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avec des branches de tamarifque , des éfpeces ]
de parcs, ou bientôt après on pêche les Dorades
qui s’y font raflemblées en foule.
Les Pêcheurs prétendent que les Dofades , pour
trouver les coquillages enfouis dans le fable,
agitent fortement leur queue , & que quand
«lies les ont mis à découvert, elles les brifent
avec leurs dents, avalent la chair, & rejettent
les fragmens des coquilles. Comme elles font
fort avides de Moules, on reconnoît les endroits
qu’elles fréquentent, au bruit qu’elles font en
caffant les coquilles de ces animaux , & les
broyant fous leurs groffes dents.,
M. Duhamel dit que la chair de la Dorade eft
délicate & de bon goût, mais un peu sèche ; il
ajoute plus bas , que cependant on eft partagé
fur la bonté de. ce poiffon, dont quelques-uns
ne font qu’un cas médiocre. Il fe.peüt que la
qualité de fa chair dépende beaucoup des lieux
où on l’a pêché, & d’ailleurs le peu de cas que
quelques perfonnes en font , vient peut - être
d’une méprifè ôccafionnée par la fupercherie ou
par l'ignorance des débitans qui vendent fouvent
pour de vraies Dorades , d’autres poiffons du
genre des Spares & inférieurs à celui-ci. L’in-
Suence des lieux fur la qualité des Dorades a été
remarquée par les anciens ; ils fçavoient auffi
que ce poiffon fe nourrit de coquillages, comme
on en peut juger par une épigramme de Martial,
dont le fens eft que l’on de voit eftimer particuliè-
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rement les Dorades qui s’étoient nourries des
coquillages du lac Lucrin. (Livr e X l l l . Ep. 85 ).
Quelques Orfèvres montent des dents molaires
de Dorade en forme de bagues , & les vendent
[ pour des crapaudines. *A Malthe , ils mettent un.
peu d’eau forte fur le milieu de la furface de ces
dents , pour y faire une tache brune, & les font?
enfuite paffer pour des yeux de Serpens-, auxquels
ils attribuent des vertus chimériques.
D orade de Bahama. Voye^ Porgy.
DORADON. (le ) Efpècede Coryphène.
Corypluena equifelis. Lin. Syjl. nat. Pifces thora■*
eici. Coryphotna, n°. 2.
Coryphcena caudâ bifurcâ , radiis dorfalibus quiti-*»
quaginta tribus. Ibid.
D o r a d o .Q SBECK lier. 308.
Guaracapejna. Marc G R. Braf. 160.
Ce poiffon eft remarquable par la beauté &
l’éclat de fes couleurs. Suivant Linnæus , il diffère
peu du Donn.- ( Voyeç ce mot. ) Le principal ca-
raftère indiqué par cet Auteur pour l’en diftin-
guer , confifte dans le nombre des' rayons de
la nageoire du dos, qui eft de foixante fur le
Dofin, & de cinquante - trois fur le Doradon. Les
nageoires de la poitrine de ce dernier poiffon ont
chacune dix-neuf rayons, & celles du ventre fix.
La nageoire de l’anus en a vingt-trois, & la nageoire
de la queue, qui eft divifée en deux, en a
vingt.
On trouve ce poiffon dans l’Océan.