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afin de les dévorer etifuite. Mais Willughby a |
cherché inutilement cette membrane. *
Le corps eft un peu arrondi. Le dos &le ventre
font plats. La couleur du deflùs du corps eft d’un
gris cendré ; le ventre eft blanchâtre. Les écaillés
iont fi petites, que Rondelet & Bellon ont avancé
que cepoiffonen étoit dépourvu. Les lignes latéralés
font.d’abord courbes ; elles fe rapprochent l’une de
l’autre , derrière la nageoire du dos, puis defcen-
flent vers la queue, &. fe terminent au rayon qui occupe
le milieu fur la nageoire de cette même partie.
Du milieu de l’occiput fortent deux oflelets
obtus & arrondis, qui s’étendent vers les yeux en
forme de demi-cercle ,& circonfcrivent un efpàçe
dénué d’écailles. On voit aufli, de part & d’autre,
fous les opercules , à l’endroit oii la tête s’unit au
tronc, deux épines fortes &. aiguës, inclinées en
arrière , & renfermées dans des èipèces de gaines,
que le poiflon retire & étend à fon gré ; en forte
cju’il a la faculté de découvrir ou de cacher les
épines dont on vient de parler. Derrière ces épines
il y en a deux autres plus petites.
La première nageoire du dos eft petite, d’une
couleur noire , & garnie de trois rayons aigus ,
fans être épineux. La fécondé eft contiguë à la-
précédënte, & s’élève davantage. Elle a quatorze
rayons. Les nageoires de la poitrine, en ont chacune
feize. On voit, de part & d’autre, entre
les opercules , fur les coins de la poitrine , une
épine-avec une gaine mobile, femblable a celles
.qui ont été décrites plus haut. Les nageoires du"'
ventre font placées beaucoup plu? près du mufeau,
que celles de la poitrine , & ont chacune cinq
rayons, La nageoire de l’anùs en a treize & celle
de la queue douze.
Rondelet prétend que la chair de ce poiflon
eft dure & d’une odeur défagréable. 'W'illûghby ne
lui a point reconnu cette odeur , . & .Gèlner dit
qu’on l’a affuré que ce poiflon avoit un goût
très-délicat. Il -eft commun dans la Méditerranée.
RATEAU. Les Pécheurs fe fervent de cet
inftroment pour entamer le fable, & prendre
• les poiflons qui y font enfouis*
RATILLON. Voye^ B o u c l é e , (la Raie)
RAVE ou RÊSUVE. On appelle ainfiun appât
fait avec des oeufs de Morue ou de Maquerèau ,
que l’on a falés. On s’en fert pour prendre des
Sardines,
RAVOIR. C’eft un filet que l’on tend en travers
dans les ravins & autres endroits où il y a
des courants d’eau. Le terme de Ravoir eft générique
, & convient à différentes fortes de filets ,
tels que les faines , les manets, les folles, les demi-
folles , les tramaux, 8tc. Voye^ ces mots.
Ravoir-TRÉMAiLLÉ. C’eft le nom que l’on
donne aux tramaux tendus en ravoir. Voye{ l’article
précédent.
RAYÉ, (le) Efpèce de Chetodon.
, Choetodon lineatus X lX .S y fi. nat, Pifces thoracici.
Çhc&podon, n . 12,
R A Y
Ckcetodon caudd hifidâ, fpinis dorfalibus ncvem J
fpinâ laterali utrinque c audcz. Ibid.
Choetodon lineis iongitudinaiibus varias, caudd
bifurcâ, utrinque -acideata. Art.fpec.Sy.-
Seb. M uf. 2, t. 2 5 1 .
Ce poiffcm, fuivant Artedi, a la tête comprimée
par les côtés , & très-inclinée par-devant; l'ouverture
de la gueule fort étroite , & les mâchoires à-
peu-pr.ès d’égale longueur. Les narines font très-
près des yeux, & percées chacune de deux ouvertures
, dont l’antérieure eft la plus grande. Les
mâchoires font garnies d’une rangée de dents blanches
, arrondies, contiguës entre elles, & crénelées
à leur foromet.
L§? écailles font d’une forme quadranguîaire
émouffées fur fes angles ; leur partie antérieure eft
légèrement ftriée , & leur bord inférieur' hériflé de
petits aiguillons à peine fenfibles.
Le corps eft large & mince. Les lignes latérales
font voifines du- dos, & Forment Une courbure
très-fenfible. Chacun dès côtés eft marqué
d’environ neuf lignes longitudinales & étroites,
d’un •blanc bleuâtre , fityées entre deux autres
lignes d’un roux foncé, & qui font féparées à leur
1 tour par des lignes plus larges & blanchâtres,
en forte que ces' trois couleurs fe fuccèdent,
en pafîant du bleu au roux , & du roux au
blanc. -
La nageoire du dos eft d’un gris obfcur , &
s’étend fur toute la longueur de cette même partie.
Elle a trente-fix rayons, dont les neuf premiers
font épineux, & les fuivants mous &. fourchus à
leur extrémité.
Les nageoires de la poitrine font plus rapprochées
du ventre que du dos, & s’insèrent obliquement
fur le corps. Elles ont chacune feize rayons, dont
les deux antérieurs font Amples, & les fuivants
rameux ; les fécond, troifième & quatrième ont
plus de longueur que les autres. Les nageoires du
ventre font oblongues, noires .à leur extrémité,
&. attachées au ventre par une' membrane qui ne
leur permet pas de fe déployer dans une direct
tion perpendiculaire au corps. Elles ont chacune
fix rayons, dont le premier éft épineux., les autres
font fourchus , & le fécond, ainfi que le troifième
très-alongés.
La nageoire de l’anus eft noirâtre, excepté à fa
bafe qui eft blanchâtre. Elle a vingt-neuf rayons ,
dont les trois antérieurs font épineux ; le premier
eft très-court , & ceux qui précèdent le dernieç
dépaffent de beaucoup les autres.
La nageoire de la queue eft fourchue , & garnie
de féize rayons rameux, excepté le premier
& le dernier. Elle eft marquée, à fon. extrémité,
| d’une grande tache ronde & blanchâtre. On voit,
de part & d’autre , vers la queue, un grand aiguillon
applati par les côtés, & courbé dans uu§
efpèce de fillon déftir.é pour le recevoir.
On trouve ce poiflon dans la mer de l’Inde.
ïlAYSf (le) Efpèce de Quatre : Dent?.
JjitpjdM
R A Y
Taraodon lintatus. Lin. Syfi.nat.Amphïb. nantcs.
Tetraodon , n . 3.
Tetraodon fafciis Iongitudinaiibus fufc is , pa lli-
difque.
Muf. Ad. Fr. 2. p. 55. *.
■ Tetraodon Fahaca. H a s s e l q . ltin. 4 0 0 .
Ce poiflon, fuivant Linnæus, a , le corps marqué
de plufieurs bandes longitudinales, les unes
brunes &. les autres d’une couleur plus pâle. Les
aiguillons qu’il a fur le ventre excitent, par leur
piqûre, des cuiflons femblables à celles qu’occa-
fionnent les orties. La nageoire du dos a onze
rayons. Les nageoires de la poitrine en ont chacune
dix-huit. Celles du ventre font nulles, comme
dans les autres efpèces de ce genre. La nageoire
de l’anus a neuf rayons , & celle de la queue
yingt & un. On trouve ce poiflon dans le Nil.
RAYÉE. ( là ) Efpèce de Perfegue.
Perça vittata. L i n . Syft. nat. Pifces thoracici.
Perça, n°. 19.
Perça pinnis dorfalibus unitis , lineis quinque albis
fufcifque. Muf. Ad. Fr. a. p. 85. *
Ce poiflon, fuivant Linnæus, eft caraâérifè par
cinq bandes étroites, d’une couleur blanche, qui
s’étendent fur fon corps, & entre lefquelles font
d’autres bandes d’une couleur brune. Les deux
nageoires du dos font réunies de manière à n’en
former qu’une feule , qui a dix-huit rayons, dont
les douze premiers font épineux. Les nageoires de
la poitrine en ont chacune dix - huit ; celles du
ventre fix, dont un épineux. La nageoire de l’anus
en a treize , dont les trois premiers font pareillement
épineux. Celle de la queue en a le même
nombre. On trouve ce poiflon dans les mers voisines
de l’Amérique.
RAYON. Voyei B o u c l é e , (la Raie)
RECLARE. Filet en nappe fimple, dont les
;mailles font peu ferrées, 8c qui eft lefté & flotté.
■On le tend depuis le commencement de Novembre
jufqu’en Avril.
REÏSSOLLE. f roye^ R i s s o l l e .
REMORA. Voyez R e m o r e .
REMORE, (le ) Efpèce d’Echene.
Echeneis Rémora. Lin. Syfl. nat. Pifces thoracici,
Echeneis , n°. 1.
Eckeneis caudd bifurcâ, fin is capitis oftodecim.
ibid..
Echeneis. Art. Gen. 15. fy n . 28.
Gr o no v. M u f 1. n°. 3 3.
Amcenit. Acad. tom. 1 . edit. Lugd. Batav• an.
S 7 4 9 . p. 6 0 2 . n°. <ÿ4.
Hc eysyriis. A r i s t . L . 2. c. 1 4 .
Æ d i a n . L . 2 . c. 1 7 . P . 9 5 .
O ppian. Mal. L . i .p . 9.
Echeneis. OviD.v. 99.
Plin. L . 9. c. 25. & L . 32. c. 1.
S. A m b r o s . lex. L . 5. c. 10.p. 59.
W o t t o n . L . 8. c. 1 6 0 . fo l. 1 4 9 . a .
Echineis. C u b . L. 3 . c. 3 4 .
Echeneis vel Rémora. Gesner. p. 3*4 3.
Mifioire Naturelle. Tome 111.
R E M 3 * 9
Rémora. G a z . A r i s t . L. 2 . c. 14 .
lmperat. Hifi.
A l d r o v . L . 3 . c. 2 2 . p . 3 3 6 .
R a i . p. 7 1 .
R o n d e l . L . 1 5 . c. 1 8 .p> 4 3 6 *
J o n s t o n . L . 1. tu , 1. c. 2. a. 4. t. 4 , f . 3.
\ B e l l o n . 4 4 0 .
' O le ar. Muf. 4 2 .t . 25. ƒ 2.
Rémora, Echineis, Remeligo , Neucrates, C h a r -
l e t . p , 1 2 5 .
lperuquiba 6* Piraquiba Brafilienfibus* M a r c g R*
L . 4 . c. 1 8 .
W^iLLUGH.p. 119» tab. G .n ° ,% .fig . 2*
Ackandes. Cub. L. 3 . c. 1. fo l. 7 1 . a.
L e Sucet ou Remore. Duham. Traite des Péchési
2epart. 4e fe ti, ch. 4. art. 6 . p. 5 6 . pl. 4 -fig- 5*
En Angleterre, Suckhig - fis h ; en Flandre,
Suyger ,* en Portugal, P iexe Pogador & Piexo
Pioltho. -
Ce poiflon eft très-remarquable par la forme de
fa tê te , dont le defîùs eft applati en forme d’ovale
, garni, tout-à-l’entour , d’un rebord membraneux.
Cette efpèce d’écuflbn eft divife en deux par
une faillie longitudinale , d’où partent de chaque
côté dix-huit ou dix-neuf membranes tranfverfales
inclinées vers la queue, & dentelées en leurs bords.
Le Remore, à l’aide de cet organe fingulier, adhère
fortement au corps des autres poiflons, & en particulier
à celui du Requin. On dit aufli qu il s’attache
à la carène des vaifleaux. Alors, fi on le
tire par la queue, les lames de fon écuffon étant
inclinées ’en arrière , comme on l’a d it, leurs
aiguillons trouvent un point d’appui fur le corps
auquel le poiflon eft attaché, &• produifent une
réfiftance que l’on ne peut vaincre qu’avec beaucoup
de peine. Au contraire, fi l’on effaye d’enlever
le Remore par la tête, on y parvient aifément,
parce que les pointes de fes aiguillons n’étant plus
dans une direâion favorable à la réfiftance , lé
poiflon cède aufli-tôt à l’effort de la ^main qui le
tire. On conçoit, par ce qui vient d’être dit, que
quand le Remore eft appliqué contre un vaifleau,
ou contre un autre poiflon , plus l’un ou l’autre
a de vîteffe, & plus aufli l’adhérence du Remore
eft forte.
Jufqu’ici ce qu’on raconte du Remore n’a rien
que de vraifemblable , & qui ne paroiffe fuffi-
famment attefté. Mais les anciens alloient plus
loin ; ils prétendoient que quand ce poiflon s’étoit
attaché à la carène d’un vaifleau , il en diminuoit
fénfiblement le fillage, d’où lui eft venu le nom
de Rémora , formé d’un mot latin, qui fignifié
retarder. On a même pouffé l’exagération jufqu’a
dire que ce poiflon arrêtoit un navire en pleine
mer. De pareils récits tomberoient déjà . d’eux*-
mêmes, quand il s’agiroit de quelque poiflon d’un
volume conftdérable. Mais les amateurs du merveilleux
étoient bien plus fatisfaits, lorfqu’on leur
dépeignoit un très-petit poiflon ( parvus admodîim
pificis. P l in . ) dont la force étoit capable de