
3 9 4 T H O
THON, ( le ) Efpece de Scombre»
Scombêr Thynnus. L in . Syfl. ri at'. P i f ces thoracici.
Scomber y n°. 3.
Scomber pinnulis utrinque oflo. Ibid.
Scomber albicans feu Albecor. OsBECK. Iter. 69.
Scomber pinnulis o&o feu novem in extremo dorfo 3
fulco ad pinnas ventrales. A rt. Gen. 31. fyn. 49.
Scomber pinnulis novem 3 pinna dorfi priori plie ata 3
dentibus plants lanceolatis , maxillâ füperiore acuta.
L æ f l . Epi fl.
Scomber pinnulis utrinque novem 3 dorfo dipterygia3
fpinâ duplici ad anutn. G rONOV. Zoopb. 305..
Coretta Thynni fpecies. W il l u g h b y . Append,
f . 5. tab. 9. n°. 1
Alba Coretta Pifonis. Ibid. p . 16. tab. M. n°. 5.
H I
Corret Belgis. Ibid. p. 24. tab. M. n°. 5. fig. 1.
Thynnus corpore crafflori 6» breviori 3 pinnulis
fuperioribus novem 3 inferioribus otto. Br ow n . Jam.
р. 451. n°. 1. ^
Poiffon Royal > ou le Nègre. Hift. générale des .
Voyages 3 torn. 5. liv. 9. chap. 8. pl. relative à la
page -iW-fa- 1-
Leman-Vifch. V a l en t , lnd. vet. & nov. vol, 3.
f . 348-n . 3. fig. 3.
0 e 0 v m . À rist. L. 2. c. 13. L. 4. c. 10. L. y.
с. 9. 10. 11. L. 6. c. 17. L . 8. c. 2. 12. 13. 15.
9* c ‘ 2*
Æ l ia n . L. 9. c. 42* p. 549. L. 15. c. 13. 16.
27. L . 15. c. 3. 5. 6.
A then. L. 7. p. 301. 302. 303. 319. L . 1 , p. 5.
O p p ia n . L. 2. Hal. p. 48.
Thunnus. O v id . Ha l . v. 98.
G a z . A rist.
A l d r o v . L. 3. c. 18. p. 313.
JONSTON. L. I. tit. I . c. 2. a. t. 3. fol. 2.
iT h a u m a t . p. 428.
C h ar le t. p. 124.
Thunnus five Thynnus. Be LL O N.
G esner. p. 9^7. 967. 1148.
R a ï . p. 57.
Thunnus vel Orcynus. S c h o n e v . p. 75?.
Thynnus. Pl in . X. 9. c. 15.
So l in . Polyhifl. c. r8. 11.
A u c t o r .
C u b . L. 3. c. 96. fol. 92. b,
P. J o v . c. 6. p. 52.
WOTTON. X. 8. C. l8&. fol. lE\., b.
Thynnus five Thunnus Bellonii. W il l . p. 176.
tab. M. n°. 1. f . 3.
Thynnus. G e sn e r . ( Germ. ) fol. 38. Z.
Z f gros Thon y ou /e vrai Thon. ©UH am. Traite
des Pêches y 2e part. /o«. 3. yêé?. 7. chap. 2. 1.
?• 190. ;Z. 5. .
En Angleterre j Tunny-fish & Spanish Mackrell;
e n Efpagne, Albacare ; aux Ifles Maldives, Tailing-
lulling.
et. (fpKvvQt. Æ l ian . X. 1. c. 40.
O p p ia n . X. i .p . 8. & X. 2. p. 59.
A then, X, 7. p. 301. i
T H O
Orcynus. Plin. X. 32. c. n .
Gesn. p. 962. 6* (Germ.) /o/. 59*
A ld r o v . X. 3. c. 18. p. 314.
Jonston. tab. 3. ƒ. 4.
Limofa. Salvian. ƒ(?/. 123. lconem.
/2. n»Actpk. A r is t . X. 5. j k 10. 6* X.-8. c. 13«
& L . 9. c. 2.
O p p ia n . X. 1. p. 5.
A th en . X. 7. p. 319.
n«Aet//vr. Æl ian . X. 15. c. 10. p; 877.
.Pelamis. PlîN. X. 9. c. 1-5.
Be l lo n . ,
Pelamis & Thynnus.- S a l v i a n . f o l . 123« &
124. 125.
Pelamis cotrulea. A ldrov. X. 3. C. 18. p. 3 I 5*
Jon ston . r. 3. ƒ 3. 0
Pelamis Bellonii. WiLL. p. 180. M. n . 2»
R a i . p. 58. n. 2.
Pelamys vera feu Thunnus Ariflotelis. RoNDEL*.
X. 8. c. 11. p. 245,.
G esn. p. 960. 1148. 6» (Germ.) fo L 38.
Limaria. G a z . A r is t .
7 . ,4/2 KopJ'oÀof. A r is t . X. 8. c.. 2.
A then. X. 7. p. 306.
Cordyla. P l i n . X. 9. c. 15,.
G a z . A r is t .
Le rÆtw eft fort connu par le grand commerce
qui s’en fait dans prefque toutes-les contrées de
l’Europe, où on Penvo-ye de Cadix & de Mar-
Teille , après l’avoir falé & renferme dans des barils..
La chair de ce poiffon eft ferme ,. graffe , Sc d’un
affez bon goût. On ne prend que celle de l’abdomen
pouv la couper en morceaux &, la garder ».
après l’avoir falée. ©ans plufieurs pays, on fale aufli
la chair du dos. Dans cet état, on l’appelle en
France Thon mariné , & dans l’Italie iarentillo ,
parce qu’il1 en vient beaucoup de Tarente. On
abandonne au bas peuple les autres^ parties qui
font dépourvues de graiffe , &. n’ont prefqua
-aucune faveur.
Ce poiffon eft un de ceux qui prennent le plus-
d’accroiffement. Il pèfe quelquefois plus de cent
livrés ; IFillughby cite un Thon pris dans la Manche*
• qui avoit fept pieds de longueur. La forme de ce
poiffon eft arrondie & épaiffe ; il diminue infen*-
fïblement vers la queue » ou il eft mince. La
couleur du dos qui eft noire fe change en une
couleur azurée , ou même verte , lorfqu’on l'a
préfente diversement aux reflets de la lumière^.
Le ventre & la moitié des côtés font argentés.
La peau eft couverte de très - petites écaillés.
Le mufeau fe termine en pointe 3 les mâchoires
font égales & garnies de très - petites dents. La
gueule eft fpacienfe, noire à l’intérieur , excepte
l’extrémité du palais qui eft rouge. La langue eft
1 large , un peu rude, & bordée de part & d’autre
d’une efpèce de renflement. On voit au fommet
du palais un offelet hériffé de denticules, & au
fond deux autres offelets ou tubercules couverts
d’afpérités. Les yeux font affez grands, & fans
T H O
aucune membrane particulière qui les recouvre ;
les iris ont un éclat argenté. Willughby a remarqué,
dans le Thon qu’il a décrit, que la cornee
étoit noire du côté du mufeau , & blanche fur la
partie oppofée. Les opercules des ouies font formés
de deux lames feulement. Le dos a deux nageoires
principales, outre les petites dont nous
parlerons plus bas : celle de devant eft voifine
de la tête , & a quatorze rayons, Amplesaigus
& cependant affez fouples^ Cette: nageoire lort
d’une foffette qui ftllonne le milieu du dos. La
fécondé , qui eft prefque contiguë à la précédente
, a pareillement quatorze rayons, niais qui
font rameux , & dont le troifième 6c le quatrième
s’élèvent beaucoup ; les autres vont en diminuant
par gradation. Cette même nageoire eft quelquefois
teinte de rouge ou de jaune , depuis l’endroit
où elle fe termine , jufqu’à la queue. Le
fommet du dos a huit ou dix autres petites nageoires,
fituées à des diftances à-pëu-près égales,
étroites à leur naiffance , larges vers leurs
fommets , & garnies de rayons alongés , qui
s’inclinent vers la nageoire de la queue. Celle-
ci eft échancrée en forme de croiffant. Les nageoires
de la poitrine ont chacune environ trente-
quatre rayons très-ferrés les uns contre les autres :
elles font minces, terminées en pointe, & d’une
couleur noire. Les nageoires du ventre, fituées un
peu en arrière des précédentes, font pareillement
minces ; elles ont chacune fix rayons , dont le
premier eft terminé en pointe, & les autres font
rameux. Les côtés & le ventre du poiffon ont des
enfoncements ou des efpèces de filions, deftinés à
recevoir les quatre nageoires dont nous venons de
parler, lorfque le poiffon les replie. Derrière l’anus,
qui eft diftant de l’extrémité du mufeau, de plus
des deux tiers de la longueur du poiffon, eft une
nageoire qui a treize rayons , & qui eft fembj|^le
à celie qui lui correfpond fur le dos. Enfin, au-
deià de cette nageoire on en voit huit autres
petites femblables à celles - qui font fur la partie
fupérieure, & difpofées fur une même direéHon.
Les parties latérales de la queue forment, de part
& d’autre, une faillie qui s’éteqd fur leur milieu ,
& que Willughby compare à une nageoire, ce
qui fait paroitre le corps quarré en cet endroit.
Les Thons font communs, fur-tout dans la Méditerranée
, quoiqu’on en trouve aufli dans l’Océan.
Ils vont toujours par troupes , & on dit qu’ils fe
mettent en ordre, & forment un quarré par leur
difpofition. Il paroît certain qu’ils font du nombre
des poiffons de paffage, quoiqu’on ne foit pas
d’accord fur la route qu’ils fuivent dans leurs migrations.
L’opinion la plus vraifemblable eft qu’ils
paffent de l’Océan dans la Méditerranée, & qu’a-
près avoir parcouru les différentes parties de cette
mer, ils arrivent dans la mer Noire, qui eft la feule
où ils frayent, félon Ariftote. Cependant Strabon
rapporte qu’ils frayent aufli dans la mer d’Azoph.
.On dit qu’ils entrent dans le Pont-Euxin par le
T H O. 39J
rivage qui eft â droite, & qu’ils en fortent par celui
de la gauche, ce qu’Ariftote & Pline expliquent
avec peu de.vr^ifemblance, en prétendant que 1“
Thon voit plus clair de l’oeil droit que de l’oeil gauche.
Les mêmes Auteurs difent que la plus longue
vie de ce poiffon ne s’étend pas au-delà de deux
ans. Mais l’accroiflement extraordinaire qu’il prend
ne permet pas de douter qu’il ne vive beaucoup
plus long-temps.
Suivant M. Duhamel, il paffe pour certain que
l’arrivée des Maquereaux vers nos côtes , annonce
celle des Thons, qui les pourfuivent pour s’en nourrir.
Les uns & les autres nagent avec beaucoup de
vîteffe , & l’on a vu quelquefois des Thons fuivre ,
pendant un long efpace , un vaiffeau qui filloit
fous voiles. Ils doivent cette facilité de nager en
grande partie à la force de leur queue, qm frappe
l’eau avec tant de violence, que le bruit s’en lait
entendre de loin. Aufli affùre-t-on que leur
queue eft leur principale défenfe, & qu elle devient
une arme redoutable, lorfqu on les attaque.
Cependant ils font timides, & s’enfuient au moindre
bruit. C’eft pour cette raifon qu’on a recours quelquefois
au fon du corps de chaffe, pour déterminer-
ces poiffons à donner dans les filets.
On dit que les Thons fe plaifent dans les lieux
limoneux, ôt qu’ils fe nourriffent de^plantes marines.
Mais ce dernier fait femble être démenti
par l’efpèce de fureur avec laquelle ils vont à la
pourfuite des Maquereaux, & par l’avidité qu’ils
montrent pour differents appats qu on leur pre-
fente, fur-tout pour les Sardines ; on reuflit meme
à les attirer, en leur préfentant Amplement un
leurre qui imite la forme d’une Sardine. Les pêches
dans lefquelles on employé les haims pour
prendre les Thons, fe font au doigt, a la canne ,
au libouret ou au grand couple. ( Voye^ ces diffé.-
rents mots). Elles ne diffèrent de celles, dans
lefquelles on prend les Maquereaux, qu’en ce que
les haims font plus grands & les lignes plus
fortes. j s
On a donné le nom de Tennaïre a une enceinte
de filets que les Pêcheurs forment fur-le-champ
dans la mer, pour arrêter les Thons au paffage.
Cette pêche eft en ufage dans les environs de
Colioure, où elle fe pratique tous les ans depuis
le mois de Juin jufqu’en Septembre inclufivement.
Pour favorifer cette pêche, la ville de Colioure
entretient pendant toute la faifon deux hommes
intelligents, qui obfervent du haut de deux promontoires
l’arrivée des Thons vers la côte voifine.
Dès qu’ils apperçoivent de loin ces poiffons , qui
vont quelquefois par bandes de deux a trois
mille, ils en avertiffent les Pêcheurs qui font à
la côte, àinfi quelles habitants, en déployant un-
pavillon blanc i dont les fignalements indiquent
de plus l’endroit où les poiffons abordent. A la
vue de ce pavillon, les enfants pouffent de grands
cris de joie , & parcourent les rues en annonçant
au peuple la pêche prochaine des Thons. Alors
D d d'ij