
que du ventre, ôc fe rapproche enfuite du milieu
; la peau eft légèrement chagrinée.
M. Broullonet, de qui nous avons emprunté une
partie de cette defcription, ( Mém. de VAcad, des
Sciences , an. 1780 , pag. 655 ) , a obfervé au
cabinet du Roi un individu de cette efpèce, qui
avoit deux pieds de long.
Selon Willughby , YEmiffole parvenu à fon plus
grand accroiffement, pèle environ vingt livres.
Quelques Auteurs lui donnent l’épithète de lavis
(liffe) , non pas qu’il ait la peau douce au toucher,
car tous les poiffons de ce genre l’ont plus'ou moins
•chargée d’afpérités, mais pour le diftinguer de
l’Aiguillât, auquel le même Auteur dit qu’il ref-
femble beaucoup, fi ce n’eft qu’il n’a point; comme
lui , d’épines auprès des nageoires du dos. Sa
couleur eft cendrée fur le dos ôc fur les cotés,
•elle du ventre eft argentée.
La variété B fe trouve ainft décrite dans "Wil-
lughby, page 6 t. Ce poiffon ne paroît différer de
l'EmiJJole, qu’en ce qu’il eft moucheté de taches
blanches, femblables à - peu - près à des lentilles,
ce qui a fait donner à cette efpèce le nom de Lcn-
tillat. Celles qui fe trouvent fur les côtés font plus
petites Ôc plus nombreufes que celles du dos. On a
trouvé de lareffemblanceentrepluffeursdecestaches
ôc des étoiles ; de-là les noms d'Ajlétias 6c de Galeus
ficllatus , qu’on a encore donnés à ce poiffon. Rondelet
dit que le Lentillat a la peau moins rude que
l’Emijf'ole ; mais Willughby n’a point obfervé cette
différence.
On trouve YEmiJJole dans l’Océan & dans la
Mediterranée.
EMOI. ( 1’ ) Efpèce de Polynème.
Polynemus plebeius. Brou s son e t , Ichthyol.
D e cas. prima. .
C’eft dans un des voyages du Capitaine Cook
qu’a été obfervée , pour la première fois , par
Mrs Banks ôc Solander, cette efpèce de Polynème,
dont nous allons donner la defcription d’après
M. Brouffonet.
U Emoi a le corps comprimé par les côtés, 8c
d’une forme.alongée, & qui imite à-peu-près celle
d’un fer de lance. Son diamètre perpendiculaire ,
à l’endroit oh il eft le plus grand , ç’eft - à - dire,
entre la fécondé nageoire du dos 8c la nageoire de
l’anns , eft à fa longueur dans le rapport de deux à
iept. Le ventre eft affez droit, un peu plat entre les
nageoires de la poitrine ôc celles du ventre, 8c
demi - cylindrique dans fa partie poftérieure ; le
dos eft légèrement courbe dans le fens de la longueur,
convexe dans celui de la largeur, un peu
bombé vers les nageoires dont il eft garni. La
furface des côtés eft prefque. plane. La queue eft
comprimée latéralement, ôc. convexe en-deffus ôc
en-deffous.
Les écailles font difpofées en recouvrement ,
dans des directions, longitudinales ; elles o.nt,.à-:
peu-près la forme d’un rhombe, font échancréës
à leur baie, arrondies à leur Commet > 6c. liftes
en leurs furfaces. Les lignes latérales ont leur
pofition affez élevée , 8c s’étendent parallèlement
au dos, en paffant fur le milieu des écailles
qu’elles parcourent.
La tête eft comprimée latéralement, égale au
corps en largeur dans fa partie poftérieure , d’une
forme qui approche un peu de celle d’une pyramide
quadrangulaire ; elle eft de plus faillante, quoi-
■qu’obtufe, à fon extrémité , &. garnie d’écailles
difpofées en recouvrement., fur des lignes obliques,
excepté par - deffous, oh elles ne gardent aucun
ordre régulier.
L’ouverture de la gueule eft ample, 6c un peu
arrondie. La mâchoire fupérieure dépaffe celle
de deffous, 6c le poiffon a la faculté de la retirer
à fon gré par les côtés. L’une 6c l’autre font garnies
de dents minces 6f effilées, ferrées les unes
contre les autres, affez égales entre elles, 6c
inclinées en - dedans.
Les ouïes ont leurs ouvertures fituéesjîe. côté ,
un peii plus près de l’extrémité du mufeau que
des yeux ; ces ouvertures font doubles de part 6c
d’autre ; celle de derrière eft un peu plus grande,
& à-peu-près ovale ; l’antérieure eft d’une figure
orbiculaire.
Les yeux font prefque une fois plus rapproches
de la pointe du mufeau que de l’angle fupérieur
de l’ouverture des ouïes, ; leur diamètre eft grand,
leur orbite circulaire 6c recouverte par une membrane
diaphane ÔC d’une fubftance un peu gélati-
neufe ; leurs iris ont un éclat argentin , 6c leurs
prunelles font noires-
Les ouïes, au nombre de quatre de chaque côté,,
ont leurs opercules affez plats, offeux, mais flexibles
, 6c compofés d’une double lame.
On voit, de part & d’autre du corps, antérieurement
à la bafe des nageoires de la poitrine,
cinq efpèces de doigts, ftmples, effilés, qui s’insèrent
obliquement fur le corps ; le premier, du
côté des nageoires dont on a parlé , eft Je plus
long ; les autres vont en décroiffant infenfiblement-
La première nageoire du dos eft courte, dénuée
d’écailles , d’une forme un peu triangulaire..
Elle s’étend à-peu-près depuis le milieu ch; l’ef-
pace entre l’extrémité du mufeaii ÔC la naiffânce
de la nageoire de fanus, jufqu’à la moitié- de la
diftance entre les coins de. la gueule 6c l’endroit
oh finit la ’fécondé nageoire du dos. Ses rayons
font {impies , allez roides , un. peu piquans , ÔC
légèrement courbes, le premier eft très-court j
le fécond prefque âuffi long que le troifième 9
les fuivans décroiffent. graduellement, en forte
cependant que le dernier a trois fois la longueur
du premier; La membrane qui lie tous ces râyoris
eft diaphane , marquée de points bruns, ÔC teinte
de cette même couleur à fon fommet. .
La fécondé nageoire du dos eft pareillement
courte ,.6c id’nnfe figure un peu échanerée ; elle
a fa bafe garnie de petites écailles, qui fe .recouvrent
à peine lès unes les autres. Elle commencé
à*peu-près à égale diftance des yeux &*de l’angle 1
rentrant de la nageoire qui termine la queue ; 6C
fon extrémité eft intermédiaire entre le fommet
des nageoires de la poitrine & la bafe de la
nageoire de la queue. Son premier rayon, qui j
eft fimple 6c épineux, eft au moins une fois
plus court que le fécond; les fuivans font rameux
à leur extrémité ; le fécond eft un peu dépaffé
par le troifième ; les autres vont en diminuant
infenfiblement jufques vers les derniers, qui font
à-peu-près égaux entre eux. La membrane qui les
unit eft un peu tranfparente , & a fon bord fupérieur
marqué de points bruns.
Les nageoires de la poitrine font placées très-
bas. Leur infertion fe fait fur une ligne oblique au
corps, ôc leur expanfion dansune direction à-peu-
près horizontale. Leur fommet eft tronqué obliquement
, 6c leur bafe légèrement écailleufe à
l’extérieur. Cette bafe occupe le milieu de l’efpace
compris entre la pointe du mufeau & l’anus. Leurs
rayons fupérieurs ont une légère courbure ; le
premier eft fimple , 6c étroitement appliqué contre
le fécond, qui le dépaffe un peu, & n’eft point
non plus divifé ; les fuivans font flexibles & ont
leur extrémité branchue ; le troifième 6c le quatrième
font les plus longs ; le dernier eft un peu
plus court que le premier. La membrane commune
eft obfcure 6c ponéhiée de brun.
Les nageoires du ventre font rapprochées l’une
de T autre ; leur infertion 6c leur expanfion fe font
obliquement ; leur forme eft celle d’un trapezoïde ;
elles font couvertes d’écailles difpofées irrégulièrement.
Leur bafe eft au milieu de la diftance
entre l’extrémité du mufeau 6c l’endroit oh fe termine
la nageoire de l’anus. Leur rayon extérieur
eft un peu plus court que le fuivant, d’une con-
fiftance épineufe ÔC fans divifion à fon extrémité.
Les autres font rameux ; le plus extérieur dépaffe
le premier. La membrane qui unit ces rayons eft
diaphane, fans aucune tache à fa bafe, 6c mouchetée
fur fon bord fupérieur de points blancs difpofés irrégulièrement*
La nageoire de l’anus eft courte , un peu échan-
crée en forme de faulx, 6c garnie de petites écailles
qui fe recouvrent à peine les unes les autres. Elle a
fon origine à égale diftance entre la bafe des
nageoires de la poitrine ôc celle de la nageoire de
l’anus , ÔC fe termine prefqu’au milieu de l’efpace,
entre la bafe fur laquelle s’insèrent les digitations
dont on a parlé 6c l’extrémité de la queue. Ses
trois rayons antérieurs font fimpies ôc épineux ;
le premier eft très-court ; le fécond eft de moitié
moins long que le troifième 3 tous les fuivans font
flexibles & rameux à leur extrémité. Le quatrième
a le double de la longueur du troifième ; le cin-
« quièmé eft encore plus long ; ceux qui fuivent
décroiffent infenfiblement , 8c les derniers font
ptefque de niveau à leur extrémité. La membrane
de cette nageoire eft un peu tranfparente, 6c a
fon bord fupérieur moucheté de brun.
La nageoire de la queue eft ample , écailleufe ;
6c partagée en deux lobes , dont l’angle rentrant
eft; obtus. Ces lobes imitent, par leur forme , celle
d’un fer de lance , 6c ont leur fommet légèrement
échancré. '
Tout le corps du poiffon eft d’un blanc argenté,'
avec une teinte de gris cendré fur le dos. Les nageoires
font blanchâtres.
On trouve ce poiffon dans la mer du Sud , autour
des îles d’Otaïti 6c de Tanna. Il fe tient près
du rivage, aux endroits oh la mer eft couverte
d’écume. On employé, pour le prendre , des
hameçons couverts de plumes blanches.
EMPILE ou PILE. On appelle ainfi un fil, foit
de crin , foit de chanvre , ou même de léton , auquel
on attache un haim, ôc que l’on fufpend aux
lignes ou cannes. La grofleur des empiles varie fuivant
la force des haims, ÔC les différentes efpèces
de poiffons que l’on fe propôfe de prendre. Il y
a des empiles Amples, 8c d’autres qui font doubles r
il y en a de rondes, 6c d’autres qui font treffées
en forme de cadenettes. Les Pêcheurs de la Méditerranée
donnent aux empiles le nom de BreJJeau•
EMPILER LES HAIMS. C’eft les attacher à
une empile.
EMPOISSONNEMENT D’UN ÉTANG. Il
conftfte à mettre dans l’étang de l’aivin , e’eft - à-
dîre, de petits poiffons qui y prendront de l’ac-
croiffement 6c s’y multiplieront par la fuite. Pour
remplir ce but, 6c tirer un parti avantageux de
Y empoisonnement, il y a un choix à faire , relativement
aux lieux ôc aux circonftances , parmi les
poiffons que l’on deftine à peupler un étang.
M. Duhamel, dont nous ne ferons ici qu’ex-
•traire l’article fur cette même matière ( Traité des
-Pêches, i etepartie, fe&. 3 , chap. 3.) remarque que
•quand on peche les grands étangs, il s’y trouve
naturellement des Barbeaux, des Chevannes, des
Meuniers, des Goujons, ainfi que de ces poiffons
qu’on nomme Blanchaille. Ces differentes efpèce s
n’ont qu’une valeur médiocre ; on ne les achette
point pour les tranfporter dans les grandes villes ;
on les confomme aux environs même de l’étang,
oh on les vend à bas prix par lot , 6c, comme
l’on dit, à la biliotée.Cés poiffons ne font, par
conféquent, que des reffources acceffoires dans
un étang , dont on profite, parce qu’on les a en fa
difpofition, mais qu’on ne cherche point à accroître
ÔC à multiplier.
Les poiffons eftimés, qu’on appelle marchands 9
& qui fervent à peupler les étangs , font la Carpe,
le Brochet, la Perche, la Tenche, 6c la Truite.
On y peut joindre l’Anguille.
La Tenche fe plaît par-tout, mais particulièrement
dans les étangs limonneux. Ce poiffon peuple
T beaucoup ôc fe tranfporte aifément en vie. D’arl-
j leurs, les groffes Tenches font eftimées , quand
telles ne feritent point la vafe ; mais on convient
affez généralement qu’il faut plus de terrein pour