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La nageoire de l’anus a treize rayons, dont les
trois antérieurs font épineux ; la nageoire de la
queue eft échancrée & fourchue.
Un individu de cette efpèce, obfervé par Artedi,
avoit environ un pied de longueur.
On trouve ce poiffon dans l’Océan. Ariftote le
met au rang de ceux qui évitent la pleine mer, &
fe tiennent plus volontiers auprès des côtes. On
dit qu’il ne touche point aux autres poiffons, &
np fe nourrit que d’herbes aquatiques. Il entre
fouvent dans les fleuves, & on pêche de ces
poiffons dans la Garonne, le Rhône, la Seine
& la Loire.
Le Muge y au rapport de Pline, ( Hifl. Nat.
'L . I X 3 c. 17.) cache fa tête, lorfqu’il eft effrayé,
l’approche de quelque danger, & croit alors
n’être pas apperçu. On a prétendu la même chofe
.au fujet de l’Autruche, qui s’imagine, dit-on,
ji’avoir plus rien à craindre du Chaffeur qui la
pourfuit y lorfqu’elle a mis fa tête derrière un
arbre. Mais Gronovius difculpe le Muge fur ce
reproche de ftupidité que lui fait Pline, & obferve
que ce poiffon n’enfonce fa tête dans le fable que
pour s'y retenir , ôt s’y attacher à l’aide des deux
^©s dentelés qu’il a des deux côtés de la gueule,
•comme nous l’avons dit plus haut, & éviter ainfl,
non pas d’être attaqué par quelqu’ennemi,. mais
d’être emporté par la violence des flots.
Il entre un grand nombre de Muges 3 chaque
année à la fin du printems, dans l’étang de Martigues.,
en Provence ; ces poiffons y frayent, &
lorfqu’ils retournent vers la mer , on les prend
dans des bourdigues. Willughby dit qu’on les détermine
à y entrer, en jettant de grands cris &
en faifant beaucoup de bruit autour de l’étang, ce
qui ne prouve pas que-les poiffons aient la faculté
d’entendre, parce que ces cris font néceffakement
accompagnés de beaucoup de mouvements, qui
font fuir les Muges dans la. bourdigue., ou ils
csoyent trouver un afyle..
La chair du Muge , félon le- même Auteur, eft
agréable au goût, mais peu faine & difficile, à
digérer-. On fait en Italie., avec les oeufs de ce
poiffon, falés & enfuite broyés, puis defféchés
au fo'eilj. une efpèce de pâté, qu’on nomme,
dans ce pays, Botargo , & qui y eft fort eftimée.
Voyeç B o u t a r g u e .
M u g e v o l a n t , ( l e ) Efpèce d’Exocet.
Exocoetus volitans.. L in . Syfi. nat-. Pifces abdom.
E x oc cet us , n°. 1.
Exocoetus abdomine utrinque carinata Amoen.
Ac.ad. val. x. edit. Lugd. Baiav. 1749. p . 605.
Q$k Sfr
E xo coe tu s . Artedi. Gen. ü .fyn* 18. fpec. 35*
Gg-ONOy . M uß 1. n°. 27.
«k Ælian„ I . 9, c . 36«
H 4-
O epxan. L . x. p-. y»
E£«x«itoc., Athen. L . t . p . 3-2.7.
Exaçoetusi, aliquibus Adonis». Pl i N*. Z ^ 9 »c* Ï S*-
M U G
Exocoetus feu Adonis. J o n s t ON. £« 1 . tit. 1,'
c. 1. a. 12. t. 15. n. 8.
Exocoetus five Adonis Rondelet!i. WILLUGHBY,
Exocoetus. R on d e l . L. 6. t . 15. p. 193-
C h a r le t . On. p. 133.
An Exochinus. C u b . L. 3. c. 27. foL 77. Ex
Alberto ?
Adonis feu Exocoetus. G esner. p. 13. 15» &
( Gejm. ) fol. 37. a. b.
ß. Mugil alatus. R on d e l . L. 9. c. 6. p. 267.
G e&n. p. 353. 6- (Germ. )_/ô/. 37. a. b.
WlLLUGH. p. 233..
Hirundo. Sa l v . fol. 185. r86.
P l in i i . L. 9. c. 26. 51. 6* L. 32. c.. 11 ?
Hirunda Plinii. A l d r o y a n d . L. 2. c. 6*
P* I44* . 0 /• Jon ston . L. i . tit. 3. a~ 3,, t. 18. f . 5*
C h a r l e t . p. 139.
Hirundo. C a tè sb y . Car. torn. 2. t. 8. f . U
B ossuet. Epigr. p. 96*
Be l l o n . Aquat. p. 19 3 .'
Parabebe fecunda. P is O. Hiß. Nat. p. 61.'
Le Poiffon volant. D u T ertre , Hiß. des AntiK*
tom+ 2. p. 212.
Aboadors Partugallis. K o l b e . Defcript. Cap*
boncz fipei. c. 13.
R o c HE F O RT. Hifl. des Antill. c. 16.
Hirundo Luçort. Venenata , ruberrima, Bangot
ditta. Edwards, t. 210* f . i>.
Het Bout Duyfje. Valent. pifcr A m b . f . 489*.
p . 501. n. 489.
Ikan Terbang Berampat fajap , Fliegende Vifch
met Vleugels. ld. Ibid. fig. 165. p. 398. n. 165.
En Angleterre,, Flying- fish i en Italie , Pefce
Rondine.
Le nom d’Exo cet, donné à cette efpèce par
plufieurs Auteurs , fignifie proprement qui va
dormir dehors , & tire fon origine de l’opinion
où l’on étoit qji’il. fort fouvent de fon élément,
& fe retire fur le "-rivage pour y dormir. Ce
poiffon a de la reffeinblanee avec le Goujon ; il
eft long d’un demi-pied, d’une couleur jaunâtre
ou dorée, avec des teintes de verd & de rou^
geâtre en plufieurs endroits ; il a de plus un trait
blanc qui s’étend fur toute la longueur de fon dost;
fes ouies font à peine fenfibles, ce qui a fait dire
à Pline qufil n’en avoit point. La nageoire du dos
a quatorze rayons; celle deTanus en.a treize. Les
nageoires de la poitrine en ont chacune quinze ;
celles du ventre fix. L a nageoire de la queue eft
fourchue & garnie de quinze rayons. Le ventre
eft large , &. relevé de part 6c d’autre en. forme
de caréné.
La variété ß a été regardée , par Willughby &
d’autres. Naturaliftes, comme une..efpèce particulière
, diftinguée par la longueur extraordinaire-
des nageoires-de la poitrine, dont ce poiffon fe
fort quelquefois pour s’élancer au-deffus des eaux y,
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oomme s’il avoit des ailes. Linnævis dit qu’il vole
ainfl pour fe dérober à la pourfuite des C ory -
ohènes. Quant à la couleur do ce meme poillon,
elle parolt différer de celle de la première variété,
fuivant Willughby, étant d’un bleu obfcur fur
le dos d’un blanc argentin fur les coté?, fit amplement
blanchâtre iur le ventre. Cet Auteur
ajoute, comme une fingularité, que 1 anus, dans
cette efpèce, eft à une diftance de la »ageoire de
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la queue moindre que le quart de la longueur du
corps ; ce qui fe trouve dans très-peu de poiffons.
Un autre caraélère remarquable du Mug4 volant,
félon Artedi fit Rondelet, confifte en ce que fes
lignes latérales ne commencent qu aux nageoires
du ventre, & s’étendant fur le bas de cette partie
jufquu’à la queue,
'n trouve ce
d’Amériq u e.
poiffqn dans le j mers d ’Europe