
vés dans le lit même des fleuves, parce qu’ils y
ont vécu de nourritures fangeufes, ai nu que de
etits poiffons nourris eux-mêmes dans la fange.
I paroît cependant que ces derniers flattoient davantage
le goût des Romains, puifqu’au rapport de
Pline ( Hifi.Nai. L. 9. c. 54.), les' meilleurs Loups
marins étoient ceux qu’on avoit pris dans le Tybr.e
entre les ponts. Les plus fenfueis même, parmi
cette nation , fe vantoient de reconnoître , au feul
goût, Il un Loup marin avoit été pêché en pleine
mer, où à l’embouchure duTybre, ou entre les
ponts, comme il paroît par un paffage de la fécondé
Satyre du fécond livre d’Horace, où ce Poëte, fous
la perfonne d’un certain Ofellus , fe moque de
ce prétendu difcernement des Romains de fon
temps.
Ce poiffon, félon Willughby , parvient quelquefois
à une grandeur confidérable ,puifqu’on en ,
a vu qui avoient jufqu’à quatre pieds & demi de
long. Sa forme eft affez femblable à celle du Saumon
ou de la Truite. Sa couleur eft d’un bleu
noirâtre fur le dos , qui eft marqué au - deflùs
des lignes latérales , d’une multitude de points
noirs. A mefure que le poiffon prend de l’aecroiffe-
ment, ces points s’effacent & difparoiffent. Le
ventre eft d’un blanc argentin ; quelques individus
ont auffî cette partie mouchetée de noir , ce qui a
donné lieu à Columelle, &. d’après lui, à Rondelet,
de diftinguer deux efpèces de Loups, l’une
mouchetée & l’autre fans tache. Mais cette dif-
tinélion n’a aucun fondement, puifqu’elle porte fur
une différence purement accidentelle , & qui ne
tient qu’à la diverfité de l’âge. Les écailles qui
garniffent le corps font d’une grandeur médiocre,
très-ferrées entre elles, & fortement adhérentes à
la peau.
L’ouverture de la gueule eft fpacieufe ; les
mâchoires font hérifféès de très - petites dents ;
on voit, au fond du palais , un tubercule triangulaire
, chargé d’afpérités , & deux autres d’une
forme arrondie , au fond de la gueule. Les narines
ont de part & d’autre une double ouverture. Les
yeux font affez grands & couverts d’une membrane
étroitement appliquée fur leurs parties antérieures.
Les iris ont une couleur argentée , qui
paroît offufquée par des efpèces de nuages , &.
les prunelles font entourées d’un cercle jaune?
La première nageoire du dos a neuf rayons ,
dont le premier eft très-court, & celui du milieu
plus long que tous les autres. La fécondé a treize
rayons, dont l’antérieur eft épineux ; les nageoires
de la poitrine en ont chacune quinze, tous flexibles
, & celles du ventre fix, dont un épineux.
On voit de ..chaque côté, auprès des nageoires de
la poitrine , deux aiguillons, dont l’un, fitué à
1 angle des ouïes, eft plus fort & plus long que
1 autre. La nageoire de l’anus a quatorze rayons,
, dont les trois antérieurs font épineux & vont en
croiffant graduellement ; le quatrième , qui eft
le premier des rayons flexibles, s’élève une fois
plus que le dernier des épineux ; la nageoire de la
queue eft un peu échancrée en manière de fourche,
& a dix-huit rayons.
On trouve ce poiffon dans les mers & les fleuves
des parties méridionales de l’Europe.
L o u p . ( Pèche au ) On fe fert, pour cette pêche,
d’un filet en nappe , 'dont le milieu forme une
efpèce de poche , & que l’on tend verticalement
fur trois perches difpofées en triangle , dont deux
maintiennent le filet par les extrémités , & la
troifième par le milieu. On oppofe l’ouverture du
filet au courant de la marée , & lorfqu’on veut
retirer le poiffon qui y eft engagé, on enlève du
fol deux des perches dont nous avons parlé, ce
qui donne la facilité d’amener le filet dans le bateau
où font les Pêcheurs. On prend à cette pêche
toutes fortes de poiffons ronds , & même des
poiffons plats.
Quelquefois on fe contente d’attacher le filet
fur deux perches par les extrémités : deux hommes,
dont chacun tient une de ces perches, s’avancent
au milieu de l’eau de la mer, en présentant à la
marée montante l’ouverture de leur filet’ , que
l’effort de l’eau maintient, de manière qu’il forme
une courbure femblable à celle d’une voile enflée
par le vent. Pour fe garantir des groffes lames
d’eau, ils s’élèvent au-deflùs, à l’aide de leurs
I J perches , dont le pied eft un peu enfoncé dans le fable, & qui leur fervent de foutien pour s’élancer
de bas en haut. Quand il y a des poiffons pris dans
le filet, ils les y enveloppent en rapprochant leurs
l perches l’une de l’autre.
L O U P S -M A R IN S . (Poiffons)
S E C O N D E C L A S S E
D U S I X I È M E O R D R E D E S A N I M A U X .
P O I S S O N S A PO D E S .
Poiffons épineux qui nont point de nageoires inférieures fur la
gorge, fur la poitrine , ni fur le ventre.
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Q U A T R I È M E G ENR E .
L O U . P-M A R I N.
A N A R H I C H A S. Linnai.
Les dents nombreufes & convexes.
E S P È C E .
1 L a C r a p a u d i n e .