. Il a la peau gliffante & fans
écailles , le corps épais vers la tête , aminci vers la
queue & comprimé par les côtés , la couleur diver--
fifiée par des efpèces de bandes alternativement
d’un vert olivâtre fombre & d’une autre teinte qui,
félon l’expreflion employée par Willughby, reffem-
ble 'à la couleur rougeâtre des feuilles de vigne deffé-
chées. Ces bandes font féparées par des traits d’une
couleur d’azur pâle. Le deffous du corps a la même:
variété de couleurs,, mais plus claires, & difpo-
fées de manière que les bandes dont la-couleur eft'
plus foncée, répondent à celles dont la teinte eft
plus gaie dans la partie fupérieure , oLi au contraire.-
Au refte ces couleurs diffèrent un peu dans diffé-
rens individus.
. Les yeux font faillans & prefque contigus
garnis d’une membrane & fitués au.>deffus de la
tête. Pius haut que ces organes , ou même entre
l’un &. l’autre, font deux appendices, longs d’un-
pouce- & demi, épais à leur bafe, effilés à leur
extrémité, garnis de poils fur les côtés, & quelquefois
divifés en quatre parties. La furface antérieure
de la tête, depuis les yeux jufqu’à la gueule
eft en pente très-peu inclinée, & qui fe rapproche
beaucoup de la perpendiculaire. La gueule eft;
médiocrement fendue. Les dents font ditpofées
dans un ordre très-régulier, & recouvertes par les
lèvres que le poiffon peut retirer & ramener à fon
gré, pouri découvrir fes dents ou les cacher. La-
langue eft large &. courte.
La nageoire du dos commence affez près du*
mufeau &. s’étend jufqu’à la queue. Elle eft garnie-
de trente*un rayons, & marquée fur quelques--
individus d’une tache noire , fituée vers fon extrémité
antérieure. Ces rayons forment de petites*
faillies blanches au-deffus de la membrane qui les*
réunit , & les dix ou- douze premiers font un peu:
roides & aigus» La nageoire de la queue a vingt*'
trois- rayons- qui dépaffent suffi leur membrsner