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SIX-DOIGTS. On donne ce nom aux Folles
en quelques endroits , & dans d’autres auxCibau-
dières. Voyeç Folle 6* Cibaudière.
SOCLÉTIERE. Filet fait d’un fil très - fin, &
dont on fe fert aux Martigues pour pêcher de,
petites Sardines.
- SOLE, (la) Efpèce de Pleurone&e.
Fleuron elles. Sole a. L in . Syfi.nat. Pifcesthoracici.
PleuroneEles } n°, 9. ,
PleuroneEles oculis dèxtris, CQrp.ore-afp.ero oblongo,
maxillâ Juperiore longiore. Faun. Suec. 326. .
FleuroneEles maxillâ Juperiore; longiore; oculis a
finijlra , corpore oblongo 3 f quamis utrinque afperis'.
A r t . Gen.. iB .fy n . 32.
PlèuronèElés. oblongus , maxillâ Juperiore longiore,
Jqudmis utrinque afperis. ld . Jpec. 6 0
FleuroneEles Tungâ. l t . WgOth. 178.
BùvyKaaaoç A t h e u . L . y . p . a§8> ,
A n B6vy,\a>(T(r..t). Oppian. JL. i .p . §.
Solea. ÜviD..v. 124.
Plin. L . ■ $. ç., 16. 20..
A g t o r .
Cub. L. 3. c. 84. J. 90. a.
Jov. c. 26. p. 98.
Bellon.
G esner. p. 671.
JovNéjTONë Z , 1. tit. y. c. 2. a. 2. punEl. i .p . 82.
Charlet.'/?. 145.
BugloJJus. W O TT O N. Z. 8. C. 167. fo l. I <0.
R o n d e l . Z . i i . c . u . p . 3 2 0 .
jBuoloffus vel Solea. G e sner. p. 666. & 785.
BugloJJusfive Solea. R a i . p. 3 3 .
Buglpjfus Jeu Solea. Willugh.^j. 100.
BugloJJa vel Solea. A l d r o v . Z . 2, c. 4 3 • p 2 3 5 .
Solea v el BugloJJus. S c h o n è v . p. 6 3 .L.
Solea five BugloJJus. Gesn. ( Germ.) fo l. 5 3; b.
Lingulaca. Varro.
P l à ü t .
La Sole franche. Duh. Traité des Pêches, JeElion 9;
-cli. i.a r t. 1. p. 257.p/. 1. fig. 1,2.
: «So/e. Pennant. British Zool. torn. 3. p. 190.
En Suède , Tunga ; en Danemarck, Tungplcder ;
-en Angleterre, Sole & «SW/.
La «So/e eft un des poiflons les plus recherchés
par la bonté de fa chair, qui eft plus ferme que.
celle de la Plie , mais d’un goût . plus agréable.
On préfère les Soles qui ont neuf à dix pouces
de longueur. Il s’en trouve de plus grandes •
mais comme leur-chair eft dure au lortir de
: l’eau., on eft obligé de les garder pendant quel-"
.ques jours, jufqu’à ce qu’elles foient amollies, &
■ après -cet efpace, elles n’ont pas autant de déli-
catefle que celles qui étant moins grandes , fe
trouvent à leur point, dès qu’on les a pêchées,
: & peuvent être mangées fraîches.
Ce poiffon, fuivant Willughby, eft plus long &
plus étroit que le Fleton , ou même , félon
M. Duhamel, qu’aucun autre poiffon de la même
famille , fa largeur nîétant que le tiers de fa
longueur totale. Oh a comparé la Terme de fon,
S O L
corps à celle d’une langue j ou de la plante. dji
pied, ce qui lui a fait donner les noms de L'vz-
gulaca , Linguata~t Solea.
Le deffus du .corps eft cendré noirâtre , & le
deffous eft blanc. JLa peau eft couverte de
petites écailles bordées d’aiguillons à peine fen-
fib.les à l’oeil , mais qui rendent le corps rude
au toucher , lorfque l’on y paffe la main, en
allant de la queue vers la tête. Les lignes latérales
parcourent le .milieu, des côtés en confer-
vânt la même dire&ion. Le deffous de la tête
eft garni de poils ou de petits barbillons vers
l’ouverture de la gueule.
Si l’on fuppofe une So/e fituée- de manière que
fa largeur foit dans une pofition verticale , le dos
en-deffus, & la queue tournée vers l’obfervateur ,
lés yeux feront tous les deux à gauche par rapport
à celui - ci. Côrarrie la fitùatïon de ces organes
varie à l’égard du fpedateur, fuivant le féns dans
lequel il place le poiffon, il en réfulte des diffé-
. rences entre les indications que les Auteurs ont
données fur cet objet ; les uns ,, comme Artedi,
défignant les yeux à gauche, & les autres les mettant
à la droite du poiffon, comme l’ont fait Lin-
næus & Willughby. Les prunelles font petites &
d’une couleur verte éclatante.
La nageoire du dos commence au-delà des yeux
& fe termine à celle de la queue. Elle a quatre-
vingt-onze rayons. La nageoire de l’anus a fon' origine
près de cette ouverture , qui n’eft pas fort
éloignée de la tête ; elle s’étend pareillement jui-
qu’à la nageoire de la queue, & a foixante & quatorze
rayons. Ces rayons , airtfi que ceux de la
nageoire du dos, font larges , garnis de petites
écailles rudes, & tous inclinés vers, la queue, ce
qui peut fervir , entr’autres caractères , à faire dif-
tinguer la Sole du Fleton, qui a les rayons de chacune
des mêmes nageoires les uns inclinés vers la
tête-, &. lès’ autres vers la^ queue. Les'membranes
de ces nageoires font mouchetées dans les interf-
tices des rayons. Les nageoires de la poitrine ont
chacune neuf rayons. Celles du ventre en ont fix.
La nageoire de la queue eft d'une forme demi-
circulaire à fon extrémité.
, « Ce poiffon fe trouve dans la Méditerranée &
dans l’Océan. Il fe conferve affez long-temps, fans
; perdre de fa qualité , de forte qu’on peut le .tranf-
' porter fort loin, même en été , fur-tout fi l’oto a
; eu la précaution de. lui ôter les inteftins. M. Duhamel
dit qu’il y a des Soles qui ont leur partie
brune du côté oppofé à celui oh elle fe trouve
fituée fur la plupart des individus de cette efpèce;
les Pêcheurs les appellent Soles contournées.
D’autres ont la furface oppofée au côté des yeux
prefque aufli brune que l’autre. On les nomme
Soles doubles.
Les Soles , félon le même Auteur, s’enfoncent
volontiers dans le fable, fur-tout pendant l’hiver,
ce qui a fait foupçonner qu’elles craignoient le
froid. Quand le fable eft "renverfé dans les grandes
S O L
marées, ou par des. coups de vent, 011 en apper-
çoit de belles,, mais que l’on a peine; à prendre
à la main, parce qu’étant fortes & ayant la peau
gliffante, du moins en allant de la tête vers la
queue , elles échappent facilement.^ On fe fert
alors dù harpon pour s’en rendre maître.
On eftime beaiiccap , en Haute-Normandie ,. •
les Soles que l’on prend depuis le Tréport jufqü’à
la grande vallée de Balluette. Celles que l’on ;
pêche avec les haims, fur-tout depuis, le mois
de Février jufqu’au commencement de Juillet,
font beaucoup plus eftimées que celles qffon
pêche avec des filets qui traînent fur le fond,
où' il s’amaffe très- fouvent de la vafe ; car en
général les Soles que l’on prend dans les endroits
vafeux ont un goût défagréabk, & la Sole eft
plus fiifceptible que beaucoup d’autres poiffons
de contra&er le goût de la vafe, lôrfqu’èlle y a
féjoùrné. Celles que l’on prend fur les' côtes de
Flandres & de Hollande ont communément ce
défaut, qui les déprife , quoiqu’elles foient très-
belles & très-groffes.
Les Anglois , au rapport du même Auteur, font
dans l’ufage d’écorcher les Soles avant de les
préparer pour les fervir fur les tables, apparemment
à çaufe des petites épines dont leurs écailles
font hériffées. En France, on eft moins délicat fur
ce point.
SOLENOSTOME. (le) Efpèce de Trompette.
Fiflularia paradoxa. Pallas. Spieileg. Jdfcic. 8.
3 2 . tab. 4 . f . 6 .
Si jamais on a eu fujet d’obferver entre' les!
produirions de la nature , des diverfttés. qui pa-
ruffent fe reffentir de celles des lieux dont ces
êtres font originaires, c’eft fur-tout à l’égard des
poiffons de l’Inde , &. en particulier de l’îie d’Am-
boine, comparés à ceux de nos climats. Prefque
tous ont je ne fçais quel air étranger qui excite.,
la-furprife. Le Callionyme oeillé, l’Eventail, la
Flèche, nous offrent autant de preuves de cette
diverfité, dont nous trouvons un nouvel exemple
dans le Solenoflome, Ce poiffon eft également extraordinaire
& par l’enfemble de. fa. figure , & par
la difpofition des nageoires du ventre qui forment
une efpèce de poche fous cette partie.' M. Pallas
préfume que cette poche eft deftinée à fervir d’en-,
vèloppe aux oeufs du poiffon, qui y reftent renfer-
més ?,jufqu’à ce qu’ils foient parvenus à leur maturité.
Mais fi celd eft, les. mâles de .cetteefpèce
feront .donc privés de l’enveloppe dont il s’agit.
D’ailleurs, il .n’eft pas aifé de concevoir, dans,
cette, fuppofition ,f comment les oeufs pour-roient
ê.tré fécondés par le mâle. Seroit-ce que tous les
poiffotis de, cette même efpèce fe trouveroient hermaphrodites^
M. Pallas femble incliner vers l’opinion
qu’il y a effeéfivement des hermaphrodites
dans .certains genres de poiffons,.tels que celui des
Çhevaux marins , & cela d’après l’obfervation qu’il
a fai te* fur un grand nombre d’individus de l’efpèce
^es Aiguilles & de celle des Trompettes, pris en
S O L 371
1676 auprès des eôjss du Duché d’Horface , en Allemagne
, & qui tous fe font frouvés être des femelles,
en forte que les plus jeunes même étoient
déjà remplis d’oeufs. Au refte, ce Naturalifte, fans
rien décider fur ce fu je tf e contente d’inviter
ceux qui en feront à portée’, à ne pas laiffer échap-
. per l’occafion de vérifier un fait aufli digne d’atten-
,tion.
-Le Solenoflome, fuivant le même Auteur, eft
long d’environ deux pouces. Il a la tête fort petite
à proportion du corps , & légèrement inclinée
en-devant. Le mufeau eft très-long, dirigé obliquement
en-bas, &. d’une fubftance cornée. Sa forme
eft à-peu-près celle d’un prifme triangulaire dont
une arête feroit fituée en-deffus, & les deux autres
en-deffoùs. La face inférieure , comprife entre ces
dernières arêtes , eft garnie de trois paires de barbillons
noirs placés à des diftances égales. De plus ,
on voit de part &. d’autre , fur la partie-fupérieure,
à un tiers deda diftance entre les yeux & l’extrémité
du mufeau, une petite épine d’une forme
conique. Les mâchoires fe relèvent en pointe, 6c
font comprimées latéralement : celle d’en-bas eft
un peu plus courte que l’autre. Elles n’ont de mobilité
pour fe féparer, que par.leurs':extrémités, e n
forte que la gueule n’a qu’une- etroité. ouverture.
Les yeux font grands & fitûés à la.bafe du mufeau.
Il y a départ &. d’autre,'de vantées: .organes, une
épine triangulaire, &. en-deçàde cette épine, une
faillie longitudinale qui s’étend le-long .du mufeau,
entre deux filions parallèles. De plus, l’endroit de
la nuque eft garni de trois- aiguillons. |
Les opercules des bures font petits &■ très- •
minces ; il y a fur leur furface plufieurs lignes raillantes
qui divergent entr’elles. Ils font doubles par-
deffous d’une petite lame en forme d’arc. Les
ouïes, au nombre de quatre ,de chaque, cote , font
fituées tranfverfalement , légèrement courbes &
très-courtes : elles ont èn-dehors une double ran-
; gée de poils épais.
Le tronc eft applati latéralement, & fa furface
.eft divifée comme en compartiments, par des
lignes faillantes, les unes longitudinales , & les
autres tranfverfales,. à-peu-près comme fur l’Hippocampe.
Les figures , que forment ces lignes en
le croifant, font moins régulières fur la partie
antérieure du corps, ou l’on en voit une triangulaire
auprès de chacune des nageoires de la
poitrine: cette même partie imite à-peu-près
k forme-d’un prifme à dix pans, dont trois cor-
refpondent à la région du dos, & trois autres ,
; plus foiblement prononcés , font fitués en-deffous
vers les nageoires du ventre. Au-delà de ces
nageoires , le tronc fe rétrécit & prend une forme
hexaèdre régulière, divifée pareillement, à la furr
face , en elpèçes de compartiments, mais avec
plus 4e fymétrie que fur la partie antérieure. Aux
endroits des nageoires du dos & du ventre, on
voit, de part & d’autre , un prolongement charnu ,
applati, d’une figure demi-ovale, relevée par
%