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argentée, avec une teinte de noirâtre fur le dos. II
a la tête petite , la gueule d’une grandeur médiocre
8c dépourvue de dents , les yeux auili
médiocrement grands, 8c les iris argentés ; la peau
eft couverte d’écailles allez fenfibles. La partie
du ventre comprife entré la première 8c la fécondé
paire de nageoires eft applatie ; les côtés
font marqués d’une ligne de points , qui s’étend
depuis la tête jufqu’à la queue, en fe rapprochant
plus du fommet du dos, que de la partie la
plus baffe du ventre. Du refte ce poiffon reffemble
entièrement à la Ferra, par le nombre, la difpo-
fttion , la forme, la couleur de fes nageoires, St
par les rayons dont elles font garnies. Sa chair eft
ferme , blanche, Ôc d’un goût agréable. On le
trouve en Suiffe, dans le lac de Zurich.
La troifième variété eft celle qui porte le nom
de Ferra ou Pala. En voici la defcription donnée
par le même Auteur.
Ce poiffon, qui fe trouve dans le lac de Genève,
a du rapport avec le Saumon par la forme de fon
corps.
11 a la tête d’une groffeur médiocre en com-
paraifon de fon volume, la gueule peu fendue 8t
dépourvue de dents ; lorfqu’elle eft fermée , les
.bords ou les lèvres de la mâchoire fupérieure recouvrent
celles de la mâchoire inférieure. Rondelet
attribue le même cara&ère au Lavaret, 8t à
en juger par la defcription qu’il donne de ce dernier
poiffon, là Ferra 8c le Lavaret ne diffèrent
guère entre eux que par la grandeur, qui eft d’une
coudée pour la Ferra, 8c d’environ un pied pour
le Lavaret. La Ferra a les yeux nuds & fans membrane
qui les recouvre, les iris argentés, le haut
de la tête d’une couleur azurée , avec des taches
d’un azur plus fombre , qu’on n’apperçoit qu’en
y faifant beaucoup d’attention ; le dos 8c les côtés
d’un vert fale, le ventre argenté , 8t la peau couverte
d’écailles affez grandes. Deux - nageoires
s’élèvent fur le dos ; celle de devant, qui eft
fituée vers le milieu de la longueur totale du
poiffon, a treize rayons , dont le troifième eft le
plus haut, 8c les antres décroiffent graduellement.
La fécondé", qui eft petite, diarnue St fans rayons,
ai’eft éloignée de la naiffance de la queue que de
ïefpacê d’un doigt, ou au plus, d’un doigt & demi ;
la nageoire»de la queue eft épaiffe 8c charnue,
comme dans les autres poiffons de ce genre. Elle
fe divife un peu en forme dé fourche, & s’arrondit
par fes extrémités. L’anus eft diftant de la
queue environ du quart de toute la longueur du
poiffon. La nageoire fituée derrière l’anus a quatorze
ou quinze rayons râmeux, dont le fécond
«eft le plus élevé , & les autres vont en diminuant
par degrés. Les nageoires de la poitrine ont chacune
quinze à dix-fept rayons : elles paroiffent
petites relativement à la grandeur du poiffon.
Celles du ventre qui font au-deffous de la nageoire
antérieure du dos, ont des dimenfions un peu
plus grandes que. les précédentes * elles ont chat
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cune onze ou douze rayons. La couleur de ces
nageoires eft la même que celle du dos, excepté à
leur extrémité, où elles font teintes de bleuâtre
ou de noirâtre. Ea chair de ce ppiffon eft blanche
8c agréable au goût. On le pêche en été.
Voici enfin une dernière defcription de 'W’illu-
ghby , qui eft relative à la variété défignée par la
phrafe fuivante : Guiniad Wallis, pifcislacûs Balen-
fis , Ferra , ut puto, idem. ‘W’illugnby, p. 183.
La forme de ce poiffon a quelque reffemblance
avec celle du Saumon. Il a le dos de couleur
brune, le ventre blanc, la peau couverte d’écailles
médiocres, la mâchoire fupérieure un peu
failiante, la gueule entièrement femblable à celle
du Hareng, 8c tout-à-fait dépourvue de dents; le
ventre ne forme pas une faillie en arête, mais
s’étend environ de trois quarts de doigts- en largeur.
Le haut de'la tête eft d’une couleur d’azur
clair, avec des taches fombres. Les yeux font
grands 8c fans aucune membrane qui les recouvre.
Les ouies font au nombre de quatre , 8c ont chacune
deux rangs de rayons difpofés comme lés
dents d’un peigne. Une ligne de points s’étend
depuis l’angle des ouies, lans aucune inflexion,
jufqu’à la queue. La première nageoire du dos eft
garnie de douze rayons, l’autre n’eft qu’une protubérance
charnue ; les nageoires de la poitrine ont
chacune feize rayons, celles du ventre douze , la
nageoire de l’anus en a quatorze.
La nageoire de la queue eft évuidée en forme de
fourche. L’individu décrit par Willughby avoit un-
peu plus d’un pied de long , 8c deux doigts &
demi de large. On pêche ce poiffon dans un lac
d’Angleterre, traverfé par la rivière de Bée, &
fitué dans le comté de Merionet, quueft un de
ceux dont eft compofée la principauté de Galles-
‘W’illughby obferve que le même poiffon ne fe
trouve jamais dans la Bée.
L A V E U. C’eft le nom que l’on donne près^
de Martigues, à l’elpèce de filet dont on fe fert
dans les- pêches que l’on fait avec les bâtiments
nommés Tartannes. Les Pêeheurs Languedociens
difent La iïte, au lieu de L a ve ii, 8t à Livourne,
ainfi que dans quelques-autres endroits, on donne
au filet le même nom du bâtiment.
LAUTE. Voye^ l’article précédent.
LECHE. Voyeç A chées.
LENTILLADE. Voye% A lêne.
LEPISME. (le) Efpèce de Sciène.
Scioena Lepifma. L i n * Syfi. nat. Pifces thoracieh
Scioena,. n°. 2.
Scioena pinïiâ dorfali intfti duo fo lia fquamea
recondendâ. Ibid.
Nous ne connoiffons d’autre cara&ère diftin&if
de ce poiffon , que celui qui eft énoncé dans la
phrafe defcriptive de Linnæus, ckée ci-deffus. Ce
caraélèr.e conîifte dans deux lames écailleufes fituées
de part 8c d’autre de la nageoire du dos , & qui-
forment une efpèce de ftllon , dans lequel la nageoire
dont il. s’agit eft cachée lorfque le poiffon
m
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fa rèpliée. Cette même nageoire eft garnie de dix-
neuf rayons, dont les dix premiers font épineux.
Les nageoires de la poitrine ont chacune onze
rayons qui font tous flexibles ; celles du ventre en
ont fix, dont l’antérieur eft épineux. La nageoire
de l’anus en a onze , dont le premier eft auffi épineux.
La nageoire de la queue en a treize.
On ne connoît point encore le lieu natal de ce
poiffon.
LESQUE ou LISQUE. C’eft le nom qu’on
donne dans l’Amirauté d’Eu aux Cibaudières, Voye£
ce mot.
LEVENEGATTE. Voye.1 L ie u .
LEUGEON. On donne ce nom à un filet du
genre des Manets, dont on fe fert pour prendre
des Raies 8c autres poiffons.
LEURRES. Ce font des appâts fa&ices que
l’on attache aux Haims, pour attirer le poiffon.
Voyez l’article Pêche dans l’Introduâion.
LIBOURET. Inftrument de pêche compofé
d’une corde ou ligne principale , à l’extrémité de
laquelle on attache un poids de plomb, 8t d’un
morceau de bois d’une certaine longueur, qu’on
appelle A Valette , percé à l’un de les bouts d’un
trou dans lequel on fait paffer la corde dont on
a parlé. L’Avalette eft maintenue à une petite
diftance du plomb par le moyen de deux noeuds
que l’on fait à la corde, l’un en deffous 8t l’autre
en deffus de l’Avalette , qui doit cependant avoir
la liberté de tourner autour de la corde, comme
autour d’un axe. A l’autre bout de l’Avalette , on
attache une ligne garnie de plufieurs empiles qui
portent des Haims , 8t qu’on fait de différentes
longueurs, afin qu’elles ne s’embarraffent point
mutuellement. Cette pêche eft fédentaire , le poids
de plomb portant toujours furie fonds. On prend
avec le Libouret des poiffons plats, tels, que des
Solles , Carrelets, Limandes , 8tc. ; 8t quelquefois
des Maquereaux 8t des Merlans.
LICHE. Voye^ B l e u . ( E f p è c e d e C h i e n d e
M e r . )
LIEU, (le ) Efpèce de Gade.
Gadus Pollachius. L in . Syfi. nat. Pifces jugul.
G a d u s , n°. 10.
Gadus tripterygius imber bis ; maxillâ inferiore
longiore , lineâ laterali curvâ. Ibid.
Faun. Suec. 312.
Afellus Huitingo-Pollachius. WlLLUG. p. 167.
R a i . p. 53. • .
Gadus dorfo tripterygio , ore imberbi, maxilla
inferiore longiore, lineâ laterali curvâ. A r t e d i,
Gen. 20. fyn . 35.
G r g n o v . Muf. 1. n°. 57.
It W g o t . 177. Gadus Lyrbleck.
A n Afellus virefcens Sc h o n e v . p. 20 ?
W il l u g h . p. 173.
R a i . p. 53.
En Angleterre , Whiting-Pollack.
Ce poiffon eft à-peu-près de la même forme que.
le Merlan ; mais il a le corps plus grand, plus
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large 8c moins épais. L’individu qne Willaghby
a décrit avoit environ quinze doigts de longueur ,
& à-peu-près quatre de largeur. Ce poiffon eft
d’ailleurs également diftingué de la Morue , en ce
qu’il eft aufii plus large 8t en même temps plus
mince à proportion de fon volume, en ce qu’il
a la tête moins groffe , le deffous de la mâchoire
fans barbillon , 8c les deux nageoires pe&orales
beaucoup plus petites. La couleur de fon dos eft
noirâtre , ou d’un vert fale 8t obfcur ; il y a fur
les côtés , au-deffous des lignes ponctuées qui les
parcourent, des linéam,ens d’un jaune fale ;le corps
eft couvert de très-petites écailles. Les lignes la**
térales commencent à fe courber en arc vers la
première nageoire dorfale, en fe relevant vers le
dos , puis elles defcendent jufqu’au milieu des
côtés, vers la moitié de la fécondé nageoire, 8c
delà s’étendent fur une meme direâion jufqu’à 1*
queue. Les narines ont deux ouvertures de chaque
côté ; la gueule eft très-fendue , 8t la mâchoire
inférieure excède un peu celle de deffus. L’une
& l’autre font garnies de très-petites dents ; le haut
du palais en eft hériffé fur un petit efpace triangulaire
, 8c l’on voit au fond du palais deux tu-
bereules.qui en font pareillement chargés. Les yeux
font grands, couverts d’une membrane lâche &C
diaphane. Leurs iris font argentés ; les ouies font
au nombre de quatre, dont la première a une
rangée de rayons difpofés comme les dents d’un
peigne, 8t une autre de tubercules hériffés d’af-
pérités ; les deux ouies fuivantes ont chacune deux
rangs de femblables tubercules , & la dernière
ouie n’en a qu’un feul rang ; le crâne n’eft pa$
tranfparent.
Ce poiffon a trois nageoires fur le dos ; celle
de devant eft fituée un peu au-deffus du centre
de gravité du poiffon , à l’oppofé de l’anus 8c
vers la plus grande largeur du corps. Elle a onze
rayons. Le corps.forme une élévation depuis la
tête jufqu’à cette nageoire , 8c s’abaiffe enfuite
vers la queue, ce qui donne au fommet du dos
une figure courbe. La nageoire du milieu , qui eft
la plus longue, a dix-neuf rayons ; la dernière n’en
a que feize. Ces trois nageoires ont entr’elles des
diftances égales. Leurs rayons fe raccourciffent
dans des proportions différentes, enforte que U
pente de la première diffère un peu de la perpendiculaire
; celle de la fécondé eft plus oblique ,
8c celle de la troifième encore davantage. Les
nageoires de la poitrine, qui font d’une médiocre
grandeur, eu égard au volume du poiffon , ont
chacune feize ou dix-fept rayons ; celles du ventre,
dont la pofition eft un peu antérieure à celle des
précédentes , font beaucoup plus petites, 8c n’ont
chacune que fix rayons ; des deux nageoires fituées
derrière l’anus, celle de devant eft garnie de feize
rayons , & la fécondé, qui lui eft prefque contiguë,
en a dix-huit. Ce poiffon eft commun fur les
côtes voifines du Comté de Cornouaille en Angleterre.