
depuis ceux du milieu ; le premier, qui eft d’une
confiftance affez forte , & le dernier, font fimples
à leur extrémité, & les autFes fourchus , ou
même divifés en trois.
La nageoire de l’anus a dix-huit rayons, dont
les trois extrêmes de part & d’autre font les
plus courts , les cinquième , fixième, &c. jufqu’au
neuvième inclufivement , très - longs, les cinq
premiers & les cinq derniers fans divifion à leur
extrémité , les intermédiaires , fourchus , & tous
doubles à leur naiffance.
La nageoire de la queue eft fourchue , &
garnie de dix-neuf longs rayons, dont le dernier
de chaque côté , eft entier par le haut, & les
autres branchus.
Le dos eft d’une couleur noirâtre, félon Ar-
tedi ; les nageoires du dos, de l’anus & de la
queue , font d’un jaune obfcur , marqueté de
taches noirâtres ; les nageoires de la poitrine &
du ventre font d’une couleur uniforme , qui
eft d’un blanc jaunâtre ou brunâtre. Willughby
dit que les jeunes Brochets font verdâtres ; que
quand on préfente ce poiffon à la lumière , une
couleur dorée & éclatante brille fur fon dos & fur
fes côtés. Il ajoute que le ventre eft parfemé partout
de points d’un blanc luifant , & la queue
mouchetée de brun avec des lignes rouges, principalement
vers les angles.
On trouve les Brochets dans les étangs, les marais
& les rivières , rarement à l’embouchure , à moins
qu’ils n’y foient portés par l’impétuofité de l’eau,
& alors ils deviennent maigres &. fecs. Ces poif-
fons ne vont pas en troupes ; ils ne fe raffemblent
guères que vers les mois de Mars & d’Avril,
iaifoji où ils jettent ordinairement leurs oeufs..
Le Brochet parvient quelquefois à un accroiffe-
ment fi confidérable , qu’on en a vu qui pefoient
jufqu’à trente & trente-deux livres. On peut juger
de la merveilleufç fécondité de ce poiffon, & en
général de celle des animaux de cette çlaffe, par
le calcul que l’on a fait du nombre d’oeufs qui fe
trouvoiçnt dans un brochet femelle de moyenne
grandeur , où l’pn en a compté plus de cent quarante
huit mille,
Ce poiffon eft l’un des plus voraces qu’il y ait ;
il n’épargne pas même ceux dé fon efpèce , quand
il manque d’autre nourriture. Il pourfuit les
autres poiffons avec tant d’a&ivité , qu’il s’élève
quelquefois par bonds au-deffus de la furface de
l’eau. Il s’élance fur les Grenouilles. Le Brochet
dévore aufli les petits chats & les chiens nouvellement
nés que l’on jette dans les viviers. On a
trouvé une fois deux oifons, & une autre fois une
poule d’eau dans le ventre d’un Brochet. Cette
grande voracité a fait donner au Brochet le furnom
de Loup ou de Tyran des eaux. On prétend que
]es Perches, fur- tout les groffes, vivent en fureté
parmi les Brochets, non que ceux-ci foient portés
à les épargner , mais parce qu’ils ne peuvent leur
pi}ire, à caufe des aiguillons dont elles font armées.
Cependant Albert le Grand dit avoir vu uif
Brochet faifir une Perche, & la percer d’abord
avec les dents , puis la porter en travers dans fa
gueule, jufqu’à ce qu’elie fut morte, après quoi
il l’avoit avalée.
Linnæus , en parlant du Brochet, dans fon
Syjlêma Naturot, d it, avec fon laconifme ordinaire
, exhaurit pifcinas } ab an a tibus feritur. I l
dépeuple les viviers , i l ejl femé par les canards.
Quant au premier fait, qui eft affez connu, nous
en avons cité plufieurs preuves auxquelles nous
ajouterons le récit que fait M. Duhamel, de ce
qui arriva dans une de fes T erres , où , pendant
fon abfence , on avoit jetté un gros Brochet au
milieu d’un vivier dans lequel on confervoit une*
quarantaine de Carpes de moyenne grandeur.
M. Duhamel, en arrivant quelques mois après ,
ne trouva plus que le Brochet, qui avoit mangé
toutes les Carpes ; la chair de ce poiffon y avoit
gagné en délicateffe ; il fut trouvé exquis ; mais
c’étoit un mets fort cher. A l’égard du fécond fait
il eft fondé fur ce que l’on a dit que ^quand un
Héron , un Canard , ou quelqu’autre oifeau, après
avoir avalé des oeufs de Brochet, venoient à fienter,
fur l’eau d’un étang, il naiffoit des Brochets dé
cette fiente.
Le Brochet, femelle jette fes oeufs au mois
Mars & d’Avril. , ï
On crpit que le Brochet vit fort long-temps^
On dit qu’en 1497 , on en trouva un dans un
étang d’Allemagne , qui avoit un anneau d’airain
paffé dans les opercules de fes ouies, avec une
Infcription Grecque, qui.portoit que c’étoitl’Em-i
pereur Frédéric 11 qui l’avoit mis dans cet étang ÿ
ce poiffon devoit avoir environ 2.67 ans. De
pareils récits tombent d’eux-mêmes , par l’air feul
de merveilleux qui s’y trouve répandu , fan$
qu’il foit befoin de les réfuter férieufement.
Le Brochet eft follicité par fa voracité à courir1,
aux divers appâts qu’on lui préfente , en forte
qu’on en prend très-aifémenf avec les hains, qu’on
choifit plus ou moins forts , fuivant la groffeur,
des poiffons. Il y a des Pêcheurs , qui, pour)
prendre les gros brochets , emploient de préfé-*
rence des hains à double croc ; mais comme ces
poiffons ont la gueule armée d’une multitude de
dents , ils couperoient l’empile , fi elle n’étoit que
de fil ou de crin ; c’eft pourquoi on la fait avec un
fil de laiton fin & recuit. On n’eft point embaH
raffé fur le choix des appâts; petits poiffons\
grenouilles, &c. tout eft propre à attirer..les.
chets. On les.pêche , foit à la ligne
aux lignes dormantes amarrées à \
de leurs extrémités , & que l’on appelle bricolles\
On prend auffi des Brochets dans
les guideaux & d’autres filets à ma
a mis de petits poiffons pour les ai
pêche encore pêle-mêle avec dV c;
à la faine o u au tretnail, & dans les &ctitgj
rivières- j avec un épervier que l’on traîne , &
devant lequel on a étendu un tremail, pour barrer
la rivière. Enfin, on en prend de petits dans des
naffes , & l’on fe fert de harpons pour enlever lés
gros. Voye% , fur ces différentes manières de
pêcher , l’article général des pêches, dans l'Intro-
duéfion.
' Comme le Brochet a les orbites des yeux plus
enfoncées que la plupart des autres poiffons, la
manière la plus fûre & la plus commode pour le
faifir & le retenir, après qu’on l’a pris, eft de
lui mettre le doigt index & le pouce dans les
yeux.
Paul Jove & Aüfone paroiffent faire peu de
cas du Brochet, confidéré comme aliment. Apparemment
que ce poiffon n’eft pas d’une faveur
. auffi délicate en Italie, qu’en France ; car on
fçait combien la différence des pays influe fur le
goût de la chair desanimaux.il eft certain que,
relativement aux peuples de notre climat, le
Brochet eft, en général, un mets délicat, fur-tout
quand il 3 vécu dans une eau vive, où il a trouvé
de la nourriture en abondance.
La chair de ce poiffon eft blanche , ferme , &
fe divife par feuillets. Néanmoins on trouve quelquefois
, dans des eaux très-vives, des Brochetons,
dont les uns ont la chair blanche, & les autres
ont la groffe arête & une partie de la chair d’une
couleur verte, qui 1e communique aufli à leurs
écailles. Mais loin que cette différence de couleur
détériore le goût du Brochet, on donne communément
la préférence à cette variété qui a des
teintes de vert tant à l’intériedr que fur la furface
du corps.
Le foie du Brochet eft très-bon à manger. Mais
les oeufs excitent des naufées, & purgent même
jiffez violemment. Le petit peuple , qui leur connoît
cette propriété, s’en fert quelquefois comme
de purgatif. Gmelin dit, qu’en Sibérie, il y a des
Pêcheurs qui font fécher les Brochets au Soleil,
pour les conferver.
BROCHET de Mer. Voyez Spet.
BRONCHES. Voyez Ouïes.
BROQUER. C’eft percer, par les yeux ou
par les ouies, de petits poiffons, que l’on veut
employer comme amorces.
BROUGNÉE , efpèce de filet en forme de
naffe alongée.
BRUNE, (la ) Efpèce de Perfegue.
Perça Nilotica. Lin. Syfl. Nat. Pifces thoracici,
Perça , n°. 7.
Perça pinnis dorfalibus fubdijlinflis caudaïi integra.
Mus. Ad Fr. 2. p. 83.
Perça Nilotica. Hasselq. iter. 359. n°. 83.
Cette Perfegue fait comme la nuance entre les
deux divifions que Linnæus a établies dans le
genre des Perfegues ; & dont l’une renferme celles
qui ont les deux nageoires dorfales très-diftinguées
entr’ellés , & l’autre celles qui les ont réunies , de
manière qu’elles paroiffent ne former qu’une feule
nageoire. Dans l’efpèce dont il s’agit ici, ces deux
nageoires font à peine féparées l’une de l’autre. La
première a huit rayons, & la fécondé neuf, dont'
le premier eft épineux. Les nageoires de la poitrine
ont quatorze rayons, & celles du ventre
fix. La nageoire de l’anus en a treize, dont trois
épineux. La queue eft compofée de quinze rayons.
La couleur du corps eft brune. On trouve cette
efpèce de Perfegue dans le Nil.
BUFOLT. Voyez Hérissé. ( le Quatre-Dentp )
BOUGUYEREv Voyez Bouguiere.
BURBOT. Voyez Lotte.
BURE. Voyez Bire.
B U R G IN . Voyez Boxjrgin*