
3oS P L Y
La Plie eft très-commune dans l’Océan. Il y
a des individus qui ont la furface du defTous
prefqu’aufli colorée que celle qui eft du même
côté que les yeux. Les Pêcheurs donnent le nom
de P lies doubles aux poiffons fur lefquels on ol?-
ferve cet accident.
M. Duhamel penfe que- les Plies paffent de là
Bier dans les rivières pour y frayer ; il fe fonde
principalement fur ce qu’on en trouve quelquefois
dans les eaux douces qui n’ont qu’un pouce ou deux
environ de largeur : il ajoute qu’il lui a paru que les
P lie s de la Loire, prifes aux endroits oh le fond
«toit fabloneux, avoient plus de délicatefle que
celles qu’on pêchoit au bord de la mer. Mais, lui-
.vant le même Auteur, les meilleures Plies ne font
pas comparables aux Limandes ; en forte que ceux
qui font à portée de fe procurer de ces derniers |
poiffonsdédaignent la P lie qui ne doit le cas
qu’on fait d’elle à Orléans , à T ours & ailleurs, |
qu’à l’éloignement oh les peuples de ces villes 1
font de la mer, & à la difficulté de fe procurer
des Limandes & d’autres poiffons plats meilleurs
que la Plie.
M. Duhamel dit encore qu’on nomme Targuer,
Targer y Targie ou T arche 3 une variété de la P lie
qui le prend à la mer, & qui eft très-large & a
le deffus du corps jnarbré* de rouge & de noir.
C’eft peut-être le même poiffon qui porte, dans
le pays d’Aunis, le nom de Tardineau.
On pêche les Plies comme les autres poiffons
plats. On a remarqué de plus que ces poiffons
s’enfouiffoient volontiers dans le fable 9 quand il
n’y avoit pas une grande épaiffeur d’eau ; les
Pêcheurs alors s’avancent pieds nuds fur le fable,
& quand ils fentent des P lie s fous leurs pieds,
ils les harponnent. On prend aufli desP lies 3 dans
le même cas.^avec un petit filet en poche, attaché
à l’extrémité d’une fourche ÿ on enfonce ce filet
dans le fable , vis-à-vis la tête du poiffon , qui
donne dans la poche en voulant prendre la fuite.
On dit que la faifon la plus favorable -pour la pêche
des Plies eft depuis le mois d’Avril jufqu’en Juin,
& depuis Octobre jufqu’en Décembre.
PLYETTER. On nomme ainfi, dans quelques
endroits la pêche à la foule. Voye[ F o u l e .
PLOMBÉ, ( le ) Efpèce de Labre.
Labrus livens, L in . Syfi. nau Pifces tjioracici.
Labrus y, n°. 3 3 .
Labrus caudâ rolundatâ y pinnâ. dorfi ramentaceâ 3
corpore fufco livido. Muf. Ad. Fr. 2. p. 80.
Ce poiffon, fuivant Linnæus , *a le corps* d’un
brun livide & plombé. La nageoire qu’il a fur le
dos eft garnie de trente rayons, dont les dix-huit
premiers font épineux. Les nageoires de la poitrine
©nt chacune quatorze rayons d’une confiftance
malle j celles da ventre en ont fix , dont un épineux.
La nageoire de l’anus en a douze , dont trois
font pareillement épineux ; celle de la queue en
a onze. On ne conçoit point les lieux oh fe trouve
te. poiffen^
p o 1
POINTILLÉ, (le ) Efpèce de Salmone.
Salmo pulvemlentus. L in. Syfi. nau Pifces abdornl
Salmo 3 n°. 27.
Salmo pinnis pulverulentis 3 lineâ laterali defcen••
dente. Muf. Ad. Fr. 2. p. 99. *
Ce poiffon eft remarquable par la couleur de
fes nageoires , mu femblent être parfemées de
grains dé poufliere , ce qui a fait donner, par
Linnæus, à cette efpèce de \Salmone le furnom
de Pulverulentus ( Poudreux ). Les lignes latérales
defcendent vers la queue. La première nageoire
du dos- a onze rayons ; la fécondé eft d’une
fqbftance charnue, comme dans les autres efpèces
du même genre- Les nageoires de là poitrine ont
chacune feize rayons ; celles du ventre huit. La
nageoire de l’anus en a vingt-fix , & celle de la
queue dix-huit. ( L in næ u s . ) . .
O i f trouve ce poiffon dans la mer de l’Amérique.'
POINTU, ( le ) Efpèce de Chetodon.
Chatodon acuminatus. Lin. Syfi. natu-r. Pifces
thoracici. Chcetodon3 n°. 3.-
Chcetodon caudâ integra , fpinis dorfalibus tribus
radio tertio longifjimo. Ibid»
Chatodon fafciis tribus fufc is 3 pinnâ dorfali feti--
formi. Muf. Ad. Fr. 1. p. 63. t. 33.
Ce poiffon, fuivant Linnæus, a le corps marqué
de trois bandes tranfverfales d’une couleur brune.
La nageoire qu’il a fur "le dos eft garnie d’abord
de trois rayons épineux, & enfuite de vingt-huit
rayons mous & flexibles, dont le troifième s’étend
fous la forme d’un long filament. Les nageoires de
la poitrine ont chacune feize rayons ; celles du
ventre fix , dont un épineux. La nageoire de l’anus
en a dix*neul:, dont les cinq premiers font pareillement
épineux. La nageoire de la queue eft
entière & a dix-fept rayons-
On trouve ce poiffon dans la mer de l’Inde.
POISSONS. Animaux du fixième ordre, qui-
ont des écailles &. des nageoires. Voye^ l’Intro*-
duâion- à l’Hiftoire Naturelle, tome premier des
Animaux , page xvij., & l’Introduffion à l’Hiftoire
Naturelle des Poiffons»
P o is so n d ’a r g e n t , ( le ) Efpèce d’Athérine.
Atherina Menidia. L in . Syfi.'nat. Pifces abdom,
Atherina y n°. 2.
Atherina pinna a ni radiis viginti quatuor. Ibid-
Menidia corporefubpellucido. B rown. Jam. 443.
t - 'r S - f - y- .... ; ' ■ .
Argentina lineâdatâ argented. in lateribus» G RO N*
Zooph. n°. 350.
Ce poiffon 3- fuivant Linnæus-, a le corps petit
& tranfparent ; les lèvres garnies d’une multitude
de dents, tandis que les mâchoires en font dé-
. pourvues., & qu’on n’en voit non plus aucunes-
fur la langue. Les écailles, qui recouvrent le corps
font parfemées- de points noirs fur leur contour.-
I Les lignés latérales font d’une couleur argentée.-
La première nageoire, du dos a cinq rayons &
, la fécondé dix. Les nageoires de la poitrine en>
i ont chacune treize, celles du ventre fix, La-na®-
p o 1
aeoire de l’anus en a vingt-quatre, dont le premier I
eft épineux; celle de la queue eft fourchue, &
garnie de vingt-deux rayons. ,k ;!■ ;< 1 . i: ioe»*; „
On trouve ce poiffon dans les eaux douces de
la Caroline. Il fraye au mois d’Avril.
P oisson de Pa r a d is , ( l e ) Efpèce de Po-
lyneme. '
Polynemus Paradifeüs. Lin. Syfi. natur. Pifces
abdominales. Polynemus 3 n°. 3*
- Polynemus digitis feptem > caudâ bifida. Ibid.
Paradïfeus pïfcis. L dw. A v . 208. t. 208«
Cette efpèce de Polyneme a,.comme le Mango,
qui appartient au même genre, fept appendices,
en forme de doigts , auprès des nageoires de la
poitrine ; mais il eft diftingué principalement par
fe forme de fa queue , qui a deux divifions, au
lieu que celle du Mango eft entière. Du refte, on
a peu de détails fur les caractères de ce poiffon,
qui fe trouve dans la mer des Indes.
Poisson d or é de la C hine, ( le ) Efpèce
de Cyprin. s ■,
Cyprinus aura tus. LlN.-5y/2. nat, Pifces abdomi-
nales. Cyprinus 3 n°. 7- A
Cyprinus pinnâ ani geminâ 3 c’audce tranfversa
bifurcâ.
Faun. Sueç. 2. p. 125. /. 2.
A ü .S to c k h . 1740. p- 403. t. 1. f . 1. 8.
Pifcis aureus. B aster, ait. Harlem. 7. p K 215.
t . 2. 4. 6. . A *
Cyprinus pinnâ ani duplïci 3 caudâ bifurca, B ALIC.
M u f Princ.rn. 57.
G ro n o v . Muf. 1. n°. 15.
Cyprinus pinnâ ani Jîmplici 3. couda trifurca. Id-
M u f 2 . nç. i'5.Q.
E dw av. t. 209»
Pet. G a z . t. 7 8 ./ . 7.
Poiffon doré de la Chine-3 que quelques-uns
nomment D o r a d e C h in o i fe . D ü h a m . Traité des
Pêches 3 2* part. fett. 4. ch. 4. art. 7. p. 5.7*
1. 2. 3 . 4,
Parmi les différentes produétions- de la nature
que l’on recherche comme objets d’agrement, il
en eft peu qui ayent d’aufli belles couleurs^ que le
poiffon dont il s’agit ici. Sa parure , oh éclatent
principalement le rouge de. la pourpre,. le jaune de
l’or , avec des teintes d’un blanc argentin , eft egalement
admirable par la vivacité de ces couleurs,
& par la manière dont elles font nuancées &. fondues
entre elles. Auffi les Chinois,.curieux de ^ce
qui peut contribue^, à l’ornement des lieux qu ils
habitent, élèvent-ils de ces poiffons avec grand
foin dans de petits étangs conftruits à cet effet. Les
Européens,, de leur côté, fe font emprefles de
s’en procurer, & les ont en quelque forte natura-
lifés parmi eux. On en. a peuplé les réfervôirs , les
viviers, & fur-tout les baffins des jardins , oh par
fes reflets que leurs-vives couleurs lancent à travers
ïes eaux, & qui empruntent un nouvel éclat de
l’agilité & des mouvements continuels de ces.petits-
animaux,.il^réjpuiffentro&ilj. & femblent partager,.
P O I 209
avec les fleurs des parterres voifins, le mérite d’embellir
& d’égayer ces lieux de promenade & de
délaffement.
Gronovius a décrit deux variétés de ce poiffon T-
qu’il regarde comme deux efpèces diftinéles, &
qui font indiquées par les phrafes de cet Auteur
citées ci-deflus. Suivant la fécondé defcription ,
qui eft la plus détaillée , ce poiffon a la tête
épaiffe , un peu plus large que le milieu du corps Y
convexe par-deflus, &. inclinée vers le raufeau. La
gueule eft dépourvue de dents, &. la mâchoire inférieure
eft un peu plus longue que celle d’en-
haut.
Les yeux font grands-, un peu arrondis, & ont:
leur cornée faillante , & recouverte par une mem--
brane particulière. Ils font placés plus près de la
gueule que des opercules.
Le dos eft convexe, & s’amincit en forme de
tranchant. Les côtés font très-larges ; d’une figure
bombée, & fe rétréciffent très-lenfiblement vers
la queue. Le ventre eft un peu applati, & s’amincit
comme le, dos , en carène aiguë. Les lignes
latérales font courbes & plus voifines du ventre
que du dos. Les écailles font affez grandes, &
difpofées en recouvrement.
La nageoire du dos eft fituée au milieu de la
longueur de cette partie ; elle s’élèvre beaucoup
& a dix-huit rayons mous , fimples & très-déliés.-
Les nageoires de la poitrine en ont chacune onze.
Celle du ventre font oblongues, elles ont huit-
rayons. La nageoire de l’anus eft petite & a huu-
rayons , dont le troifième eft très-fort & hériffé de
petites épines fur Ton bord poftérieur. La nageoire'
de la queue eft très-large divifée en trois
lobes aigus. Elle a quarante-quatre rayons;
La première defcription diffère , à plufieurs-
égards , de celle qu’on-vient de lire. Les principales
différences qu’elle indique confiftent, i°. dans la*
pofition de la nageoire du dos, qui eft plus près
de la'tête que fur la variété précédente; 20. dans
la forme dfc la nageoire de l’anus, qui eft compoféô
de deux rangées d’offelets diftinéls , mais dont les
parties inférieures s’insèrent deux à deux fur un1
même point ; 30. dans la pofition des lignes laté^
raies, qui s’écartent plus div"ventre que du dos ;
40. dans la figure de la nageoire de la queue, qui-
n’eft partagée qu’en deux lobes. Le même Auteur
indique aiilfi des nombres différents pour les rayons
de plufieurs nageoires ; fç.avoir, huit pour celle du1
dos, fept pdur chacune- de celles du ventre, &
vingt pour celle-de la queue.
Au refte, on a remarqué que le foin qu’on pre^
noit- d’élever ces poiffons-, & l’efpèce d’état de-
domeftic-ilé ou on les tenoit, produiraient fur eux
à-peu-près le même effet que la culture par rapport
aux fleurs. Linnæus dit que leurs nageoires'
varient, tant par leur figure, que par le nombre’
de leurs rayons. Les teintes de leurs couleurs fe
diverfifient pareillement, fuivant les differents individus.
Sur les uns,.c’eft le jaune-de l’or qui do**