
profondeur de trois. Il eft plat par-deflous,'
très*relevé de l’avant & du derrière, & pointu
par les deux bouts, ce qui lui donne de la ref-
femblance avec une navette de Tifferand
FILET’. Efpèce de réfeau fait avec du fil, &
dont on le fert pour prendre les poiffons. Les
filets diffèrent les uns des autres , non-feulement
par leur forme , mais aufli par l’ouverture de
leurs mailles. Les uns, qui les ont fort petites,
retiennent le poiflon , à - peu - près comme le
feroit une toile claire : d’autres , qui font deftinés
à prendre une efpèce particulière de poiffon , ont
leurs mailles tellement proportionnées au volume
ordinaire des individus de cette efpèce , que la tête
entre dans l’ouverture des mailles, tandis que le
corps n’y peut paffer , en forte qu’il n’eft plus pof-
iible au poiffon de le dégager en reculant, parce
cjue les fils du rets s’engagent dans fes ouies. Quant
aux différentes formes des filets, ainfi qu’aux
diverles manières de s’èn fervir , fuivant les lieux
& les circonftances. Voye£ l’article Pêche dans
l’IntroduCtion.
Il ne fera pas inutile d’ajouter ici quelques confi-
dérations générales, fur la manière dont on conftruit
les filets. Lorfqu’un filet eft tendu verticalement,
le bord d’en * haut fe nomme la tête , & le bas
s’appelle le pied. Souvent la tête du filet eft bordée
d’une corde garnie de morceaux de liège que Ton
nomme flottes, ainfi que nous l’avons dit- dans
l’IntroduCtion, & le pied eft pareillement bordé
d’une autre corde garnie de bagues ou de balles de
plomb j c’eft ce qu’on appelle la plombée.
La levure d’un filet eft le premier rang de mailles
ou de demi-mailles par lefquelles on le commence.
Ainfi, lever un f i le t , c’eft le commencer ou former
la levure , & pourfuivre un f i le t , c’eft continuer à
en former les mailles.
On nomme accrues des mailles volantes que l’on
attache fur les bords d’un f i le t , pour en augmenter
l’étendue.
Enlarmer un file t, c’eft le border d’une efpèce
de lifière formée de grandes mailles que l’on
fait avec de la ficelle. Il y a de ces lifières qui
ont une largeur affez confidérable , & dont les
mailles font doubles de celles du filet. Elles ne fervent
que pour fortifier le filet. D’autres lifières font
étroites, & formées de grandes mailles difpofées
comme autant d’anneaux , dans lefquels on paffe
une corde qui repréfente la tringle d’un rideau.
Border un f i le t , ç’eft l’entourer d’une corde
qu’on y attache de trpis en trois pouces , avec
un bon fil retors, Cette corde qu’on peut appeller,
en termes de Marine, une ralingue , fert à fortifier
les filets. Ceux qu’on traîne- en ont fur-tout befoin.
On joint fouvent plusieurs filets enfemble pour
en former un grand. C’eft ce qui s’appelle coudre
un filet.
L’ouverture des mailles peut avoir deux figures
différentes. Les unes font quarrées & les autres en
lofange. Dans les filets à mailles quarrées, tous les
fils font tendus parallèlement, foit entre eux, fok
à la tête du f i le t , de forte que l’enfemble des
mailles repréfente les cafés d’un damier. Les filets
à mailles en lofante ont aufli leurs fils parallèles
les uns aux autres, comme l’exige néceflairement
la figure de la lofange : mais les fils font dirigés
obliquement fur les bords du f i le t , en forte que
les angles aigus des rhombes font tournés les
uns vers la tête & les autres vers le pied. Les
mailles des manets, des faines , & d’une multitude
d’autres filets font en lofange. .Oh conçoit que
dans ces filets , il ne doit y avoir fur le contour,
que des demidofanges. •
Pour faire les mailles , on fe fert d’un moule dont
la grofféur eft proportionnée à l’ouverture qu’on
veut donner aux mailles , & après avoir entouré le
moule par les deux portions de fil qui doivent
former la maille, on arrête ces fils par un double
noeud ; les Laceurs dilent qu’ils ajjitrent la maille ,
loriqu’ils forment le fécond noeud qui eft nécefi*
faire pour empêcher le premier de couler. Pour
avoir fur cette matière de plus amples détails
qui n’entrent pas directement dans notre plan ,
voyeç le Traité des Pêches de M. Duhamel (feEl, 2.
chap. i. ) d’où nous avons extrait cet article.
FISCHURE. L’inftrument décrit fous ce nom,
dans le Dictionnaire raifonné des Sciences, Arts
& Métiers , eft le même que celui qui porte corn-'
munément le nom de Fouane. Voye£ ce mot.
FLAMBART. Petite chaloupe du Havre, qui
n’a que douze ou quinze pieds de long , & qui
porte deux mâts fans vergue. On s’en fert pour la
pêche du Libouret & du Chalut. ( Voye^ ces mots.)
On la démâte quand on veut aller à la rame pour
aider les Pêcheurs occupés à de grandes pêches.
-FLAM M E QUE, Filet dont fe fervent les
Pêcheurs du pays de Caux pour prendre des
Harengs.
FLASCOPSARO ( Voye^ Hérissé. ) Efpèce
de Quatre-dents.
FLASSADE. Voye^ A lêne.
FLECHE, (la ) Efpèce de Callionyme.
Callionymüs fagiita. P allas. Spicileg. fafcic. 8«
p. 29. tab. IV. fig; 4 6» 5.
La Fléché eft un petit poiffon qui a environ
trois pouces de longueur. Sa tête , fuivant M.
Pallas , a la forme d’un triangle aigu , ce qui joint
aux épines qui fortent de fes opercules, &. qui
font garnies de petites dents tournées en arrière ,
lui donne une forte de reffemblance avec l’arme
d’où il tire fon nom.
Ce même poiffon a la gueule fituêe à! l’extrémité
du mufeau, & peu ouverte ; les mâchoires
hériffées d’afpérités ; les narines percées de chaque
côté de deux ouvertures d’inégale grandeur.
Les yeux font très - petits , & entourés d’une
membrane lâche ; les iris font argentés.
Le corps eft mince , applati près de la tête, &
d’une forme à-peu-près quadranguîaire.
La première nageoire du dos eft peu étendue
&
& n’a que quatre rayons ; fa partie poftérieure eft-
marquée d’une bande noire ; la fécondé eft d’un
vert-bleuâtre , & garnie de neuf rayons mouchetés
de-brun & de blanc.
Les nageoires de la poitrine ont chacune onze
rayons, dont les derniers vont en croiffant in-
fenfiblement ; tous ces rayons offrent l'a même
variété de couleurs que ceux de la fécondé nageoire
du dos.
Les nageoires du vendre font d’une grandeur
médiocre , & ont leur furface mouchetée de brun ;
leurs rayons , au nombre de cinq , font très-
rameux.
La nageoire de l’anus eft comme dentée en forme
de lame de fcie , & a fon extrémité très - baffe ;
elle porte huit rayons dont le dernier feul eft
rameux.
La nageoire de la queue -eft arrondie à fon
extrémité , & marquée en deffus de taches brunes ;
elle a dix rayons. Quelques individus ont une
efpèce d’appendice molle & rameufe , qui fort
de la membrane de la queue, & qui dépaffe cette
partie d’une longueur égale à celle de fes rayons.
Le deflous du corps eft d’un blanc-grifâtre ; le
deffus eft brunâtre , avec des teintes d’une couleur
femblable à celle de la partie oppofée , qui repré-
fentent une efpèce de marbrure.
On trouve ce poiffon auprès de l’Hle d’Âm-
boyne, l’une des Moluques, dans la mer des Indes.
FLÈCHE. Il y a des Sauvages qui percent les
poiffons à coups de flèche, comme parmi nous
certains chaffeurs tirent deffus avec le fufil.
FLET. ( le ) ou FLEZ. Efpece de PleuroneCte.
P leur one êtes hippoglofjus. L in . Syfi. nat. Pifces
thoracici , P leurone êtes, n°. 4.
PleuroneEles oculis dextris , corpore toto glabro ,
ïbid. Faun. Suec.
G r o n o v . Muf. 2. n°. 158.
P leur ont êtes oculis à dextrâ, totus glaber. A r t .
G en. 17. Syn. 31.
Hippoglofjus. Ronde l . L . u . c. 16. p» 32.5.
R a i . p . 33*
Hippoglofjus , id efl Buglojfusmaximus in oceano.
G esn. p. 669 , 787.
WTl lu g h . pi 99.
Hippoglofjus five BugloJJus maximus. G e s n .
( Germ. ) f . 54. b.
Hippoglojjits ab Aldrovando obfervatus.A l d r OV.
L . 2. Ci 43. ƒ?. 2.38.
Pajfer Britannicus. C h arlet. p. 146.
Pafferum genus majus. ScHON. p. 62.
Paffer quatuor cubitos longus. K le in . Miffi. 4.
p. 33. n°. 2.
Hippoglofjus Rondeletïu B la s . Anat. p . 278.
tab. 50. fig. 13.
En Suède,Halgfiahdra; en Angleterre, Holibut
& Turbot.
La longueur de ce poiffon , fuivant Gronovius ,
eft d’environ quinze pouces , & fa plus grande
largeur de fept pouces -, félon Willughby , il a le
Hifioire Naturelle. Tome 111.
corps plus alongé & moins quarré que le Turbot ;
la couleur du deffus du corps eft(d’un vert-obfcur ou
noirâtre; fa peau eft couverte de petites écailles ,
fans être hériffée d’alpérités , & fans avoir, comme
celle du Fleton , des épines à la naiffance des nageoires
du dos & de la queue. Ses yeux font fitués
fur la partie du corps qui eit à droite , en fuppofant
la queue du poiffon tournée vers l’obfervateur. La
• nageoire du dos commence au - deffus du milieu de
l’orbite des yeux,& fe termine environ à deux doigts
en-deçà de l’extrémité de la queue. Elle eft garnie
de cent cinq rayons, dont le vingt-quatrième eft le
plus long. Les nageoires de la poitrine ont chacune
quinze ou feize rayons, & celles du ventre fix. La
nageoire de l’anus eft diftante, à fa naiffance, de
fept ou huit pouces de l’extrémité du mufeau. Elle
a foixante-dix-neuf rayons.
Ce poiffon fe trouve dans les mers voifines de
l’Allemagne, de l’Angleterre & de l’Irlande.
FLETAN. Le poiffon décrit fous ce nom dans
le Dictionnaire raifonné des Sciences , Arts ôc
Métiers, eft le Flet de notre Dictionnaire , qui fait
l’objet de l’article précédent.
FLETELET. Voyeç Fleton.
FLETON. (le ) Efpèce de Pleurone&e.
PleuroneEles Fefus. L in .Sy fi. nat. Pifces thoracidy
PleuroneEles, n°. 7.
PleuroneEles oculis dextris lineâ laterali afperâ ,
fpinulis ad pinnas. Ibid.
Faun. Suec. 327.
G r o n o v . Muf..• 1. n°. 40.
PleuroneEles occulis à dextris, line a laterali afperâ
, fpinulis fuperné ad radices pinnarum, denti-
bus obtufis. A rted. gen. i j . f y n . 31.
PleuroneEles lineâ laterali afperâ , fpinulis ad
radices pinnarum in laterç oçulato. A r t e d i , fpec%
19*
Pajfer flu v ia tilis , vulgo F ie fu s .B e l l o u ,
W il l u g h b y , p. 98. .
R a i .p. 32.
Pajferis tertia fpecies. R on del. L . n i c. io*
P • 3J9-
G esn. p. 666.782.788.
Paffer niger. C h a r l e t . p. 143.
Flefus 6* Fleteletus. G esn. ( Germ. ) f . 5 2. 33. <rü
En Angleterre , Flounder , or B u l , or Fluke.
Ce poiffon reffemble beaucoup à la Plie. Il a
feulement le corps un peu plus long ; il eft aufli
plus épais , quand il eft parvenu à fon dernier ac-
croiffement. Sa peau eft d’une couleur fale olivâtre,
quelquefois marquée de veines dont la teinte eft:
; plus fombre que celle du fond. On trouve même
des Fletons qui ont des taches jaunâtres fur le
corps. & fur les nageoires du dos & du ventre. Ce
poiffon eft couvert de très-petites écailles, fi adhérentes
à la peau, que dans quelque direction
qu’on y paffe la main , on ne fent aucune afpérité.
La ligne latérale , commence dès l’intervalle qui
fépare les yeux,& s’étend fur les écailles offeufes
de la tête., en formant une efpèce de faillie ou