
aufli fée qu’il l’étoit avant d’y entrer. Ces
Oifeaux ont entre les doigts des pieds une
jnembrjane qui leur fert de nageoires ; ils
nagent avec fa/plus grande facilité , & ils
relient îqjmqjnles fur l’eau aufli long-temps
qu’ils le veulent, parce que le volume de
leur corps efl augmenté par celui de leurs
plumes, qui font impénétrables à l’eau. Il
y a des Oifeaux dont les jambes ne font
dij'pofées- que pour nager te; non pour
marcher ; tels font lès Plongeons, les
Pingoins, &c. A peine peuvent-ils fe traîner
fur la terre ; cependant ils font fort à
leur aife fur l’eau; ils-nagent fans-fefati-.
guer , & ils plongent avec une'■ grande
facilité ; mais ils ne peuvent relier qu’un
certain temps dans l’e à ù p a r c e qu’ils)ont
des poumons & non des ouies. Ces mêmes t
Oifeaux, fi mal conformés pour marcher,
ne 1e: font pas .mieux pour voler ; car; ils
rfont que des.’ailes, très .-courtes & .fo r t
imparfaites., -qui ne peuvent férvir pour
le v o l; au contraire ,. i l y .a des Poiffons
que lion appelle vulgairement Poiffons
volants , parce qu’ils ont les.nageoires»delà
poitrine allez grandes & allez mobiles
pour les faire voler hors.de l’eau, mais ce
ideft que.pour peu de témps ;..dès. que les-
nageoires de font'féchées à l’air , le Poiffon
retombe dans l’eau.
; Parmi les Quadrupèdes ovipares-il y en
a qui-.fuyent l’eau, les autres y nagent
aifément & y relient long-temps plongés;
mais ils. font forcés de revenir à fa-furface
pour, refpirer ; tels font .lit plupart -des
Tortues des Crapauds &. des Grenouilles,
lesbÇrocodiles, &c. Les Grenouilles ne
peuvent marcher ; elles font obligées de
fauter pour fe tranfporter d’un lieu à un.
autre fur la; terre, parce que leurs; jambes-
de derrièrefbntbeaucoup plusUonguë-s que
celles de devant, ce qui leur donne une
grande facilité .pour nager avéc beaucoup
de vite fie. ;.
Il y. a dès-Serpens qui nagent facilement,!
tels font le-Serpent à collier, Natrix, que-;
nous:avons dans ce pays-ci, & le Serpent
large-queue- ,JCaluber Latiçaudaïus, ' qui - fe
trouve-dans-les-Indeyr is queue de- celui-ci
efl plate, & peut, en-quelque façon, luifervir
de nageoire. Les Serpens dont la
queue ell ronde, ont déjà beaucoup de
difpofition à nager, par la forme trèsr
alongée de leur corps, & la grande facilité
avec laquelle ils fe plient & fe replient en
tout fens; mais ils fonttous obligés devenir
fouvent à la furface de l’eau pour refpirer,
parce qu’ils ont des poumons comme les
Quadrupèdes vivipares, & non des ouïes
comme les Poilfons.
De tous les animaux, les Çétacées font
ceux qui ont le plus de rapports avec les
Poilfons, parce qu’ils font dans la mer,
& parce .qu’ils ont à-peu-près la même
figure'; aufli les a-t-ofi confondus pendant
.long-temps avec les Poilfons. Mais en
obfervant avec attention les parties intérieures',
on1 a reconnu qu’ils s o ie n t plus
d’analogie avec les Quadrupèdes vivipares -
qu’avec-les Poilfons ; ils ont des poumons;
ils-font privés des ouies ; par conféquent
ils- font obligés de revenir fouvent à la
furface de -l’eau- pour refpirer.
Il paroît que le fens du toucher ell fort
imparfait dans’ les Poilfons, parce qu’ils
font révêtus d?écailles & enduits d’une humeur
vifqueufequi empêche les1 écailles de
jfe deffécher:& les nageoires de perdre leur
fôuplélfe, t e qui rend tout le corps plus
glilîant dans l’eau.
Le fens du goût-doit être prefque nul
dans les Poilfons, parce qu’ils avalent leurs-
aliments fans les mâcher, teque leur langue
paroît être mal ôrganifée. Les Poilfons qui
fe ntmrrilfent'd’dutres' Poilfons1 en-' fai-
fiflvnt fouveut qui1 relient engagés -dans •
léur gueule, parce qu’ils-font trop gros
pour -pafler tout de- fuite- dans l’eftomac.1
Souvent le Poilfon, dont le Brochet fait
fa proie, ■ ell fi* gfo’s qu’il1 ne .palfe qu’avec
peine dans la gorge; quelquefois il y relie-
engàgé-ÿ te les-* deux Poiffons s’étouffent
;réciproquemerit t dans ces deux cas, le 1
-fens du goût doit être nul.
Les- Poilfons prennent pour aliments
d?atitres Poilfons , même ceux de- leur
efpèce; .des Rats d’eau, des Oifeaux-, des
Grenouilles:, des’ Crapauds, des Infe&es ,•
des Moilafibs, des Coqujl'ages, des Zoo-
phÿtes ; de l’Al’gue t e d’autres plantes.
On croit que les Poiffons vivent très-
long-temps , parce qu’ils peuvent trouver
dans l’eau une température toujours égale,
en fe mettant à différentes profondeurs.
On a prétendu qu’une Carpe avoit vécu
cent ans; mais il n’y a rien d’avéré fur la
longue durée de la vie des Poiffons. On
fçait que les changements qui arrivent dans
■ l ’atmofphè're influent fur ces animaux ; on!
regarde le Mifgurn comme une forte de:
baromètre, parce qu’il femble annoncer,
par différents mouvements, les variations
de l’atmofphère.
Parties extérieures des Poiffons.
La tête des Poiffons tient immédiatement
au corps ; ils n’ont point dé cou ; ils le
meuvent dans l’eau avec beaucoup d’ai-
fance ; ils n’ont pas plus de difficulté â
changer la lituation de leur corps qu’ils
n’en auroient à remuer la tête, s’ils avoient
' un cou. Quoiqu’il ne fùit pas fi facile aux
Serpens de ramper qu’aux Poilfons de nager
, cependant ils n’ont point de c o u ,
parce qu’ils font dépourvus de jambes. Un
animal qui feroit fur fes jambes ne pourroit
'pas prendre fa nourriture fur la terre,fans
fe coucher, s’il- n’avo-it pas la facilité de
bailler la tête par le moyen de: Ion cou ;
| aufli, pour l’ordinaire, la longueur du cou !
ell proportionnée à celle» des jambeà: la
Giraffe & le Ce r f, le Flamand & la Grue
ont le cou & les jambes très-longs.
Il y a beaucoup de différences entre les
Poiffons par la forme de leur tête ; dans la
plupart, la partie poftérieure de là tête a
'une forme qui tient de la partie antérieure
du corps, parce qu’il n’y a point de cou
entre deux.
, Les têtes des diverfes efpèces de Poilfons
diffèrent par les proportions de leurs parties
comparées éntr’elles & avec le relie
du Corps, par leurs téguments & par les
appendices dont elles font accompagnées,
telles que des barbillons, des filaments,
des aiguillons, &c.
Lorfqu’il -y a en-devant de la fête une
partie plus avancée que la gueule, on lui
donne le nom de bec ; il varie par r fa
fubftance & par fes proportions ; il efl:
excéflivement long dans la Scie & l’Ef-
padon.
Dans la plupart des Poiffons, la gueule
efl: fituée en-devant de la tête ; dans quelques
uns, tels que lés Raies, les Chiens
de mer, elle fe trouve en-deffous, & dans
d’autres, comme la Rafcaffe, elle efl en-
deflus. La- guéule des Poiffons efl plus ou
moins grande ; fon ouverture efl: en ligne
droite, comme celle des Raies, ou courbe,
comme dans la Carpe, ou circulaire, comme
celle des Lamproies.
Les lèvres font plus ou moins faillantes ,
& les os maxillaires fupérieurs font fufeep-
tiblés de mouvements qui portent les lèvres
en avant du en arrière.
Les dents font placées, dans différents
Poiffons, fur toutes les parties de la gueule
& du gofier ; il- y en a de mobiles & d’immobiles
, de flexibles & de dures, & de
diverfes grandeurs ; elles ont toutes fortes
de formes , & font arrangées & dirigées de
toutes manières.
©n donne le nom de narines à deux
petites ouvertures placées de chaque côté
du mufeàu ; elles font de différentes grandeurs
, & placées à différentes diftances
entr’elles.
Les yeux font fur les côtés de la tête,
te quelquefois tous, les deux du même
côté , comme dans les Pleurone&es ; ils fe
trouvent à différentes diftances du bout du
mufeau ; ils varient par leur grandeur 8c
leur couleur. Les Poiffons n’ônt point de
paupières ; mais dans quelques efpèces les
yeux font recouverts par une membrane
tranfparénte , qui efl une continuation de
la peau.
Tous les Poiffons ont des ouies, & c’eft
par leiir moyen que fe fait la refpiration
dans, cès animaux. Ces organes font fitués
à la partie pollérieure des côtés de la tête;
ils font compofés, dans prefque tous les
Poilfons, de quatre offelets de chaque côté,
courbes, & garnis fur leur bord convexe
de petits appendices flexibles te rouges qui
forment une efpèce de frange. Dans quelques
efpèces de Poiffons, il y a , fur la partie
convexe de ces -offelets , des tubercules ,
des afpérités & quelquefois des piquants,
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