
par ordre alphabétique. Noirs ferons auffi
connoître, à l’article de . chaque Poiffon,
l’efpèce d’appât que l’on emploie, de préférence
pour le prendre.
Le îliccès de la pêche aux haims ne dé-,
les indiquerons, ; en traitant de chaque'
j efpèee en particulier.
Les barques., bateaux, chaloupes,, &c .
que l’on emploie pour la pêche aux haims,
; varient, fuivant les lieu x , par leurs formes
pend pas feulement du choix', des appâts, I
mais encore, de l’état dit .ciel &,dé la tern- |
pérature de l’air.. Cette p,êche :eft rarement
abondante par un temps férein. Elle réuffit
beaucoup mieux, lorfque les vents du Sud
menacent d’exciter un orage; lorfque la mer
a -éprouvé de l’agitation ; lorfque le.ciel
eft lombre & qu’il tombe p e pluie douce.
Dans ces diverfes circonftancesi;les Ppiffons,
qui font comme inquiets & font beaucoup
de mouvements, rencontrent & faififfqnt |
les appâts au milieu des eaux, dont • la j
tranfparence eft troublée par les; différentes-
caufes expofées. ci - ,okffus;, -au; lieu que , !
dans une eau calme , où i!s font eux-mêmes,
plus tranquilles, ils.arrivent en plus.petit
nombre autour,des,-(ap.pâts. : -, -
Pendant l’hiver, les Pêcheurs des rivières
abandonnent prefqu’entièrement la pêche
aux hameçons, pour fe borner à -la pêche !
aux filets. Lorfqu’il neige ou qu’il fouffle ;
un vent froid du nord, les Poiffons, de
rivière fe retirent.dans lès -crônes; ceux/dé
mer gagnent le large pour y chercher, ic.ur
nourriture ; alors les petits Pêcheurs font
obligés de fe dérader, & de prendre des
bateaux allez forts pour tenir ; la haute
mer. i
Les Poiffons, en été, mordent plus v a - !
lontiers à l’hameçon ; en forte que. l’on, fe ;
contente de faire les appâts avec de la !
viande ou même du fromage : mais aüx I
premiers froids de l’automne ,, il faut aux ;
Poiffons des amorces, pour ainfi dire,, plus ,
appétiffantes, telles que des morceaux d’au- j
très Poiffons frais, ou même vivants, ' ;
On remarque auffi que les- Poiffons; I
mordent peu quand ils frayent ; leur chair. !
étant d’ailleurs molle & de mauvais goût '
dans la même circoriftancej il convient de
fufpendre la pêche ; mais après le frai, ils '
font affamés,' & fe jettent avidement fur j
les appâts qu’on leur préfente.
il y a des temps -affeâés pour les pêches.
Ses différentes efpèces de Poiffons ; nous |
, -leurs grandeurs & leurs-, dimenfions.
-Prefque tous les bâtiments de mer, excepté,
les vaiffeau-x de guerre & les gros navires
marchands, fervent pour les -grandes pêy
ches. Il y a , de plps, une,multitude.de
petits bâtiments deftinés pour .les pêche §
moins confidérables.-Nous donnerons une
idée de.ceux qiç’il importe le plus de connoître
,' à leurs- différents articles.-;
Nous, paffons- aus.détails qui concernent
lès, diverfes manières, de pêcher aux .hameçons.
Nous, avons déjà , dit un mot de"
la première & de la plus fimple de toutes,
qui, eft la pêche à la canne. On appelle
| canne, un affemhlage de plufieurs, rofeaux
r ajuftés les uns au bout des,autres..Souvent
aiifieu de rofeaux, on fe fert d’une perche'
de bois de coudrier,. de faille, de peuplier*
de lapin, &c. Cette perche eff percée dans
toute'fa longueur, pour recevoir deux baguettes,
une à - chaque extrémité, & qui.
forment deux alo.nges que l’on affujettit à
la pièce principale , par le moyen de vis
& d’écrous. La pêche qui le fait avec cet
infiniment , prend le nom de pêche à la,
perche. Quand on ne fe fert pas de la
perche, on peut faire rentrer les alonges
dans le creux de la canne du milieu, qui ,,
alors ,,'devient une canne ordinaire propre
pour la promenade, .
Pour avoir des perches légères qui ptiïf-
fent faire familier l’hameçon à fleur d’eau,,:
comme cela efi quelquefois néceffaire, cm
fe contente d’entailler par les extrémités
qui doivent fe répondre ,, les parties que-
l’on veut affembler , & . on les affujettit
avec un bon fil cire ou enduit de poix ,,
auquel on fait faire, plufieurs circonvolutions.
Ce procédé donne la facilité de choifir
des baguettes menues .& pliantes, pour en
former des perches afforties à l’ufage dont
nous avons parlé. -
Les perches étant préparées & garnies
de leurs lignes-, avec des haims amorcés,'if
s’agit de choifir un endroit favorable pour
cette pêche. Il efi bon que l’eau ait une certaine
profondeur, & que le fond en foit
uni, fans pierres, herbes ou vafej qui pour-
roient fervir de retraite au poiffon. Les
bords ne doivent pas non plus être ef-
carpés ; le mieux feroit qu’ils fe trouvaffent
de niveau avec l’eau, ou du moins en pente
douce. Trop d’élévation expofe le Pêcheur
à perdre fa proie, au moment oit il la retire
de l’eau, & oii elle s’efforce defe dégager
de l’hameçon qui la tient fufpendue.
Pour engager le Poiffon à fréquenter
les endroits oit l’on doit pêcher, on mêle
avec la terre du fond, différents aliments
que l’on appelle appâts de fonds, tels que
de greffes fèves cuites à demi, & mêlées
avec du miel & du mufe , de la mie de
pain, hachée, à laquelle on peut joindre auffi
du miel & de Vafla fxtida ; de la chair de
chat & de lapin, &cc.
On fçait que les lignes font ordinairement
garnies d’un plomb, ou de quel-
qu’autre corps , placé à quelques pouces
de diftance au - dèffus du haim , & d’un
morceau de liège , ou „Amplement d’un
tuyau de plume , fi tué plus haut vers la
perche à laquelle la ligne efi attachée. Le
liège refte à fleur d’eau, & balance l’effort
que fait le plomb , par fon excès de pe-
fanteur , pour tirer la ligne de haut en
bas, en forte que celle-ci fe maintient dans
une pofition verticale. Ce font les mouvements
du liège ou du tuyau de plume
qui indiquent que le poiffon a mordu à
l’ hameçon. Quand on s’en apperçoit, il
ne faut pas fe preffer de tirer la ligne ; on
doit, donner au Poiffon le temps d’avaler
l’appât. Si l’on voit qu’il traîne le liè g e ,
on peut juger qu’il cherche'à fe retirer dans
quelqu’afyle au fond de l’eau, & alors il
faut donner une fecouffe à la ligne, pour
faire entrer la pointe de l’hameçon dans
le gofier du Poiffon. C’eft: le moment oh
les gros Poiffons fe tourmentent beaucoup, ■
& loin de ramener la ligne à fo i, il faut la
leur lâcher peu a peu, pour leur laiffer la
liberté d aller de coté & d’autre , jufqu’à
ce qu on s apperçoive que les forces leur
manquent, & alors on les tire doucement
à bord.
Il y a d’habiles Pêcheurs qui, à l ’inftant
oh le Poiffon efi forti de l’eau;-fe jettent
fur le ventre, & le faififfent par les yeux
& par les ouies, & même, fi c’eft une
carpe, ils ont l’adreffé de lui inférer l’index
dans la gueule, & de s’en rendre ainfi les
maîtres. Mais le plus sûr efi d’avoir un
•trubleau , petit filet en forme de poche,
tendu comme fur la monture d’une raquette
, & de le paffer par-deffous les Poiffons,
quand ils commencent à fortir de l’eau.’
Quant aux petits Poiffons, il n’eft pas
difficile, avec un peu d’ufage & d’adreffe ,
de les faire fauter à terre, en donnant une
fecouffe à la ligne.
On peut fe procurer une pêche plus
abondante , en employant à la fois plu-
fieurs perches fixées dans la terre par le
gros bout , & inclinées de manière qu’il
n’y ait que deux ou trois pieds de diftance
entré le bout auquel pend la ligne & la
furface de l’eau. C’eft ce que l’on appelle
pécher à la canne avec des lignes dormantes.
Le Pêcheur doit fe tenir tranquille, affez
loin de l ’eau pour n’être point vu du Poifi-
fon , de manière cependant à appercevoir
les lignes de toutes les cannes, afin d’être
averti, par l ’agitation de ces lignes , lorfqu’il
y a quelque Poiffon de pris.
Nous avons dit plus haut, qu’il falloit
diftinguer entre pêcher à la canne, & pêcher
à la ligne. Pour pêcher de cette fécondé
manière, ou Ton tient la ligne immédiatement
avec la main, o u , ce qui eft plus
commode , on l’attache à quelque corps
fixé. Il y a des lignes qu’on appelle féden-
taires ou dormantes, & d’autres qui portent
le nom de lignes flottantes, parce que les
haims font attachés à des corps flottants.
Dans les pêches aux lignes fédentaires ,
tantôt on attache un des bouts de la ligne
à un pieu ou à une branche d’arbre, & on
laiffe pendre l’autre bout garni de fon haim
avec l’appât ; ces fortes de lignes s’appellent
bricoles : tantôt on fufpend un certain
nombre de petites lignes à la circonférence
d’un cerceau : d’autres fois les lignes font
attachées à un plomb qui refte fixe au fond
de l ’eau, ou bien elles tiennent aux branches
d’une croix de fer qu’on defeend au fond