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lentes tempêtes que les Pêcheurs le trouvent dans
leurs filets avec d’autres poiffons ; mais ils le
rejettent communément à caufe de fa petiteffe.
Suivant Willughby, il a beaucoup de reffem-
blance- avec le poiffon Saint-Pierre ; Ion mufeau
«îft aigu & un peu recourbé en haut par l’extrémité ;
fes écailles font frangées fur leurs bords,, ce qui le
rend âpre au toucher ; la couleur de Ion corps eft
d’un rouge uniforme.
La première nageoire du dos a neuf rayons
épineux , dont le premier eft fi petit., qu’à peine
peut - on l’appercevoir ; le fécond eft beaucoup
plus long ; le troifième eft le plus élevé de tous,
& très-épais. La fécondé nageoire du dos a vingt-
trois rayons tous flexibles i dont les premiers font
très-courts & ceux du milieu très-alongés.
Les.nageoires de la poitrine font allez longues,
& garnies chacune d’environ quatorze rayons ;
celles du ventre en ont fix, dont le premier eft
épineux, &. les fuivants font fouples & rameux.
Ces nageoires, lorfqu’elles fe déployent, ne font
pas fituées à-peu-près parallèlement à l’horizon,
comme dans la plupart des autres poiffons ; mais .
leur direction, à l’égard du ventre, approche de
la perpendiculaire. La nageoire de l’anus a vingt-fix
rayons, dont les trois premiers font épineux &.
plus courts que les autres. La nageoire de la queue
eft de niveau à fon extrémité, & colorée au même
endroit d’un rouge de minium.
On trouve ce poiffon dans le golfe de. Gènes &
auprès de Rome.
SANGUINOLENTE, (la) Efpèce de Perfegue.
Perça guttata. L i n . Syjl. nat. Pifces thoracici.
■ Perça 3 n°. 21.
Perça pinnis dorfalibus unitis > caudâ integra 3
ssrpore pünttis fanguineis adfperfe. Ibid.
Cugupuguacu. M a r c g r . B r a f 1 6 9 .
S l o a n . Jam. 2 . p. 2 8 0 . /. 2 4 7 . ƒ . 2 .
W i l l u g h . leht. p. 3 0 3 . tab. é . Append. fig. i .
R a i . P ifc . 1 2 7 .
C a t e s b . Car. 2 . p . 1 4 . tab. 14.
Ce poiffon prend un accroiffement confidérable ,
'«[ui va quelquefois jufqu’à fix pieds de longueur,
fur quatre pieds & demi de contour, & un pied
S i demi d’épaiffeur ; il a , fuivant Marcgrave, la
tête d'un volume confidérable , relativement à
Celui du corps; l’ouverture de la gueule ronde &
dépourvue de dents : les yeux font d’une grandeur
médiocre, & les prunelles brillantes & noirâtres,
avec une bordure jaune.
Les deux nageoires du dos font réunies en une
feule, dont la partie antérieure eft étroite & garnie
de plufieurs rayons épineux , & l’autre partie, qui
n’a que des rayons flexibles, s’élève davantage, &
eft arrondie en forme de demi-cercle. La nageoire
de l’anus eft oppofée &. femblable à cette fécondé
partie de la nageoire du dos. Les nageoires
de la poitrine font- longues & larges. Celles du
ventre, à en juger par la figure de Willugby ,
J car Marcgrave. n’en parle point d$n§ fa delcrip-
S A N
tion ) font d’une forme aloijgée & très-étroite. en
forte qu’on les prendroit à peine pour de véritables
nageoires. Celle de la queue repréfente à-peu-près
un trapèze.
Le corps eft couvert de petites-écailles. La tête,
le dos & les côtés font d’une couleur cendrée
obfcure. Le ventre eft blanchâtre. Toutes les nageoires
font d’un brun pâle. De plus , tout le
deffus du corps & les nageoires de la poitrine
font mouchetés de petites taches noires , félon
Marcgrave, & d’un rouge de fang, fuivant Lin-
næus. Ce poiffon eft eftimé comme aliment. On
le trouve dans les mers voifines de l’Amérique.
SANSONNET. On a donné ce nom , en Normandie
,-à de petits Maquereaux, que l’on pecbê
avec des manets faits d’un fil très-délié.
SANS-TACHE, (le ) Efpèce de Salmône.
Salmo immaculatus. L in . Syjl. nat. Pifces abdoiit»
Saimo 3 n °. 23.
Salmo corpora immaculato 3 pinnâ ani radiis duo-
decim. Ibid.
Albula pinnâ ani radiis duodecim. Muf. Ad. Fr. î*
P* 7&* Le principal caractère de ce poiffon eft exprime
par l’épithète Immaculatus, qui défigne l’uniformité
de fa couleur , fur laquelle on n’apperçoit aucunes,
taches , en quoi il diffère de la plupart des efpèces
du même genre. La première nageoire du dos a
onze rayons ; celles de la poitrine en ont chacune
quatorze ; celles du ventre onze ; la nageoire de
l’anus en a douze, & celle de la queue vingt. On
trouve ce poiffon en Amérique.
Sans-T a ch e , (le Serpent) Efpèce de Murène,
Murtzna Serpens„ L in . Syjl. nat. Pifces Apodes.
Murcena , n°. 3.
Murcena caudâ apterâ acutâ 3 cor pore tereti. Ibid.
Murcena ex able teres 3 caudâ acutâ apterigia*
A rtedi; Gen. 24. fyn. 41 .
(j'fy lÇ 'èScLKcL'T'TlOÇ. Â r IST. L . 2 . C. 14. & L . 9. C. 37.
Serpens marina. Sa l v ia n ./ o/. 37. a. ad le one ni*
■ Serpens marinus. ld . fo l. 58. a .
Bellon.
Rondel. L . 14. c. 7. p. 409. •
G esn. p. 862. 864. 1037. & (.G e rm .) f o l .47. &+
ld . Serpent. L . 5. fo l. 69. a.
A ldrov. L. 3. c. 24. p. 3460
ld . Serpent. L . 1. c. 20. p. 298.
J onston. L . i. tit. 1. c. 2. a. 5. p . 16. t. 4. f . §*
ld . Serpent. L . 1 . tit. 2. c. 2. a. 2. U 8.
Charlet. Onom.p. 125.
Willugh. p . 107. tab. G. n°. 4.
R a i . p. 3 6 .
Ce poiffon a le corps étroit & alongé , d’une
forme exactement ronde, & d’une épaifleür à-peu-
près égale par-tout, excepté vers la queue , où il
va en s’aminciffant infenfiblement. Le dos eft d’jiH
jaune fale ; la partie inférieure eft bleuâtre & d’un
ton de couleur plus clair que le deffus. Le mufeau.
eft long., mince & aigu. La gueule eft extrême?*
ment fendue. La mâchoire inférieure eft garnie?
S A N
vers fon extrémité, de quatre ou cinq dents,
grandes & aiguës , recourbées en dedans, & dif-
pofées fur un même rang ; il y en a quatre autres
également grandes vers le bout de la mâchoire,
fupérieure ; les autres dents difpofées de chaque
côté dans Tune. &. l’autre mâchoires à la fuite de
celles dont nous venons de parler, font extrêmement
petites & contiguës entr’elles. Il y a au milieu
du palais d’autres dents , qui font les plus grandes
de toutes. Les yeux , fitués au-deffus; de la mâchoire
fupérieure , font petits ,. mouchetés d une
multitude de points bruns , & ont leurs iris dorés.
Les prunelles font ovales, & ont leur grand diamètre
fitué obliquement par rapport a la. longueur
du poiffon. Le globe de l’oeil eft recouvert d’une
membrane épaiffe & cependant diaphane.
Ce poiffon n’a qu’une feule paire de- nageoires,,
qui font celles de la poitrine ; ces nageoires font
petites, de la couleur du dos , & garnies d’environ
feize rayons cartilagineux, dont celui du milieu
eft le plus long', &. tous les autres vont; en diminuant
infenfiblement de chaque côté. Les ouvertures
des ouies font à une affez grande diftance
de la tête, comme dans les Anguilles.
On voit autour des mâchoires des efpèces de
points, dont trois fur-tout, fitués de part &
d’autre un peu au-deffoùs des angles de la gueule,
font très-remarquables. Sur les'côtés s’étendent
deux files de points , qui commencent à l’occiput,
où elles font d’abord réunies ; enfuite elles paffént
à une petite diftance l’une de l’autre vers les bords
des ouies, puis elles s’écartent tout-à-coup ; elles
defeendent enfuite le long du corps, & confervent
prefque jufqu’à l’anus des dire étions parallèles foit
entr’elles, foit avec la ligne menée fur la longueur
du dos, en Fe rapprochant cependant davantage
de celle-ci que de la ligne qui lui correfpond dans
la partie inférieure. A la diftance d’environ une
palme de l’anus , elles paffeiit exa&ement fur le
milieu des côtés , & fe prolongent en droite ligne
jufqu’à deux pouces de l’extrémité de la queue.
Les peints dont elles font compofées laiffent entre
eux des intervalles à-peu-près de quatre lignes.
La nageoire du dos commence un peu plus bas
que les nageoires de la poitrine, & s’étend jufqu’a
un pouce du bout de la queue ; elle eft de la
couleur du dos dans fa partie inférieure , noire
vers fon fommet, & plus élevée vers le milieu
qu’aux deux extrémités.
La queue eft d’une forme arrondie , en quoi
elle diffère de celle de l’Anguille, qui'eft plate ;
elle n’eft point non plus frangée, comme celle de
l’Anguille & du Congre , par les prolongements
de la nageoire de l’anus ; mais fon extrémité eft
nue. La couleur de cette même nageoirè eft
bleuâtre, comme le ventre , vers la bafe , &
noire fur la partie fupérieure ; elle s’élève vers
le milieu, comme celle du dos, &. s’abaiffe vers
lès extrémités.
Ce poiffon fe trouve dans la mer de Tofçane.
S A R 347
L’individu qui a fervi pour la defcrîption précédente
a été obfervé à Rome par Willughby, ÔC
avoit environ cinq pieds de long.
SAPHIR. Fo y e i Sp a r a il l o n .
SARDINAL. Filet-en nappe fimple, dont les
mailles font calibrées pour prendre des Sardines,
des Anchois, &c.
SARDINE, (la) Efpèce de Clupe.
Clupea Sprattus JLi N. Syjl. nat. P ifces abdominales.
Clupea 3 n°. 2.
Clupe a pinnâ dorfali radiis tredecim. Muf. Ad. Fr.
2 ./* . r o ç .
Clupea quadruncialis, maxillâ inferiore 3 ventre
acutifjimo. A rt. Gen. 7 . fy n . 17.
Spratti.. R a i . Synops. 1 0 3 .
Wil l u g h . p. 221.
Hwufsbuk. Faun. Suec. n. 3 9 8 .
T h e Sprat. P e n n a n t Britïsii Xool. vol. 3 . p. 2 9 4 .
L a Sardine. D u H. Traité: des Pêches- , 2 e part.
fe£l\ 3 . c h . 5 . p . 4 1 % .p i . 1-6. fig - 4 . • ’
La Sardine eft un poiffon de paffage qui prend
1 peu d’accroiffement, & excède rarement la longueur
de quatre pouces, fur trois pouces dans fa
plus grande largeur. Mais elle reunit diverfes qualités
qui la font rechercher dans tous les lieux
qu’elle fréquente , & engagent une multitude de
Pêcheurs à s’occuper des moyens de H prendre,
i Plus agréable au goût, lorfqu’elle eft fraîche , que
1 le Hareng, avec lequel elle a beaucoup de rapport,
; elle fe conferve à l’aide des mêmes préparations.
Elle a, comme lui, l’avantage de fournir d’excellents
appâts pour prendre des poiffons beau-
! coup plus gros , & d’affurer le fuccès des grandes
\ pêches. On l’apprête auffi comme l’Anchois ; mais
î elle eft moins délicate. On croit que ce poiffon a
été nommé Sardine 3 parce qu’il abondoit auteur
; de l’île de Sardaigne. D’autres penfent au contraire
que le nom de cette île eft originaire *de celui du
poiffon. Il y a une remarque beaucoup plus importante
à faire au fujet de l’opinion que Rai &
Willughby s’étoient formée des Sardines. Ces Naturalises
les regardoient fimpîement comme des
Harengs du premier âge. Cependant, lorfque l’on
eonfidère attentivement l’un & l’autre poiffon, on
y obferve des différences qui ne permettent pas
de les confondre. Suivant M. Pennant, le corps
de la Sardine eft plus épais que celui d’un Hareng
de même longueur. Sa nageoire du dos eft placée
à une plus grande diftance du mufeau. Mais la
principale différence entre ces deux poiffons con-
fifte en ce^ que la Sardine a la carène du ventre
beaucoup plus mince que le Hareng, & les écailles
qui font difpofées fur le bord de cette carène ,
terminées en pointe aiguë, au lieu qu’elles font
obtufes fur le Hareng. Du refte , la conformation
de la Sardine eft entièrement femblable à celle du
Hareng. Elle en approche encore par les taches
rouges qu’elle a fur les opercules des ouies, & qui
font pareillement les feules dont elle foit marquée.
Enfin tes différentes nageoires ont à-peu-près le