
D O N Z E L L E S. ( Poiffons )
S E C O N D E C L A S S E
D U S I X I E M E O R D R E D E S A N I M A U X .
P O I S SO N S A PO D E S .
Poiffons épineux qui n ont point de nageoires inférieures fu r la
gorge, fu r la poitrine, ni fu r le ventre.
S I X I E M E G E N R E .
salut ,« .. , ; 1 " ' m' * '"-*~a==
D O N Z E L L E .
OPHIDIUM. Linnoei.
Sept rayons à, la membrane branchiojlege ; les nageoires du dos & de la queue
jointes enfemble, j
g S P E P E S.
t La Barbue.
Deux barbillons fourchus à la mâchoire inferieure.
i L’ I m b e r b e ,
Point d& barbillons•
"D O R A D E , (la )
DORADE, (la )
Sparus aurata. Lin. S y f . nat, Pifces thoracici.
S parus, n°. i. •
Sparus lunulâ aureâ inter oculos. Muf. Ad. Fr. 2.
ë tm . H I
Sparus dorfo acutijfimo, lineâ arouata aureâ inter
oculos. Artèdi , gen. *K^'fyn* 63»
■ Groncmv. M u f 1. n°. 90.
Loefl. Epifl.
Hasselq. Itin. 337.
O' -xfvo-oqpvç. Arist. L. 1. c. 5. Z. 2. c. 17.
4. c. 10. Z. 5. c. 10. Z. 6. c. 17. Z. 8. c. 2. J 3.
x5- 19*
Xpvr'oypvt. Ælian. Z. 13. ci 28. ^.796. Z. 11.
c. 13. Z. 16. c. 12 .p. 920.
Athen. Z. 7. p. 3 28. 6* Z. 8. *
Oppian. Z. 1. p. 7. Z. f f o l . 133. b.
Chryfophrys. Ovid. v. ÜZ
Varro. R u jl.L . 3. c. 3.
Aurata. Columell. Z. 8. c. 16.
Martial. Z/;. Z. 13.83.
Plin. Z. 9. c. 16. 6>Z. 32. c. 341.
Güb. Z. 3. c. 4. fo l. 71.
P. Jov. c. n . p . ô s /
Wotton. Z, 8. c. 174. fo l. 13 6.
Bellon.
Rondel. Z. 3. e. 2. p. 113.
Salvian. Fol. 674. Z 173»
Gesner.^. n o . 128. & (Germ. ) fo l . 23. c.
Jonston. Z. ï . rir. 3. c. 1. <z. 8. r. 19. f . 2.
Charlet. 140.
W'illugh.p. 3oy.tab. U .n ° . 3.
RaI.^. 131.
Aurata vulgaris. Aldrov. Z. 2. c. 1 •j.p. 171.
Z<z Daurade. Duham. Traité des Pêches , 2e
fu r t. /êé?. 4. chap. 2. bn. i .p l . n . f ig . 1.
En Italie , Or ata ; à Yenife, O w; En Efpagrie,
Dorade; en Angleterre, Gilt-heade ou Gilt-poll.
Ce poiffon efl remarquable par un cara&ère
qui a été généralement faifi, & que les différens
Auteurs ont tous exprimé par une dénomination
dérivée de celle qui lignifie or dans leurs diverses
langues refpeâives. Mais les noms anciens ,
tels que celui de Chryfophrys ( Sourcil doré ) Sont
plus précis que ceux qu’ont employés des Auteurs
plus modernes, puisqu’ils cféfignen* la partie
de l’animal qui offre le. caractère dont il
s’agit. La Dorade a effectivement une eSpèce de
Sourcil, formé , Suivant M. Duhamel , par un
trait qui a la couleur de l’or bruni. Ce trait
commence au-deffus de l’oeil , fait le tour de
l’orbite entre les deux yeux , 8c fe termine un
peu au-deffous de -ces mêmçs organes. En y
regardant attentivement, on apperçoit que les
deux arcs font réunis par un autre trait affez
délié, qui paffe fur la tête.
Quant à la couleur des autres parties, elle eft,
félon le même Auteur, d’un bleu vif 8c épatant
fur le dos, lorfque le poiffon fort de l’eau ; mais
après Sa mort ce bleu fe fonce 8c s’obfcurcit. On
Hijloire Naturelle. Tome 111.
voit Sur les côtés comme des reflets d’argent
bruni ; le ventre efl: d’un blanc mat. Il règne
le long du corps , de chaque côté , un trait
délié d’un *noir bleuâtre , 8c d’une figure un peu
courbe ; les- mêmes parties Sont marquées de
quelques traits bruns qui s’étendent à-peu-près
parallèlement au dos , 8c de plus , d’une tache
brune tirant Sur le roux, d’une forme irrégulière,
Située au - deffus^ de l’articulation des nageoires.
On dit qu’au Sortir de l’eau cette tache efl quel-,
quefois d’un rouge éclatant.
La Dorade, Suivant Willughby, a le corps
large, comprimé par les côtés , couvert d’écailles
d’une grandeur médiocre ; les yeux affez grands ,
les iris argentés avec quelques taches nébu-
leufes ; la gueule modérément fendue, la langue
aigue, les mâchoires garnies de dents oblongues
8c arrondies , difpofées circulairement dans un
ordre très - régulier, au nombre de Six dans la
mâchoire Supérieures 8c de huit dans l’inférieure.
On voit de plus , Sur les parties -intérieures de
chaque mâchoire , des tubercules Siffeux 8c hé-
riffés d’afpérités femblables à des grains.
\ Le dos efl aminci en forme de lame tranchante ;
il porte une nageoire qui s’étend fur prefque
toute fa longueur ,t8c qui a vingt-quatre rayons ,
dont les-onze premiers Sont épineux. Les nageoires
de la poitrine Sont alongées 8c fe terminent en
angle aigu ; elles ont chacune dix - Sept rayons ;
celles du ventrè en ont Six, dont le premier efl
fort 8c épineux. La nageoire de l’anus en a quatorze,
dont les trois antérieurs Sont épineux. La
nageoire de la queue efl fourchue , 8c a environ
dix-fept rayons.
La Dorade Se trouve dans la Méditerranée 8c
dans l’Océan. On la pêche avec le bregin, le ver-
veux, le tremail. ( Voyeç ces différens mots.) On
prend auffi des Dorades avec des haims garnis de
différentes efpèces de coquillages, ou à leur défaut,
de chair de Thon , de Belamide, ou de Maquereau.
Suivant M. Duhamel , les mâchoires des
Dorades font fi fortes , qu’elles plient les crochets
des haims, lorfqu’ils Sont faits avec du fer doux,
ou fi le fer efl aigre , elles les caffent 8c Se Sauvent.
On pêche auffi des Dorades dans les étangs
Salés. Lorsqu’elles y entrent, elles ne pèfent guère
qu’un quart de livre ; elles croiffent beaucoup en
été ; en Sorte que vers la fin de Septembre , elles
pèfent environ trois quarts de livre. Les plus
groffes que l’on fçache avoir été prifes dans les
étangs, pefoient dix-huit à dix-neuf livres. On
fait beaucoup de cas de celles qui fe Sont en-
graiffées dans les étangs d’Hières , du Martigues ,
8c de Latte, près le Gap de Cette.
L’été, lorfqu’il fait chaud, Sur-tout en Provence,
on harponne quelques-unes des plus groffes
Dorades lorsqu’elles Sortent des étangs. Mais pour
J en prendre en quantité, on choifit le tenq s au-
quel ces poiffons donnent au riyage , 8c on
| forme au bord de la mer , 8c dans les -étangs ,