
3 3 0 i t n , m
balancer celle d’un vaiffeau qui vogue à pleines '
voiles.
Ce poiffon n’a guères que fix à . fe.pt pouces de
longueur fur environ un pouce d’épaiffeur. Sa
forme , fuivant Willughby , eft prefqu’arrondie ,
ôc va en diminuant vers la queue. L’ouverture
de la gueule eft d’une figure triangulaire ; la mâchoire
inférieure eft plus longue que celle d’en
haut. Les yeux font petits & d’une couleur jaune ;
les prunelles font noires ôc bordées d’un cercle
jdoré. Ce poiffon n’a point de dents ; mais elles
font remplacées par une multitude de petites
afpérités, •
Les nageoires- de la poitrine font triangulaires,
& ont chacune vingt-cinq rayons, félon Grono-
vius, & vingt-huit fuivant Linnæus. Les nageoires
du ventre en ont cinq ou fix. La nageoire du dos
Ôc celle de l’anus font fituées fur la dernière
moitié du corps, ôc ont chacune vingt-deux
rayons. La nageoire de la queue en a leize ou
dix-fept. La peau qui recouvre le corps eft molle
ôc d’une couleur cendrée.
On a cru que çe poiflon adhéroit aux différents
.corps-par „une efpèce de fuccion, ce qui l’a fait
aufti appeller Sucet. Mais cette opinion ne s’accorde
pas avec ce que nous avons dit plus haut-.
On trouve le Remore dans la mer des Indes. Pline
dit qu’il n’eft d’aucun ufage comme aliment ; cependant
on a affuré M. Duhamel que fa chair étoit
bonne à manger.
REMPOISSONNER. Terme de Pêcheur. C’eft
repeupler de poiffon un étang ou une rivière. Ceux
qui achètent la pêche des eaux dormantes, font
.ordinairement obligés de les /empoisonner 3- o’eft-
à-dire d’y remettre du peuple. Trévoux.
RENARD. ( le ) Efpèce d’Efoce.
, Efox Vulpes. L in . S y f . nat. P ifc es abdomin.
E f o x , n°. 3.
E fo x pinnâ in medio dorfi 3 membranâ branchiaf-
pegâ triradiatâ. Ibid.
Vulpes Bahamenjls. Catesb. Car. 2. T. 1. f g . 2-
La longueur de ce poiffon eft d’environ feize
pouces. Il eft effilé, & va en s’aminciffant d’une
manière très-fenfible vers la nageoire de la queue,
qui eft très-large & fourchue. Sa gueule eft ample,
ôc garnie à chaque mâchoire d?une rangée de petites
dents aiguës. Il eft couvert d’écailles affez
larges & minces 9 d’une couleur jaunâtre fur le
dos ôc blanchâtre fur le ventre.
La membrane des ouies eft partagée en trois
rayons. La nageoire du dos eft fituée au milieu
de la longueur du poiffon, & compofée de quatorze
rayons ; les nageoires de la poitrine en ont
chacune le même nombre que celle du dos ; celles
du ventre en ont huit : la nageoire de l’anus en
a dix, ôc celle de la queue dix-fept^ On trouve
ce poiffon dans les mers de l’Amérique fepten-
trionale.
-Ren a r d . On donne quelquefois ce nom aux
Yerveux. Voyeç ce mot*
R enard m a r in . Voye^Harengs ôu N o r d ,
( le Roi des )
RENÉ-, C’eft ainfi qu’on appelle à Epinal de
petites Truites noires qui font fort eftimées.
REQUIEM. Voyei Re q u in .
REQUIN, (le ) Efpèce de Chien de mer.
Squalus Carcharias. L i n . Syjl. nat• Amphibia
nantes. Squalus , n°. 12.
Squalus dorfo piano 3 dentibus jerratis. A r t e d ,
Gen. 70. fyn. 90.
Squalus capite fubdepreffo 3 rojlro fubacuto 3 pinnis
peEloralibus max unis. G r o n o v . Zooph. 143*
Can is Carcharias feu Lamia. WlLLüGH. p . 47*
tab. B.. n°. 7.-
G es.n ér . p. 173. 264»-
R a-i . Pifc. 18.
Squalus Carcharias. G u SN . Aêl. Nidros» 2*
р. 370. t. 10* I I .
H' ktcpdct. A r is t . L. 5. c. 5. L. 9, c. 37.
Accp.vrf. O p p ia n . L. 1. p. 14»
Kctpyclplelf. A th en . L. 7. p. 306. 3ÏO.
An HvcàV SclhcL'TTlct. Ælian. L . I. c. 17 £
Lamia. Plin. L . 9. c. 24.-
G a-z . Arist.
R o n d e l . L. 13. c. ï 2. p. 390.-
G esn. ( Germ.) fok 82. a.
Canis Carcharia. U . (Germ.) fol. 81. ai
Cards Carcharias. Al d r o v . Z. 3. c. 32. p. 383^
Bel l on. ,60.-
C h ar l et . p. 127.
An Canis Carcharias alius l A ldROV. L. 3* B 33- P- 3g8. T Canis Arifotelis feu Carcharias. JONSTON. L. I*
tit. 1. c. 3. a. 2. punêl. t . t> 6 * f 4* 6.
Tiburo. R o n d e l e t . L. 16. c. 16. p . 489*
G esn. p* 213.
Tiburone. Ma r c g r a v .. L. 4;-
N ieremb» L.. 12. c. 20.
I o n s t o n . L. 4,. tit. 2 . c . 3 . p . 2 0 8 -
Tiburonus recentiorum. R a i . p . 18.
Pifcis Jonce feu antropophagus quorumdamï
Canis Galeus. Sa lv ia n . 132.
Squalus capite depreffo fubacuto 3 dentibus landed
latis jerratis fex ardinibus difpojîtis 3 pupillâ longiori
anguflâ. B r o w n . Jam. p. 4 5 8 . n. 2 .
Tubaron ou Hays. Sl o a n . Voyag. p. 24*
Canis Carcharias feu Lamia. Id. Jam. i i . p . 276*
с. i.- § . 2.. _ , \
Cynocephalus albus. K l e in . Pifc. Miff. 3. p.. 5,
§, 8. n. n.
Le Requin. Broüssonet , Mèm. de VAcadémie
des Sciences x ann. 1.780. p. 670. n°. 19*
D u h am . Traite des Pêches.3 2e partie 3 feEl. 9»
chap* 4. art. 1. p. 297. PI. 19»
Suite de la Matière Médicale de GEOFFROY ,
tom. 2. \trt part. p. 149.
En Suède, Haj ; en Hollande , Haye ; en Dan-
nemarck, Haaf.sk ou Hauwkal ; en Angleterre^
fVhite Shark ; en Iflande, Hadkal.
Le Requin eft > pour ceux qui fe trouvent expofés
R E Q
à fa voracité, un ennemi non moins redoutable
que l’élément même qui le nourrit dans fon fein.
La vafte capacité de Ion corps , la largeur de fon
gofier, qui peut., à ce qu’on prétend, engloutir
un homme tout entier ; la multitude de dents aiguës
&. tranchantes dont fa gueule eft garnie ; la
force de fa queue , dont les coups violents font
prefqu’aufli redoutables que fes ^ morfures, tout
femhle féconder en lui la férocité qui fe peint
dans fes yeux rouges & enflammes : heureufement
.que la puiffance deftruéfive fe trouve limitée par
la pofition de la gueule, qui eft fituée en deffous,
comme celle des autres Chiens de mer, & prefque
;éloignée d’un pied de l’extrêmite du mufeau, en
jbrte que le monftre pouffe d’ahord fa proie devant
lui, en fe difpofant à la faifir ; de plus, il
eft obligé , pour y parvenir, de fe tourner de
côté, ôc par-là il lui donne fouvent le temps de
s’échapper, quoiqu’il la pourfuive avec .tant de
Vivacité, qu’il échoue quelquefois fur le rivage.
C’eft ordinairement dans les temps, calmes que
.les Requins fe montrent. Mais ce calme offre fou-
vent des fpeâacles non moins lugubres que 1 hor- J
reur de la jempêre. Ces terribles animaux font
toujours affamés , & dévorent tout ce qui fe
préfente..; ils font fur-tout avides de chair jiumaine.
Bofman rapporte, dans fa defcription de la Guinee.,
que lorfqu’il môuroit un efclave, & qu’on le jettoit
àla mer, on voyoit avec horreur quatre ou cinq
Requins qui s’élançoient vers le fond pour s’emparer
*du ; cadavre , ou qui , le faififfant dans fa
chute, le déchiroient en un inftant ; chaque morsure
féparoit un bras ou une jambe du tronc, Si
quelque Requin arrivoit trop tard pour partager la
proie, il paroiffoit prêt à dévorer les autres ; car
ces animaux ^s’attaquent entr’eux avec un acharnement
extraordinaire ; on leur voit lever la tete
& la moitié du corps hors de l’eau, & fe porter
.des coups fi terribles, que la mer en retentit au
loin. Lorfqu’un Requin eft pris & tiré a bord , il 1
p ’y a point de matelot affez hardi pour l’approcher
: outre fes morfures, qui. enlèvent toujours
quelque partie du corps, les coups qu’il décharge
avec fa queue brifent les bras ou les jambes de
ceux qui ne fe hâtent "pas de les éviter.
Le Requin 3 fuivant la defcription de Willughby,
a la tête très-large, & l’ouverture de la gueule
fort fpacieufe. Les dents font très-dures, très-
aiguës , d’une forme triangulaire, & crenelées des
.deux cotés comme une lame de fcie ; il y en a
fix rangées : les dents qui compofent la première
font faillantes hors de la gueule & inclinées en
avant ; celles du fécond rang font droites ; celles
des quatre autres rangées font recourbées pour la
plupart vers le fonjd de la gueule : il y en a foixante
& douze à chaque mâchoire ; cependant ce nombre
varie fuivant l’âge du poiffon, & l’on a prétendu
que pendant tout le. cours de fa vie il lui venoft
- phaque année de nouvelles dents.
C e p o iffo n , félon M . B ro u ffon e t, a les y e u x
R E Q 3 3 i
placés fur les côtés de la tête, prefque ronds &
petits ; l’iris eft grifâtre & la prunelle noire. Les
nageoires de la poitrine font très-grandes , &
dépaffent la région de la bafe de la.première nageoire
du dps celle - ci eft placée en - deçà du
milieu du corps , & d’une forme arrondie à fon
fommet. La fécondé nageoire du dos eft petite,
& prefqu’également éloignée de la bafe des nageoires
du ventre & de la nageoire de la queue.
Les nageoires du ventre font un peu plus près
de la leconde du dos que de la première. La
nageoire de l’anus eft fituée un peu plus loin que
l’endroit qui correipond à la fécondé du dos. La
nageoire de la queue eft divifée en deux lobes.
On voit fur lçs jeunes individus une tache noirâtre
à J’angle des nageoires. La peau eft dure ôc
âpre au toucher. [5
Le Requin eft commun dans la Méditerranée ôc
dans l’Océan. Quelques Auteurs l’ont mis au rang
des Cétacés, à caufe de l’accroiffement confide-
rable auquel il parvient. Rondelet affure avoir vu
un Requin de moyenne taille qui pefoit un millier.
On rapporte qu’on en a pris un a Nice qui peloit
quatre milliers, Ôc dans lequel on a trouvé le
cadavre d’un homme tout entier. On cite un fait
du même genre arrivé à Marfeille, ôc plus lm-
gulier encore, en ce que l’homme qui avoit ete
englouti par le Requin étoit, dit-on , tout arme.
Plusieurs relations de voyages difent qu’entre les
Requins des mers d’Afrique il y en a qui ont
jufqu’à vingt-quatre & vingt-cinq pieds de ion-
gueur. .
On a donné au Requin différents noms relatifs
à fa voracité ; on l’a appellé Lamia 3 du mot
grec Laïmos 3 qui fignifie faim ôc gourmandife ;
Anthropophagos 3 parce qu’il fe nourrit de chair
humaine ; Requiem 3 d’pù dérive Requin 3 comme
pour défigner la prière lugubre qu’il fait chanter
pour ceux qu’il à dévorés ; Pifcis J once (Poiffon
de Jonas ) , parce qu’on a conje&uré que le
poiffon dans le ventre duquel ce Prophète demeura
trois jours , étoit un Requin , ce qui n eft
pas contraire à l’Écriture fainte , puifque Je mot
Cete3 dont elle fe fert, comprend, fuivantri’ancien
langage , outre les Cétacés, tous les poiffons d une
grandeur extraordinaire.
On dit que les nègres faififfent l’inftant ou la
Requin fe retourne fur le côté, lorfqu’il veut faiftr
fa proie , pour plonger fur lui ÔC lui ouvrir le
ventre ; on le prend aufli à l’hameçon , Ôc il ne
faut pas beaucoup d’adreffe pour y parvenir, parce
qu’il fe jette avidement fur tout ce qu’on lui préfente
; on fe fert ordinairement d’un gros haim,
garni d’une pièce de lard ou de quelque morceau
de chair , ôc attaché à une forte chaîne de fer de
deux aunes de long. Lorfque le Requin pas
affamé, il tourne tout au tour de l’appât, pour
l’examiner, ôc femble le dédaigner ; il s’en éloigne
ôc y revient fuccefîivement ; quelquefois il fe
difpofe à i ’englomir, puis il le Quand les