
paroît n’être qu’une variété de Tefpèce que nous
décrivons dans le Diéïionnaire fous le nom de
Chardon. Voye^ ce mot.
CARÉNÉ. ( le ) Efpèce de Silure.
Silurus carinatus. L i n . Syfi. nctt. Fifces abdomin.
Silurus. n° 14.
Silurus pinnâ dorfali poflhcâ adiposâ, line A laterali
fpinosâ , cirris fe x pinnatis. Ibid.
Ce poiflon a les côtés de la tête & du corps
applatis ; fix barbillons , dont deux fitués auprès
des angles de la gueule, & découpés en manière
de nageoire fur leur côté inférieur ; les quatre autres
qui pendent de la lèvre de deflbus , font égaux
e-ntr’eiix , réunis fuivant leur longueur , courts &
comme mammelonnés fur leur furface inférieure :
les lignes latérales font légèrement découpées
comme une lame de fcie.
La première nageoire du dos eft compofée de
üx rayons , dont l’antérieur eft dentelé pardevant,
vers l'on extrémité ; les nageoirës de la poitrine
en ont chacune huit , dont te premier eft auffi
dentelé , mais des deux côtés & en fens contraire ;
les nageoires du ventre en ont auffi huit ; la nageoire
de l’anus en a douze ; la queue eft fourchue ,
de fa nageoire eft garnie de vingt-quatre Payons.
{ L i n n æ u s ) .
On trouve cette efpèce dans la mer près de
Surinam.
CAROLINE. ( la ) Efpèce d’Argentine.
Argentina Carolina. L i n . Syfi. nat. Pifces ab-
domin. Argentin a. n°. 2 .
Harengus minor Bahamenfis. C a t e s b y . Carol 2 .
p . 2 4 . i . 2 4 .
Ce poiflon a de la reflemblance avec le Hareng ,
mais il eft plus petit. Son corps eft couvert d’é-
cailles argentées ; la ligne latérale eft droite ; la
nageoire du dos n’eft pas dans la figure citée de
Catesby , quoiqu’elle foit d’une grandeur affez
confidérable, puifqu’plle eft compofée de vingt-cinq
ray o n s le s nageoires de la poitrine en ont chacune
feize ; celles du ventre douze ; la nageoire
de l’anus en a quinze ; la queue en a trente-un ,
qui vont en croifl’ant, d’une manière très-fenfible ,
depuis ceux du milieu , ce qui donne à cette partie
la figure d’une efpèce de fourche.
Selon Catesby, çes.poiflons abondent dans les
bas-fonds , au tour des îles Lucayes ; de-l-à ils
entrent dans de petits canaux, par lefquels ils
's’avancent jufqu’à une certaine diftance dans les
terres , où on les prend en quantité , iorfque la
marée fe retire. 11 fuffit pour cela de mettre à
l’entrée du canal une vanne , ou quelqu’obftacle
femblable> qui les empêche de retourner à la
mer. Ils paffent dans le pays pour une affez bonne
nourriture.
C A R O S S E, On appelle ainfi une efpèce de
petit parc, dont les côtés & le deflus font couverts
ne filets. Quelques - uns lui donnent le nom de
Perd-temps , parce que la pêche que l’on y fait eft
ordinairement p eu abondante,i
CARPE, (la ) Efpèce de Cyprinl
Cyprinus Carpio. L i n . Syfi. nat. Pifces abdoffH
Cyprinus. n°. 2.
Cyprinus pinna àni radiis novem , cirris quatuor
pinnee dorfaits radio fecundo pofiiee ferrato. Faun.
Suec, 35 p.
- Cyprinus cirris quatuor , ojjlculo tertio pinnarum
dorfi unique uncinulis armalo. A r t e d i . G en. 4«
Syn. 3 . Spec. .2 5 . G r o n o v . Muf. 1. n°. 1 9 .
K.v'Trpivos & KDTT^iavos A R 1ST. Z. 4* c* ^
l. 6. c. 14. &./, 8. c. 20. & /. 2. c. 13.
KWfiüj/oV Athen. L . 7. Dipnos. p. 309.
O p p i a n . Z . 3 & 4 .
A n Kv7r(>ivoç pÂy&ç. Æ l i a n . Z . 14* -3 ^ ^ “
Vide Æ l i a n , /. 1 3 . c. 7 3 .
Carpo. H e l d e g a r d . Z . 4 p . 1 . c. n . p . 9 0 .
Carp a , Carpo 6* Carpio. FlGUL. f . 4. a.
Çarpera 3 A c t o r .
Cuba. f . 79. b. & c. & c. 38. /. 3.
Carp anus. P l a t i n . Z . 1 0 .
Rayna five Burbarus. J O V . c. 38. b. 129.’
Cyprinus. Plin. Z. 32. c. 11.
W O T T O N . Z . 8 . C. 1 9 0 . / 1 6 9 . b.
R o n d e l . Part. 2. c. 4 .p . 1 3 0 .
S a l v i a n . f . 9 1 . a. 92. 9 3 . B e l l o n .
G e s n e r . p . 3 0 9 & 1 6 4 . E . G. Foreri.
A l d r o v . Z . 5 . c. 5 0 . p. 6 3 7 .
J o n s t o n . Z . 3 . t i t . 3 . c , 6 . t . 2 9 . ƒ 3 . 4 . 6 , Sc,
T h a u m a t . p . 4 1 1 .
C h a r l e t . p . 1 6 2 . .
W i L L U G H . p . 2 4 7 . tab. Q . l . fig. 2 .’
R a i .^?. i i 3.
D a l e . Hifi. of. Harw.p. 4 3 4 . n0. r.
M e r r e t . Pin. 1 9 0 .
Cyprinus nobilis , Cyprianus , Carpa. ScHONEVfr
P- 32* .
Carper en. A l b e r t . Z . 2 4 .
Carpio. Pe t it . A 61. Gai. 1733. p. a74* t%
Blas. Anat. t. 32. f . 4. 3. 6. 7.
La Carpe. D u h a m e l , Traité des Pêches , 2*
Part. feft. 3. pag. 309. PI. XVI. fig. 1.
En Suede & en Allemagne , Karp ; en Angleterre
, • Carp ; à Venife, Rayna $ fur les boids
du p i Carpena.
Il eft peu de poiffons auffi généralement connus
& d’un ufage plus ordinaire que celui-ci. C’eft le
principal Alvin des étangs , où il profpète , &
parvient affez promptement à un accroiffement
confidérable. Sans avoir la chair auffi délicate que
celle de plufieurs autres poiffons , il eft un de ceux
dont la préparation paroifle le plus fufceptible
d’être diverfifiég, & il devient ainfi doublement
précieux , en nous offrant un genre de mets qui
réunit la variété à l’abondance.
Éa Carpe a la tête courte à proportion du volume
d.e fon corps ; la gueule ronde lorfqu’elle eft ouverte
; les mâchoires de couleur jaunâtre fur leurs
bords ; celle de deffus un peu plus longue que
celle de deffous ; quatre barbillons à celle d’en-
haut, depx de chaque côté, dojit l’inférieur, fitué
T ,
au coin de la gueule, eft le plus long, & d'une
couleur jaune, & le fupérieur, placé fur le côté de
la mâchoire d’en-haut, eft noirâtre ; la prunelle
ro-nde & bleue; l’iris mêlée d’une couleur argentée
ôc d’un jaune-doré obfcur.
Les opercules des ouies font cannelés , & ont
un éclat femblable à celui de l’or. Le dos eft' un
peu élevé au-deffus du niveau de la tête , & un
peu aigu vers la nageoire dorfale. Le corps eft
plus épais & plus rond que ne l’ont les autres
poiffons du même genre ; il eft garni de très-grandes
écailles difpofées en recouvrement, les unes à-peu-
près pentagones , les autres quarrées, &. plufieurs
de figure irrégulière. Les lignes latérales font droites
ou légèrement courbes vers les opercules des
ouies , & un peu plus rapprochées du dos que
du ventre.
La nageoire dorfale eft longue & compofée de
vingt-trois ou vingt-quatre rayons, dont les trois
premiers font roides, &. le troifième garni pofté-
rieurement de deux rangées d’épines tournées en
bas. Ce rayçn n’eft pas fimple comme Les autres ,
mais çompofé de deux rayons appliqués l’un
contre l’autre; touts les fuivants font fendus en
deux, en trois ou en quatre par leur extrémité ;
les deux premiers .font très-courts.
Les nageoires pe&orales font garnies' chacune
de fei ze rayons , & les ventrales de neuf, -dont
le dernier eft fourchu à Ton extrémité.
La nageoire de l’anus a neuf rayons , dont les
trois premiers font fimples ôc les autres branchus
par le haut ; les deux antérieurs .très-petits ; le
troifième épais, fort, garni poftérieurement d’une
double rangée d’épines , & formé de deux rayons
accolés comme celui qui occupe lé même rang
fur la nageoire du dos.
La nageoire de la queue eft fourchue ; elle a
dix-neuf longs rayons, excepté les derniers qui
font plus courts.
La couleur du corps varie fuivant l’âge du
poiflon ; elle eft bleuâtre fur plufieurs , verdâtre
lur d’autres ; il y a des Carpes brunes, rouges,
jaunes , & d’autres d’une couleur d’or éclatante ,
marquée de traits qui convergent vers un centre
commun ; les écailles du dos font ordinairement
bien colorées ; leurs couleurs s’éclairciffent peu-
à-peu , en approchant du ventre , qui eft prefque
blanc.
Il eft rare de trouver des Carpes qui aient plus
de 2 pieds de longueur ; & une Carpe eft réputée
belle, lorfqu’elle a 13 ou~i8 pouces* Cependant
Willughby dit, d’après Rondelet, qu’il y a des
lacs & des rivières où les Carpes parviennent
jufqu’à la grandeur de quatre pieds & demi.
La fécondité de la Carpe eft étonnante. M; Petit ,
de l’Académie des Sciences, a trouvé 262,224 oeufs
dans une Carpe de quatorze pouces de longueur ,
303,332 dans une autre qui àvoit feize poüces ,
& 342,144 dans une troifième qui étoit de dix-huit
pouces. Au refte, il eft bon d’avertir que ces
réfultats ne font pas abfolument rigoureux, parce
qu’on n’y parvient qu’en comptant d’abord le
nombre d’oeufs qui forment un poids déterminé,
tel qu’un grain, & en multipliant enfuite par ce
nombre celui dès grains renfermés dans le poids
total des oeufs : mais, dans les calculs de cette
efpèce, un à-peu-près fuffit.
On a prétendu que les Carpes fe nourriffoient
de vafe ; mais il eft certain qu’elles font avides
d’une multitude d’aliments , tels que le frai desautres
poiffons, les infecîes, différentes efpèces
de grains. Il n’y a perfonne qui, en fe promenant
dans les jardins de Chantilly , où il y a des canaux
remplis de groffes Carpes, ne fe foit donné le
plaifir de les voir fe diiputer un morceau de pain
qu’on leur jette , ou même le venir prendre à
la main , en s’approchant du bord, & élevant la
tête au-deffus de l’eau, pour faifir ce qu’on leur
préfente. 11 eft vrai que les Carpes fucent la vafe ;
mais c’eft pour en retirer les différentes fubftances
animales ou végétales qui s’y trouvent mêlées.
On croit qtfe les Carpes vivent fort long-temps.
Gefner rapporte , à la vérité fur la foi d’autrur*
que, de fon temps, il y avoit dans les foffés d’une
fortereffe du Palatinat une Carpe âgée de cent ans.
Samuel Ledelius dit dans les Ephémérides d’Allemagne
, qu’on nourrifloit dans certains viviers de
la Luface des Carpes de deux & de trois cents-
ans. L’accroiflement de ces Carpes n’étoit pas moins-
merveilleux que leur vieilleffe , puifque le même
Auteur ajoute qu’elles étoient longues de deu#
aunes & larges de plus d’une demi-aune.
Les Carpes, félon Derham, vivent long-temps
dans l’air & hors de Te au, & il cite à ce fujec
le témoignage d’une perfonne qu’il dit être très--
digne de foi, fur la manière dont on en graillait
les Carpes en Hollande & en Angleterre. On les-
fufpendoit à la cave ou dans q-uelqu- autre lieu
frais, à l’aide d’un petit filet, fur de la moufle
humide , enforte que la tête de la Carpe étoit hors-
du filet : de cette manière, on les gardoit longtemps
en vie, en- les- nourrifl’ant avec du pain blanc
trempé dans du lait.
La faifon du frai, pour les Carpes, eft pendant
les mois de Mai & d’Aout ; alors elles font maigres
& inlipides, comme il arrive à prefque touts-les
autres poiffons c’eft en Avril qu’elles font à leur
point de bonté.
La Carpe eft un poiflon de rivière de lac ,
d’étang & de marais. On en pêche dans certaines
rivières, qui ont la chair rougeâtre comme celle
du Saumon , & que Ton a appellées, pour cette
raifon , Carpes faumonées. On eftime beaucoup
celles du Rhin. En général, les Carpes qui ont
été pêchées dans une eau vive , font plus délicates
que celles qui ont été prifes fur un fond vafeux 5
où elles contractent un goût défagréable. On leur
fait aifément perdre ce goût, en les tenant pendant
quelques jours, dans un filet en forme de poche,
au milieu dune eau courante. Il y a cependant des