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d'autres ouvertures que deux petits trous ronds, placés
derrière la tête, oc tournés en-haut, par lefquels
le poiffon rejette l’eau qui eft entrée dans fa gueule.
; Les nageoires de la poitrine ont chacune douze
rayons , lelon Willughby & Artedi, ôc vingt fui-
vant Gronovius. Les nageoires du ventre en ont
cinq ou fix , & leur couleur eft relevée par de
belles taches argentées. 11 y a deux nageoires
fur la longueur du dos. Celle de devant eft
fort petite, & garnie de quatre rayons qui font
un peu faillans, fur-tout le. premier, au-deffus
de leur membrane commune. L’autre nageoire qui
eft contiguë à la précédente, Ôc le termine à un
pouce de diftance de .la mâchoire de la queue,,
eft très-belle , très-élevée, 6c agréablement panachée
de petites taches blanches & d’autres taches
plus grandes & d’une couleur noire ; elle a neuf
ou dix rayons. Ces deux nageoires entrent dans
une petite foffe ou une efpèce de fillon qui règne
depuis la tête jufqu’à la nageoire de la queue.
Cette dernière partie eft très-longue , par proportion
au volume de l’animal. Elle a dix à douze
rayons, & n’eft point divifée. La nageoire de
l ’anus eft garnie de neuf rayons , & noire en fon
bord lupérieür ; elle; eft .engagée par fa bafe ,
comme celle du dos, dans un fillon creufé entre
l ’anus 6c la nageoire de la queue ; la peau eft
abfoîument lifte & fans écailles.
Ce poiffon a dju rapport avec le Goujon par7la
forme & par le goût de fa chair. Il eft commun à
Gênes , à Rome , &c. Les descriptions qu’en ont
données Bellon & Rondelet ne font point exaéfes.
On a cru lui trouver de la refTemblanee avec le
Lézard de terre ( Lacer tu s ) , ce qui lui a fait, donner
, dans quelques pays , le nom de Lacert.
DRAGUE. Mot générique, qui fignifie un filet
en manche que l’on traîne. Àinfi les AyfTaugues
ou Ganguis qui n’ont point d’ailes, font des ef-
pèces de Dragues.
DRAINETTE. Voye^ D e r iv e t t e .
, DRANGUELLE. C’eft une efpèce de drague
pu chauffe firnple que l’on traîne fur le fond, par
le moyen d’un petit' bateau.
• DREGE ( petite), efpèce de tremail qui repofè
légèrement fur le fond, en forte qu’il dérive à la
marée. Pour cet effet le fond doit être net, comme
le font les fables de prefque toutes les côtes de la
baffe Normandie.
. DRE1GE-. Voye^ D r eg e .
BRIVONETTE. Voyei D e r iv e t t e .
DROVILETTE. Voye^ D e r iv e t t e .
DUITS. Les Duits font des Pêcheries dé pierre.
Il y en a de conftruits à l’embouchure de la Loire.
Ce font des chauffées faites de pieux & de cailloux,
fur aine même dire&ion , tout - à - travers d’une
rivière, mais fur-tout dans les lieux où le flot fe
fait fentir. à chaque marée. Pour conftruire ces-
Pêcheries, on enfonce des pieux, entre lefquels om
D U I
place des pierres sèches ; ces pierres furmontent
ordinairement d’un pied au moins la tête des pieux,
,On fait ce travail pendant l’été , lorfque les eaux
baffes donnent la facilité de former aifément ces
Pêcheries...Il y a , dans le temps de la pêche,
jufqu’à dix , douze, quinze à vingt pieds d’eau ,
il y en a quelquefois à peine deux pu trois pieds
6c fi les baffes .eaux viennent au commencement
de l’été, on voit fouvent paroître le ventre des
naffes. On a obfervé par-tout le tort qu’elles
font à la pêche , 8c-l’embarras qu’elles caufent à la
navigation. Le paffage qu’elles laiffent à une barque
dans le milieu du canal de la rivière, ne s’étend
pas au - delà de trois à quatre braffes au plus, ÔÇ
la négligence d’y. tenir des balifes occafionne de
fréquens accidens.
La pêche des Lamproies aux naffes fur les Duits
commence à Noël, lorfque le temps eft convej-
nable ,.6c qu’il n’y appoint de glace.
Ces naffes ou paniers d’ofiers ont environ fix
pieds de long ; l’ouvèrture en eft large ; elle eft
en forme de gueule de four ou d’ouverture de
verveux ; elles ont un ventre de la groffeur d’environ
d’un tierçon , les tiges affez ferrées pour
; qu’on ne puiffe placer les doigts entre deux fans
les forcer un peu ; le deffous eft plat, & le goulet,
qui commence dès l’entrée, va prefque jufqu’au
; bout, où la naffe forme une petite gorge', ôc où il
y a une efpèce d’anfe ou d’organeau , aufîi dfofier.
Il y a tout-à-fait au fond une ouverture bouchée ,
dans les unes d’un tampon de paille ou de foin, dans
les autres d’une petite porte d’ofier arrêtée avecune
cheville ; c’eft par cette ouverture que les Pêcheurs
tirent hors des naffes les Lamproies.
Pour tendre les naffes ôc les placer fur les Duits
les Pêcheurs paffent dans l’anfe d’ofier. ou l’organeau
un lien de bois d’ofier tors , qu’ils nomment
TreJJeint ; ce lien eft fait en forme de cordage ;
il eft de la longueur de cinq à fix-braffes &
plus ; à l’autre bout du treffeau ils. amarrent une
groflfe pierre de cent à cent cinquante livres
pefant , & qu’une feule perfonne ne fçauroit
relever. Cette efpèce d’ancre eft pofée amont du
D u it j chaque naffe a fon treffeau ôc fa pierre.; on
l’arrête fur le D u i t , de manière que l’ouverture en
eft inclinée vers le fond de la rivière , ôc qu’il n’y
a que le bout de la naffe élevé fur la pierre du
D uit ; l’ouverture en eft a expofée à la mer ;
& comme pendant le temps de cette pêche il n’y
a point de marée dans la rivière, au - deffus du
pelerin, qui puiffe refouler le courant , le cours
de l’eau laifle fur le D uit les naffes de la même
manière que les Pêcheurs les y ont placées. Ces
inftrumens reftent trois ou quatre mois à l’eau. Si
ces Pêcheurs n’imitoient pas ceux qui font la
pêche des Eperlans .à la naffe , en fe fervant de
treffeau , le%.cordages de chanvre qu’ils emploie-
roient, feroient bientôt pourris,
i m
É C A
F . C A I L L Ë. ( la grande ), Voyeç Grande.
É c a il l e .
Écailles de Poisson.; TIntroduûion
à l’article É c a il l e s , dans là defcription dés
parties extérieures des poiffons.
ÉCHAMPÈAU. Extrémité de la ligne où l’on
attache les hameçons, dans la pêche des Morues.
ÉCHIQUIER. Voyei C a r r e l e t .
• ÉCLUSE. Ce mot, dans la langue des Pêcheurs,
fignifie un p a r c , dont les cloifons , au lieu d’être
formées par des filets ou des clayonages , font
conftruites en pierre.
ÉCRITURE. ( 1’ ) Efpèce de Persègue.
Perça Scriba. Lin. Syfi. nat. Pifees thoracicu
Perça', n°. 22.
Perça pinnis dorfiatibus unitis , caudâ integra ,
pinnis caudtz veSloralibufque davis, câpite fc-ripto.
Mufi Ad. Fr. z.p . 86.
É C R
Ce poiffon a la tête marquée de ..divers traits^
qui ont quelque refTemblanee avec des caraâères
d’écriture. C’eft à cette'finfeularité mie fâtt7al|ü'fioia.
le nom déScrïba (Ecrivain) donné par Lmnæüs à
l’efpèce dont il s’agit, ôç que npus avons rendu-
par l’expreffion même de là chofe qui nous a
'paru plus natüréllè.
Les nageoires du dos font réunies en une feule à
qui a vingt-cinq, rayons-, dont les,dix premiers
font épineux. Les nâgeôires de -la poitrine font
d’une couleur jaune, 6c ont chacune treize rayons»
Celles du ventre en ont fix, dont l’antérieur eft
épineux. La nageoire de l’anus en a dix, dont les
trois- premiers font épineux. Celle de la queue
eft.. entière 6c d’une couleur jaune , comme les
nageoires de la poitrine ; elle a quinze rayons.
- -On ne eonnoît point encore le lieu natal de ce
poiffon.