
S I X I È M E O R D R E .
P O I S S O N S .
PES ÉCAI LLES ET DES NAGEOIRES (i):
I N T R 0 D
l a e s écailles & les nageoires qui fe
trouvent fur les Poiffons fuffifent pour les
faire diftinjfeer des autres animaux ; mais
ces caraâères ne donnent qu’une idée très-
imparfaite de la conformation des Poiffons.
Je ne les ai préférés aux. autres caraâères.
que parce qu’ils font apparents au dehors
du corps.
Il y a dans les Poiffons fine tâte , des.
narines & des oreilles comme dans le s .
Quadrupèdes vivipares, les Cétacées, les
Oifeaux, les Quadrupèdes ovipares & les
Sgrpens. Mais les Poiffons diffèrent des
Quadrupèdes vivipares des Cétacées Sc
des Oifeaux, en ce qu’ils n’ont qu’un feul
ventricule dans le coeur, que leur fang eft
prefque froid, & qu’ils refpirent par des
ouies. Ils font ovipares comme les Oifeaux,
les Quadrupèdes ovipares Sc les Serpens,
Sc par conféquent ils n’ont point de mamelles.
Les Serpens ont des écailles comme
les Poiffons , mais ils manquent de nageoires.
Les Poiffons ne peuvent marcher fur la
terre, puifqu’ils n’ont point de jambes ;
ceux dont le corps eft fort alongé Sc très-
flexible , comme celui des Anguilles, des
Gymnotes Sc des Àmmodytes, s’y traînent à
peine en rampant comme les Serpens ; mais
tls n’y refteroient pas long-temps fans périr :
il, faut qu’ils foient dans l’eau pour jouir de
toutes leurs facultés ; ils fe meuvent aifé-
U C T I O N.
ment dans ce liquide ; à l’aide de leurs
nageoires, ils avancent Sc ils reculent dans,
toutes les direâions; ils s’élèvent Sc ils
s’abaiffent. en ligne verticale; ils fe fou-
tiennent Sc relient immobiles à différentes
hauteurs, & fe pofent fur le fond de l’eau.
L’Homme nage par le moyen de fes jambes
Sc de fes bras, Sc lés Quadrupèdes v iv ipares
à l’aide de leurs quatre jambes ; mais
ces mouvements font violents, Sc épuifent
les forces de l’Homme & des Quadrupèdes.,
Il faut que la tête foit hors de l’eau pour
la refpiration, qui ne peut être interrompue,
que peu de temps, lôrfqne l’Homme ou les
Animaux plongent, parce qu’ils ont des
poumons qui demandent beaucoup d’air y
fans mélange d’eau. Les poiffons n’ont pas
befoin d’une fi grande quantité d’a ir, Sc
il paroît que leurs ouies le filtrent & le
féparent de l’eau pour le leur tranfmettre }
c’eft,pourquoi l ’eau eftla demeure naturelle
Sc néceffaire aux Poiffons ; au contraire ,
l’Homme Sc les Quadrupèdes vivipares n’y
font que dans un état forcé Sc toujours
mortel, fi leur tête y eft plongée trop
long-temps, .
La plupart des Oifeaux fe baignent; mais
ils ne peuvent pas nager ni relier fur l’eau ,
parce, que leurs plumes fe mouillent, Un
grand nombre d’O ifeaux, comme les Oies,
les Canards, les Cygnes, ont un plumage
qui ne s’imbibe pas d’eau, & qui en fort
J[i) Voyez la Ire Part, du Tom. Ier de l’Hift» Nat, introduitiüll, pag. xvii,
fUJfaire Nunnlle. Tome III, '