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Kn Angleterre, Tope; à Marfeille, P a l ; à
Rome., Lamiola vel Çanofa.
< Ce poiffon s’accroît quelquefois jufqu’à cinq
pieds de long. Willughby dit qu’on en voit qui
pèfent cent livres. C’eft ce qui lui a fait donner
en Italie le nom.de Lamiola, diminutif de Larnia,
par lequel on défigne le Requin, qui eft un des
plus.grands poiffons de ce. genre.
Le Milandre reffemble beaucoup àd’EmiffoIe ;
mais; Ijèlon M. Brouflonet, il en diffère, comme
de .toutes les autres efpèces de ce genre , par fes
dents ,, qui font à-peu-près triangulaires'& dentelées
fur un de leurs côtés : ces dentelures font
à peine marquées dans les jeunes individus.
Le Milandre 5 fuivant le même Auteur , a le
mufeau alongé & applati ; les dents placées fans
ordre, prefque triangulaires, comme on l’a dit,
.& dentelées fur leur bord vertical, terminées en
une rpointe aiguë qui' eftutournée vers les angles
de la gueule ; la langue grande & arrondie; les
narines placées près de l’ouverture de la gueule,
&. en partie fermées par un lobule court ; les
yeux à-peu-près à égale diftance entre le bout
du mufeau & le premier évent ; les trous des
tempes très- petits & d’une forme alongée ; les
-évents très-voiflns, & leurs membranes difpofées
.en recouvrement comme des tuiles.
Les nageoires de la poitrine font grandes &
légèrement échancrées à leur extrémité ; la première
du dos eft prefqu également éloignée de
la bafe des peâorales & de celle du ventre ;
celles-ci font une fois plus petites que celles de
la poitrine ; elles entourent l’anus, qui fe trouve
fitué un peu en-deçà de la moitié du corps : la
nageoire de l’anus eft plus près de la bafe de celle
de la queue que de l’anus, & fe termine en pointe
par la partie poftérieure ; la fécondé du dos, plus
petite que la première, & de la même grandeur
que celle de la queue , eft fituée un peu au-devant
de l’à-plomb de celle-ci : la queue eft grande, &
fa nageoire eft divifée en deux lobes inégaux ; la
peau eft légèrement chagrinée. Cette defcription
a été faite fur un individu obfervé par M. Broufi-
fonet, dans le port de Cette. Le corps du poifton
étoit long de trois pieds , & d’une couleur grife.
( Voye[ les Mémoires de VAcadémie des Sciences ,
année 1780 , page 654. )
Willughby prétend que la chair du Milandre eft
tendre, & n’a pas un goût défagréable, quoique
.d’autres en puiffent dire. M. Brouflonet en porte un
jugement bien différent, & qui eft appuyé fur le
témoignage des Pêcheurs, que l’on ne foupçonnera
pas d’être dédaigneux par excès de délicateffe. « La
» chair du Milandre, dit-il, eft très-dure, & de
3> mauvaife odeur ; on la fait pourtant quelquefois
» fépher ; mais l’abondance & le bon marché
» peuvent feuls déterminer des Pêcheurs affamés
k à s’en nourrir ».
Ce poiffon, au rapport de Rondelet, eft fort
redouté des pêcheurs & des nageurs, qu’il tâche
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de fai fi r par les talons, les jambes, les jarrets ,
ou toute autre partie qui lui donne quelque prife.
Il ajoute qu’il eft fi avide de chair humaine, qu'il
s’élance prefque fur la terre pour attraper fa proie.
On trouve le Milandre dans les mers voifines de
l’Italie , de l’Angleterre , &c.
MIRAILLET. (le ) Efpèce de Raie.
Raja Miraletus. Lin. Syfi. nat. dmphybia nantes.
Raja. n°. 4 .
Raja dorfo ventreque glabris , aculeis ad oculos ,
ternoque eorurn ordine in caudâ. Ibid.
Muf. Ad Fr. 2. p. 50.
A rtedi. Gen. 72. fyn . 101.
Raja dorfo dipterygio , aculeorum ordine folitario ,
caudâ gracïli pinnatd , ordine aculeorum terno , rçfiro
fubacuminato. G ronov. Zooph. 1 5 5 .
An Raja oculata & lavis. Rondel. L. 12. c. 9.
P • 349 •
A ldrov. L.\ 3. c. 51.7?. 453.
Gesn. p. 793. 933. <5* ( Germ.) fo l. 69. 79.
Raja oculata. Jonston. L . 1. tit. i. c. 3. a. 3.
punc. 5 . f. 1 9 . f 4 .
Charlet. p . 130.
A n Raja levis oculata. ScHONEV. ? p* 58.
Raja lavis oculata. W illugbh. p. 72.
Rai. p . 27.
Raja fiellaris. Sa l v . fo l. 150. a.
Raja. Sa l v . fo l. 148. b. ad iconem 51.
A n Miraletus. Bell O N ?
G esner. p . 793.
Dafybatus in utroque dorfi latere macula magna ,
oculo Jîmili j rojlri fupinâ parte afperâ j . in caudâ
quinque fpinarum ordine s , pinna dua. K lein. Pifc.
M if . 3. p. 35. n. 1.
A Venife, Barracol; à Rome, A r filla .
Willughby regarde cette efpèce de Raie comme
une des plus petites de fon genre. L’individu qu’il
a mefuré avoit dix pouces & demi de long, depuis
l’extrémité du mufeau jufqu’à celle de la
queue, & fix pouces &. demi de largeur. Les
deux furfàces du corps, felon le même Auteur,
font entièrement liftes-, excepté le bord des yeux,
où l’on remarque un petit nombre d’épines ; il y
en a aufli quelquefois une ou deux fur le dos. La
partie inférieure eft marquée de lignes blanchâtres,
ondées &. fituées tranfverfalement. Mais ce qui
diftingue fur-tout ce poiffon de tous les autres
cartilagineux plats, ce font deux belles taches qu’il
a fur'le dos ; le milieu de ces taches eft: d’une
couleur de pourpre, qui prend vers les bords une
teinte noirâtre. Le deffus du corps eft d’un bsun
rougeâtre ; la queue eft garnie de trois rangées
d’épines, dont les deux latérales ne fe prolongent
pas plus loin que la première nageoire du dos;
la fécondé des mêmes nageoires eft prefque contiguë
d’une part à la première, & de l’autre à
l’extrémité de la queue.
La Raie lifte, décrite par Rondelet fous le nom
de Miraillet, diffère de la précédente à quelques
égards ; car elle avoit, fur le milieu des ailes, des
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taches fembîables à des yeux , peintes de trois
couleurs ; le milieu, qui repréfente la prunelle ,
étoit bleu ; autour de cette partie étoit un cercle
noir, infcrit dans un autre qui étoit jaune. Ce
même poiffon avoit aufti un plus grand nombre
d’aiguillons que les autres Raies liffes. Mais ces
diverfités n’ont point paru allez confidérables à-
Willughby , pour conftituer une efpèce à part,
d’autant plus que , félon cet Auteur, non-feulement.
les deux fexes, dans ce genre de poiffon ,
diffèrent entr’eux, comme on l’a vu , foit par le
nombre, foit par la fituation des épines, mais
peut-être même cette différence fe trouve-t-elle
entre les individus' d’un même iexe ; « car,
» ajoute-1-il , à peine fur mille poiffons de ce
«genre en trouve-t-on deux qui fe reffemblent
» parfaitement par le nombre, l’arrangement & la
» grandeur des aiguillons ».
MIROIR. (Raie à miroir.) La Raie, nommée
ainfi par le Tradü&eur de Rondelet S n-eft probablement
qu’une variété du Miraillet.
Miroir. (Pêche au)On fe fert pour cette pêche
d’un miroir, fur lequel on reçoit la lumière de la
lune pour attirer les poiffons, comme on fait celle
du foleil pour prendre des alouettes. Les Chinois
employent, au lieu de miroir, une planche colorée
en blanc & enduite d’un vernis poli; On a remarqué
que les poiffons venoient en foule du côté où
ils appercevoient de la lumière. De-là encore l’idée
d’employer le feu pour les attirer. Voye^ Feu.
MISGURN. ( le ) Efpèce de Cobite.
Cobitis fofc ilis. L in . Syfi. nat. Pifces abdotn.
Cobitis , n°. 4.
Cobitis cirris olito , fpinâ fupra dculari. Faun..
ƒ “ «•- 3 4 3 . ;■ ■ ’ ;• :
Cobitis acüleo bifurco fupra utrumque oculum.
Gronov. A tt. U p f -'1742. p. 79. t. y.
Cobitis carulefcens , lineis utrinque quinque Ion-
gitudinalibus. A r t e d . Gen. 2 . fy n . 3 .
Mifgurn feu Fifgurn, P ifcis Lampetriformis No-
rimberga & Ratisbona. Willugh. p. 118.
Rai. p . 70.
- Les fynônymes fuivants paroiffent fe rapporter
à cette efpèce.
Mufiela fojfilis Beifsker vel Beifecker.' Gesner.
Mufielà fojfilis Gefneri, Germanis Peifsker f e i
Beifsker. WILLUGHB. p. 1 2 4 .
R ai. p . 69,
Mufiela fojfilis. A ld ro v . L . 5. c. 7. p. 579.
Pifces foJJUes. JONSTON. L . 3. tit. 2. c. -j. H 28.
A n Pflcilia, ScHONEV. p . 56 ?
Ce poiffon eft plus latge & plus applati q.u€
PAnguille ; fa largeur eft à-peu-près uniforme
d’un bout à l’autre : il eft remarquable par cinc
efpèces de bandes noires qui s’étendent depuis 1*
tête jufqu’à la queue , &. dont Tune eft fur le
fommet du dos ; deux autres plus larges fur le
milieu des côtés, & deux plus étroites vers 1e
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bas des mêmes parties : les efpaces intermédiaires-
& le deffous du corps font d’un blanc fale, par-
femé de points noirs ; il y a aufli des taches noires
fur toutes les nageoires , & principalement fur
celles du dos & fur la queue.
La gueule eft petite , arrondie , entièrement
femblable à celle de la Lamproie , environnée'
de dix barbillons, dont fix naiflënt de la mâchoire
fupérieure , & les quatre autres , qui font plus
courts, tiennent à la mâchoire inférieure ; il y a
aufli de part & d’autre, auprès des narines, deux
barbillons d’une fineffe extrême : les yeux font
petits , & recouverts d’une membrane tranfpa-
rente : les ouïes font au nombre de quatre de
chaque côté ; il paroît y avoir un petit trou entre
leurs ouvertures au-deffoüs de la gueule.
Ce poiffon a fix nageoires , une fur le dos ,
garnie de fëpt rayons ; deux auprès des ouies ,
ayant chacune onze rayons ; deux fous le ventre ,
dont les rayons font au nombre de cinq, & une
qui commencé à l’anus, & qui a fix ou fept rayons ;
la nageoire de la queue eft arrondie , & a feizc '
rayons d’une fubftance cartilagineufe. La veffie
d’air manque à ce poiffon. 11 eft commun en
Allemagne, où on le trouve dans les eaux tranquilles
•& fangeufes. Baltner dit que lorfqu’ii refte
à fec fur le limon, il fait entendre une efpèce de
fifflement. L’individu , d’après lequel a été faite la
defcription précédente, avoit environ dix pouces
de longueur. (W il l u g h b y .)
Nous joindrons "ici la defcription que donne
Willughby du Mufiela fo jfilis , qui n’efl: probablement
qu’une variété du Mifgurn.
On a donné j fuivant l’Auteur dont il s’agit, le
nom de Muftele foffile à cette efpèce de poiffon r
parce quJon le prend en creufant la terre, où il
pénètre à la faveur des petits courants formés par
les rivières qui arrofent les lieux marécageux. Ce
poiffon , félon la defcription qu’en donne Gefner»
, d’après George Fabriciusf, eft long d’une palme &
épais d’un pouce ; cependant il s’en trouve de plus
grands : il a le dos d’une couleur cendrée , &
marqué d’une multitude de points & de taches
tranfverfales, les unes noires & les autres bleues z
le ventre eft jaune , avec des- taches blanches &.
des points rouges extrêmement petits ; la gueule
a deux appendices charnus , que l’animal étend
lorfqu’il nage , & retire îorfqu’il eft hors dé l’eau^
On prend ce poiffon dans la terre en plufiëurs
lieux de l’Allemagne. Il quitte quelquefois fes retraites
fouterraines pour entrer dans les lacs ÔC lès
marais. On dit que les Charlatans fe fervent des
Mufteles fofliles pour tromper les fpeôateurs, en
maniant devant eux de ces poiffons qu’ils font
' paffer pour des ferpents, à la faveur de la refi-
femblaftce.
Nous avons déjà obfervé que cette tylaftele
n’étoit peut-être, félon Willughby & Artedi, que
la même efpèce qui eft appellée Mifgurn & Fifgurr
à Ratisbonne & à Nuremberg. Les mêmes Auteurs.