
des taches rondes dont il a tout le dos parfemé,
au lieu que ces taches font rouges fur la Truite ;
3°. en ce qu'il n’a point de dents fur le milieu du
palais, mais feulement autour des mâchoires &
1er la langue.
Outre les taches dont le dos eft marqué , on
en voit quelques-unes fur les côtés , au - deffous
des lignes latérales. 11 n’y en a point fur la tête ;
feulement la mâchoire inférieure ëft mouchetée
de quelques points. Le corps eft couvert de très-
petites écailles. *
La nageoire du dos a environ douze rayons. Les
nageoires de la poitrine en ont chacune dix-huit';
celles du ventre dix ; la nageoire de l’anus en a
douze ou treize, & celle de la queue vingt.
La couleur des côtés eft rouge, ainfi que celle
des nageoires. Suivant Gefner, toutes les nageoires,
excepté celles de la poitrine & de la queue , font
brunes & marquées de taches, les unes noires , les
autres d’une couleur dorée. Les jeunes individus
ont fur le dos un plus grand nombre de taches,
& i’afpeâ. de cette même partie eft encore diversifié
par d’autres taches d’une figure différente, qui
traversent les premières. L’individu obfervé par
Willughby avoit environ deux pieds -de longueur
fur trois pouces de largeur à l’endroit des nageoires
•de la poitrine.
On trouve ce poiffon dans lé Danube. Willughby
dit qu’à Vienne on en fait beaucoup de cas.
HUCHE. On appelle ainfi une grande caiffe ,
faite de bois de chêne, couverte d’une trappe , &
fermée à clef, dans laquelle on dépôfe le poiffon
que l’on doit confommer. Cette caiffe eft percée
de plufieurs trous ; on l’enfonce de prefque toute
fa hauteur dans l’eau d’une rivière, d’une fource,
ou même d’une marre dans laquelle il y a de l’eau
claire en fuffifante profondeur. On y arrive par
le moyen d’une planche qu’on jette du bord de
l’eau fur la caiffe , & on y pêche le poiffon avèc
des trubles.
_ HUMANTIN. ( le ) Efp'ècë de Chien-de-Mer.
Squalus Centrina. LlN. Syji. nat.^émphïb: Nantes.
Squalus , n°. 2.
Squaluspinnâ ani rutila, dorfqlibus fpinojîs, cor-
pore triangulari. Ibid.
Squalus pinnâ ani carens , ambitu corporis ttian-
gulari.
Arted. gen. G j.fy n . 95,
Y.ei'TçÎTt}. Ælian. Z. 1. c. 55. p . 59. & L . 11.
c. 8.
KsvTÇivn. Athen. Z. 7. p. 294.
Ôppian. Z. 1 .p . 15. &-L. 5. o. .
Centrina. Rondel. L . Î3..Ç/9 p. 384. i
Salvian. / c/. 156. b. 157. 158:.
Gesner. /?. 609.
Aldrov. L. 3. c. 41. p. 401. &c.
Centrine. JonstonfZ. 1. tit, 3. a, 2. punü. 6.
f. 7-f- 4- 5-
WlELUGH. p. 58.
R a i . p. z iy
Galeus Centrina. G e s n r r . ^Gëftn. ) f o l . j$ . b%
79 ->•
Vulpecula. B e l l o n .
G esn. p . 613. #
En Italie, Pefce P or col
Ce poiffon a le corps plus court, plus ramaffé ÔC
plus épais que les autres poiffons du même genre.
11 en eft fur-tout diftingué , en ce que fa forme eft
celle d’un prifme triangulaire , dont l’une-dès faces
eft repréfentée par le ventre de f animal, & les
deux autres par les côtés & le dos. Sa tete eft
petite relativement au volume de fon corps’, oc.
d’une forme prefque plate. Ses narines font larges
& fituées à une petite diftance du mufeau. Ses
yeux font ovales &. recouverts par une membrane
qui tient lieu de paupière ; la prunelle eft
noire, & l’iris d’un verd clair. M ^ _ ;
La gueule eft petite , quoique Rondelet dife le
contraire : elle eftfituée à la partie inferieure de là
tête , comme -atix autres p biffons de ce' genre ; la
mâchoire fupérieure eft garnie de trois rangs de
dents ; l’inférieure n’en a qu’un feul, qui eft corn-
pofé de neuf dents, femblables a celles d une fcie ;
la dent du milieu eft verticale.; les autres s’inclinent
vers les côtés de la mâchoire; derrière lesyéux on
voit deux trous arrondis, que Willughby a conjecturé
être les conduits auditifs du poiffon ; les ouvertures
des ouies font au nombre de cinq y & tres-
petites.-Près de la dernière fe trouvent fitüëes-les
nageoires de la poitrine , qui font affez grandes &
plus longues que larges ; les nageoires du ventre
font attenantes-à l’anus, comme dans les autres
poiffons de ce genre : la nageoire de l’anus manque
dans cette efpècë ; la queue eft plus large que celle
des autres Chiens de mer.
11 y a deux nageoires fur le dos ; l’antérieure eft
triangulaire & traverfée par une épine dont la di-
reétion eft un peu inclinée vers la tête , & qui eft
failiante par fon extrémité au-deffus du bord anterieur
de la nageoire. Cette nageoire eft fi épaiffe
. vers le bas, qu’elle feroble être une production du
dos ; la nageoire poftérieure a la même formé que
la précédente , & n’en diffère qu’en ce que l’épine
qui la traverfe eft inclinée vers la qüeue. Le dos
s’élève peu à peu en éminence , depuis la partie
plate de la tête , &. Willughby conjecture que c’eft
ce qui a fait donner à ce poiffon le furnom de Porc ,
à moins qu’on ne l’ait ainfi appelle, parce que ,
fiiivant Rondelet, il aime à fe rouler dans la fange.
L’individu, décrit par Willughby ne pefoit que
quatre livres romaines ; mais il falloit qù’iMût jeune,
puifqu’âu rapport de Bellon * le foié feul de cet
animal donne quelquefois jufqu’à fix livres d’huile.
. On trouve ce poiffon dans la Méditerranée. Sa
couleur eft d’un brun obfur.Sa peau, qui eft chargée
d’afpérités ou de petits aiguillons, fert à polir diffé-
j rents ouvrages. Sachair eft fi dure ^ & aies fibres fi
j fortement adhérentes entr’elles, qu’à peine peut-on
J l’entamer avec lë couteau ; aüfirprend-on rarement
I ce poiffon , & les habitants de la campagne^ eux-
-■ -mêmes $
B l êm e s d é d a i g n e n t - i l s d ’ e n m a n g e r , lo r fq u e t o u s
les autres poiffons leur manquent.
Bellon a cru que ce poiffon «toit le Velpecula
des anciens. A ce fujet Rondelet critique ce
Naturalifte avec aigreur , fur ce que la forme
du Humantin empêche, dit-il, les petits poiffons
de cette efpèce d’entrer dans l’eftomac des gros .
comme les anciens le racontent de leur Vulpc-
cuU. Cette idée ridicule , adoptée par Rondelet,
ne pouvoit être plus déplacée que dans une réfutation.
Cet Auteur n’eft pas mieux fondé à critiquer
les figures que Bellon a données du Humantin
, & à inviter le leéteur à en faire la compa-
raifon avec la fienne , qui eft beaucoup plus imparfaite
, ainfi que l’obferve M. Brouffonet ,
Mémoires de l ’Acad. des Sciences , ann. 1780.
p. 676*
HUNIER. Voyei C a l e n .
D à Hifloire Naturelle. Tome I II.