
d’arête, garnie de petites dents ; elle prend enfuite
une légère courbure au-defl'ous des ôuies, & de-là
fe prolonge jufqu’à la queue , fans changer de
direction. Les yeux font fitués fur le côté droit de
la tete. Cependant Willughby dit avoir vu un
poiffon de cette efpèce,'qui avoit les yeux fur le
côté gauche , & qui ne lui a paru différer de celui
dont il s’agit ici, que par fa couleur qui avoit une
teinte cendrée un peu plus foncée. Le contour de
la partie fupérieure du corps eft garni, à l’endroit
de la naiffance des nageoires qui le bordent, d’un
rang de petites épines , recourbées en-arrière,
fenübles au ta£f & même à l’oeil.
Il y a des diverfités affez confidérables dans les
nombres indiqués par les différents Auteurs pour
les rayons qui composent les nageoires de ce
poiffon. Le nombre des rayons de la nageoire du
dos varie depuis cinquante-quatre jufqu’à foixante
& deux; on trouve dix, onze & douze rayons
indiqués pour les nageoires* de la poitrine , fix
rayons pour celles du ventre, depuis quarante
jufqu’à quarante-quatre pour la nageoire de l’anus,
& depuis quatorze jufqu’à dix - neuf pour celle.de
la queue. .
Ce poiffon fe trouve dans les mers de l’Europe.
Willughby dit qu’on pêche auffi dans les rivières
des Fletons, qui font d’une couleur moins fombre
& d’une chair plus tendre que ceux qui viennent
de la mer. jg__g
Le poiffon dont nous allons joindre ici la def-
cription , & que Linnæus regarde, comme une
efpèce à part, n’eft qu’une variété du précédent.
PleuroneB.es Pajfer. L i n . Syjl. nat. Pifces thora-
eici , P leur on, n°. 15.
\ PleuroneBes oculis JîniJlris , lineâ laterali Jîniflrâ
aculeatâ. Ibid.
PleuroneBes oculis à Jîniflrâ , lineâ laterali (utrin-
que ) aculeatâ. Artedi. gen. 18. fyn. 32.
H‘4-nTTct. Arist. L . 4. c. 11. & L . 5. c. 9. &
L . 9. c. 37;
Ælian. L . 14. c. 3.
O p p ia n , L . 1 . p. 5.
Pajfer. OviD. v. 123.
Plin. L .y .- c . 20.
A n Jov. c. 25.p . 95. 96 ?
W OTTO N. L. 8. C. 167. f . 150.
Gaz. Arist. L . c.
A n Rhombus. Jov. c. 25.p . 95 ?
Rhombus Bcllonii. Gesn. p. 670.
Rhombus aculeatus. Rondel. L . i . c . i .p . 310.
Gesner, p .6 6 1. 778. & (Germ.) f. 50. b.
Schonen./;. 60.
f Aldrov. L . 2. c. 48.p . 248.
C h a r l e t . p. 149.
WlLLÜGH.p. 93.
R a i ./;. 32.
Le vrai Turbot bouclé. Duh. Traite des Pêches ,
2epartie feB. 9. ch. 1. art. 2. n°. 1 .p i. J.fig. 1. & 2.
Willughby a reconnu la grande conformité qui
fe trou ve entre ce po iflon & le F le ton . Suivan t ce
Naturalifte , le poiffon dont il s’agit a la gueule
fpacieufe & les mâchoires garnies de dents. On
voit au fond du palais des tubercules arrondis &
hériffés de très-petites dents. Sa langue eft longue
& liffe. Ses yeux font fitués tous les deux fur le
cote gauche de la tête. Les narines ont quatre ouvertures,
deux fur la partie fupérieure & deux en-
deffous.
La ligne qui divife les côtés part de l’angle Supérieur
des ouies, & d’abord fe recourbe en 3*-ç 9
puis va direéfement à la queue , en paffant à
égalé diftance du dos & du ventre. Willughby a
compte foixante & onze épines-à la gauche d’une
de. ces lignes, & cinquante-huit' à la droite. Ces
épines étoient éparles.fans aucun ordre, & réunies
deux - a - deux, ou trois - à - trois. 11 paroît que la
ligne oppofée eft fans épines, & que c’eft celle
qui eft fur le côté gauche du poiffon. Auffi Artedi,
qui, dans la phrafe defcriptive de ce poiflon,
avoit dit d’abord que les lignes latérales étoient
toutes deux épineufes , a-t-il corrigé cette fauffe
indication dans une note particulière.
La nageoire du dos commence prefque dès le
mufeau, &. fe termine à un pouce de diftance
de celle de la queue. Elle eft garnie , félon WiL
lughby, de foixante - fix rayons , dont le plus
long eft celui du'milieu , vers lequel tous les
autres^.convergent, en même temps qu’ils diminuent
iniènflblement de grandeur au-delà & en~
deça. La nageoire de l’anus, qui fe prolonge le
long du bord inférieur du poiffon eft compofée
de cinquante, rayons.
La queue eft un peu arrondie. Les nageoires
de la poitrine ont chacune neuf rayons. Celles
du ventre n’en ont que fix. L’eftomac eft ample
& d’une forme convexe. On y trouve des os
de petits poiflons. Toutes les nageoires', font
mouchetées de taches obfcures.
'.. La couleur de la partie fupérieure du corps eft
d’un vert cendré. Celle du deffous eft blanchâtre.
L’individu'obfervé; paf Willughby avoit dix-fept
pouces & demi de long, &' treize pouces'de
large.
Rondelet dit que la chair des petits poiflons
de^ cette efpèce eft affez humide & molle , mais
qu’elle eft dure quand ils font grès.
sÇe poiffon eft fort, vorace. C’ëft pour cela
qu’il abonde à l’embouchure des fleuves , où il
attend les autres poiflons pour fe jetter fur eux
au paffage. On le pêche dans la Méditerranée,
vers l’embouchure du Rhône, dans l’Odéan , &c.
C’eft dans cette dernière mer que fe trouvent les
plus grands. Rondelet en a vu un qui avoit fept
pieds & demi de long, fix pieds de large , & un
pied d’épaiffeur.
Schonfeld cite une variété de cette efpèce qui
fe trou've dans la mer Baltique, qui a des aiguillons
femblables à ceux de la Raie bouclée, &
dont la figure eft circulaire, abftra&ion faite de
la queue.
Le poiffon que nous venons de décrire eft le
même que celui quife trouve cité dans le Traité
des Pêches de M. Duhamel, < fous le nom" de
vrai Turbot bouclé. Selon cet Auteur , on fait la
pêche de ces Turbots pendant toute l’année ;
on eftime particulièrement ceux que l’on prend
en Février, Mars, Avril & Mai. On employé
pour cette pêche les mêmes inftruments que pour
celle des autres poiflons plats ; c’eft-à-dire , les
haims , la drage , les tremaux, les folles. On
trouve auffi de ces poiflons dans les parcs & les
étangs fa-lés. On en prend dans la mer & dans
les baies, avec des dar^s & des harpons.
On n’eft point dans l’ufage de faler ce poiffon.
On en envoyé cependant en Allemagne & à
Vienne, pendant la. faifon froide, après les avoir
vuidés, & faupoudrés de fel., de poivre, d’autres
.épices & de fines herbes. Mais quand on ne veut
les tranfporter qu’à une petite diftance , on les’met
entre deux raies ; & comme ce dernier poiffon fe
conferve long - temps , ' il garantit le Fleton de la
corruption , en le mettant à l’abri du contaéf de
l’air.M
. Duhamel ajoute, que fuivant certaines observations,
des Turbotins*gros comme un écu de
lix livres , que l’on avoit mis dans des endroits où
la mer .remonte, y avoient pris un accroiffement fi
prompt , que deux ans après on pêcha de ces poif-
fons qui pefoient jufqu a tfois livres.
FLEZ. Le poiffon ainfi nommé dans le Dictionnaire
raifonné des Sciences, Arts & Métiers,
gP Ig Fleton de notre Di&ionnaire. Voyeç l’article
précédent.
FLOSSADE. Voyeç Alêne.
FORCIBLEMENT. Mot dérivé de celui de
Force , & qui eft le nom qu’on donne à un Matelot
vigoureux , dont la fonélion eft de tirer a bord les
grands filets.
FOUANNE. Inftrument propre à percer les
poiflons pour les prendre. Il y en a de plufieurs
formes. Tantôt c’eft une broche terminée par un
dard ; tantôt c’eft une lame dentelée : quelquefois
on âjufte enfemble deux, trois lames , ou un plus
grand nombre, pour former une Fouanne. D’autrefois
enfin on donne ce nom à une Ample fourche.
On ajufte l’inftrument au bout d’une perche, &.
l’on s’en fert pour percer, comme nous l’avons
dit , les poiflons qu’on apperçoit au fond de l’eau ;
ou bien , quand on juge qu’il y a des poiflons dans
la vafe, on y enfonce la Fouanne pour les enfiler
& les retirer enfuite.
FOUGNE. Efpèce de harpon, ou de fourche
de fer a deux ou trois branches , avec laquelle
on darde les poiflons, qui font reftés dans les endroits
ou la baffe .mer laiffe. encore un peu d’eau.
Cet inftrument ne différé pas fenfiblement de certaines
fouannes. ( Voyes^ ce mot).
FOULE. Efpèce de pêche, qui confifte à marcher
pieds nuds fur le fond des rivières , ou de la
mer, quand elle eft retirée , &. à percer avec un |
angon les poiflons, lorfqu’on fent qu’on en a foulé
quelqu’un en paffant demis.
l FOURCHE. Voye^ Fou g n e .
FOURQUETTE. Les Provençaux nomment
ainfi une croix de fer ou de cuivre , qui porte des
lignes & des haims, & que l’on attache à une longue
corde ,‘pour la defcendre au fond de la mer, ôl
l’en retirer quelque temps ..après.
FLOTTANT. On appelle filets flottans , ceux
dont la tête eft garnie de morceaux de liège qui
j les font flotter entre deux eaux. 11 y a auffi des
ligftes flottantes dont le haim eft fufpendu auprès
de la fur fa ce de l’eau, à l’aide d’un morceau de
•liege attaché à -la cordé. Quelquefois on fubftitue
au liège des veflies pleines d’air.
FLOTTE Voyei C o r c e r o n .
FLUE. On donne ce nom à une nappe de filet
délié , placée entre deux autres nappes appellées
harnaux dans les filets en tremail. Les mailles de la
flue étant plus ferrées que celles des harnaux, les
poiflons , qui, après avoir paffé à travers celles-ci,
donnent dans la flue ^ ne pouvant en traverfer de
même les mailles, la font entrer, en là pouffant
devant eux , dans les grandes mailles de la nappe
qui ëft au-delà ; en forte qu’il s’y forme des efpèces
de bourfes où le poiffon refte engagé. En quelques
cantons de Normandie , on donne le nom de flue
au£i$emi-folles. Voye£ ce mot.
FLUTE, ( la) Efpèce de Murene.
Miir(zna Helena. L in . Syfl. nat. Pifces apodes•
Mürcena, n°. 1. *
Murotna pinnis peBoralibus nullis. Ibid.
Murcena pinnis peBoralibus carens. A r t e d i gen.
25 - f y n- 4i-
G r o n o v . Mu f i 1. p. 16. n°. 46.
Murcena maculata nigra & viridis. C a t e s b y .
Car. 2. t. 20. 21.
Mureena Jîve Conger Brafllienfibus. S E B . Mufi
tom. z .p . 72. t. 69. fig. 4. 5.
H' Mvçctiva A r is t . L. 1. c. 3. L . 1 . c. 13. i ç .
L . 3. c. 10 .L . 5. e. 10. L .S .c . 2.13 . 15. t. 9. c. 2.
Æ l ian . Z. 1. c. 32. 30. Z . 9. c. 40. 66.
A-then. Z. y. p. 312.
O p p ia n . L. i.p . 21. Z. S.p. 39;
Murotna P l a u t . A m p h . aB. 1 . fcen. 1 .
Pseud. aB. 1. fcen. 3.
A u lu l . aB. 2. fcen. 6.
C o L U M E L L . Z. 8. C. 16.
C ic ér o n . Famïl. Z. 7. E p ifl.irj.
M. V a r r o . Rufl. L . 2. c. 6.
O v id . v . 26. 42. 114.
P l in . Z. 9. c. 16. 19. 20. 23. 54. 55. & Z. 32;
c. 2. 5. 7. 8. i
S. A m bro s . Hexam. Z. 5. c. 2. J .p . 52.
M a c r o b . Saturnal. L . 3. ç. 15.
C. F ig u l . fol. 6. a.
Bel l o n .
R o n d e l . Z. 14. c. 5. or 402.
Sa lv 1 a n . fol. • 39. 60.
Gesner. o. 575. <S*(Germ. )fol. 46. a.
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