
Les-ouïes font placées dans une cavité
particulière , formée extérieurement par
plulieurs pièces offeufes & plates, qu’on
nomme opercules des ouïes. Ces opercules -
font compofés d’un plus ou moins grand
nombre de pièces offeufes , ôc leur bord,
ainfi que leurs faces, ont, dans différentes
efpèoes de Poiffons, des dentelures, des
épines, des tubercules, des écailles, &c.
L’ouverture poftérieure des ouies eft
'.'ordinairement très-large ; elle a, dans quelques
efpèces , différentes- finuofités ; elle,
n ’eft formée que par l’intervalle que laiffent
entr’eux les opercules des ouies ôc la partie
antérieure de,la poitrine.. Cette .ouverture:
ou fente eft fermée par une membrane plus
, o u moins étendue , ordinairement affez
épaiffe , & foutenué par un certain nombre
de rayons courbes :.on nomme cette mem-,
irane la membrane des ouïes ; elle tient aux
opercules; elle eft fufceptible d’extenfion
, dans prefque toutes lçs efpèces de Poif-j
fons.
Ces animaux reçoivent l’eau dans Jeuf
gueule, & la font paffer par le. fond de la J
gorge entre les ouies. Il paroît qu’elle-refte
quelque temps en contafl: avec ces organes;
la cavité qui les contient fe" trouve alors
fermée par la membrane des.ouies, ôc c’eft
par leur ouverture que les Poiffons rejettent
l’eau, dès que la refpiration eft
achevée.
La poitrine, le dos, le ventre , la queue
proprement dite & les côtés ont différentes
formes dans les diverfes efpèces de
Poiffons, ôc différentes grandeurs, comme
on le verra dans les articles du Dictionnaire
pour chaque efpèce.’
Le ventre des Poiffons eft la partie la
plus étendue de leur corps ; il occupe à-
peu-près tout l’efpace qui fe trouve depuis
' les nageoires pectorales jufqu’à l’anus. A
l ’extérieur du corps des Poiffons , on ne
diftingue pas les endroits où la poitrine fe
joint au ventre ; c’eft pourquoi Artedi ( i)
n’a pas confidéré ces deux parties féparé-
jnent l’une de l’autre, lorfqu’il a traité de
leurs différentes figures dans les .diverfes
efpèces de Poiffons. Il a dit que la poitrine
ôc le ventre étoient convexes fur les Lamproies
, les Anguilles , les Silures«, &c.
plans fur les Brochets, les Tenches , lés
Brèmes, les Sàlmones, &c . ôc que ces
mêmes parties formoient un angle aigu
fur les Clupes.
M. Gouan (z) dit que le ventre des Poiffons
eft la partie fituée entre l’extrêmite
de la poitrine ôc le commencement ou
l’origine de la queue. Il obferve que le
ventre eft caréné, anguleux, comme la
quille d’un vaifléau, prefque fur tous les-
Poiffons ;' dentelé, quand les écailles, qui
forment l’angle de la carène, font fépàrees
lesînnes des autres par leurs pointes, comme
fur,les Harengs, les Sardines, &e. plat ou
applati fur le Muge & l’Aiguille; renfle,,
faillant ôc arrondi fur le.Poiffon-Boeuf, la;
Rafcaffe, ôcc.
Il y a de chaque côté du corps & de la
queue une ligne que l’on appelle latérale,
qui eft plus ou moins apparente, ôc qui
varie dans les différentes efpèces de Poiffons
, par fes direûions ôc fes courbures.
L’anus eft placé à différentes diftances
du bout du mufeau ; fon orifice eft plus ou
moins grand.
La queue s’étend depuis l ’anus, jpfqu’â
l’extrémité poftérieure des Poiffons ; dans-
prefque tous , elle eft terminée par une
nageoire. La forme de la queue varie beaucoup
dans les différentes efpèces; elle eft
hériffée d’aiguillons ou de tubercules dans
quelques-unes.
Le corps des Poiffons eft recouvert d’une
peau plus ou moins, épaiffe ; les écailles
tiennent à la peau ; elles ont différents
degrés d’épaiffeur dans diverfes efpèces de
Poiffons : dans quelques - uns, tels que
l’Anguille , elles font féparées les unes
des autres, & recouvertes par l’épiderme.
Cette difpofition les a fouvent fait rné-
connoître : cependant elles fe trouvent dans-
le plus grand nombre des Poiffons ; elles fe
recouvrent en partie les unes les autres. H
{ï) Voyez; Ichthyologia de partibus Pifcium 3 pag. ïjj & 14^
Y°yez Hiil» des Pgiiïons ? pag. 39*
ÿ a des variétés dans leur forme ôc leur
grandeur.
Quelques efpèces de Poiffons ont le
corps recouvert d’une ou de plufieurs
pièces offeufes ôc dures qui tiennent lieu
d’écailles ; c’eft ce qu'on nomme la cuiraffe.
Plufieurs Poiffons, en place d’écailles ,
ont la peau garnie de petits tubercules épineux,
quelquefois applatis ; de ce nombre
font les Poiffons cartilagineux, tels que
les Chiens de mer , qui fourmffent le
chagrin.
On a donné le nom d’écuelle à un corps
charnu , arrondi, concave , placé fur le
Ventre de quelques efpèces de Pojffons,
entre les nageoires; c’eft-au moyen de
cette partie que ces animaux s’attachent
aux corps durs.
Les nageoires font compofées de membranes
qui renferment des rayons placés
entr’elles comme les bâtons d’un éventail
entre deux papiers : c'es rayons font offeux
dans la plupart des Poiffons, & cartilagineux
dans les autres.; ils font tous mobiles ;
en s’éloignant ou en fe rapprochant les uns
des autres, ils étendent ou plient les nageoires
; lorfqu’elles font étendues , ils lés ,
dirigent en différents fens, pour donner
differents mouvements au Poiffon. Auffi
a-t-on comparé les nageoires de la poitrine
à des ailes, ôc celles du ventre à des
pieds, comme je le dirai page vij de cette
Introduction. On diftingue cinq fortes de
nageoires, qui font les nageoires placées
fur la partie inférieure de la gorge, celles
de la poitrine, ou les nageoires des côtés
de la poitrine, celles du dos, du derrière,
de l’anus & la nageoire de la queue.
Les nageoires qui font placées fur le dos,
c’eft-â-dire dans l’efpace compris entre le
bout du mufeau & l’extrémité de la queue,
font appellées dorfales. Quand ces nageoires
font déployées,.les rayons qui les
foutiennent fe redreffent, & la nageoire j
eft alors dans une pofition verticale. Plu- i
fieurs efpèces de Poiffons n’ont point de I
nageoires dorfales ; d’autres n’en ont qu’une !
feulé, qui s’étend dans quelques-unes de-
puis la tête jufqu’à l’extrémité de la queue.
Dans d’autres efpèces, ces nageoires font i
au nombre de deux & même de trois ;
elles fe trouvent aulîî quelquefois réunies
avec la nageoire de la queue ; elles fervent
à maintenir le Poiffon en équilibre, ÔC
peuvent favorifer les mouvements qu’il-
fait avec fa queue pour avancer. Il y;a fur
chaque côté de la poitrine, dans prefque
toutes les efpèces de Poiffons, une nageoire
plus ou moins grande, dont la forme varie
très - peu dans les différentes efpèces , ôc
dont l’ufage eft de faire tourner le Poiffon ;
elles agiffent comme des rames. Dans certaines
efpèces de Poiffons, nommés Poiffons
volants , ces nageoires font très-étendues ,
ôc fervent à foutenir l’animal en l’air quand
il s’ élance hors de l’eau ; elles font alors
l’office d’ailes.
On a donné le nom de nageoires ventrales
, ou nageoires du ventre , à celles
qui font fituées fur la partie inférieure du
corps des Poiffons; elles font, dans prefque
toutes les efpèces, au nombre de deux;
un très-petit nombre de Poiffons n’en ont
qu’une ; plufieurs en font privés entièrement.
Leur préfence, leur abfence & leur
pofition'font les caractères des claffes adoptées
par Linnæus. ( Voye{ Classes. ) On
a comparé ces nageoires à des pieds ; elles
fervent à foutenir les Poiffons dans une
place fixe, lorfqu’ils ne font prefque aucun
mouvement.
Les nageoires placées derrière l’anus ;
à la partie inférieure de la queue , font
appellées nageoires anales ou de l’anus ;
elles manquent dans quelques efpèces de
Poiffons; leur nombre varie dans les efpèces
qui en font pourvues ; quelques-unes
en ont jufqu’à trois. Ces nageoires , quant
à leur forme & à leur ftruéture, font ordinairement
affez femblables à celles du
dos, ce qui paroît indiquer qu’elles font
deftinées aux mêmes fonctions ; elles font
d’ailleurs, comme les nageoires dorfales ,
réunies avec la nageoire de la queue dans
plufieurs efpèces de Poiffons.
La nageoire qui fe trouve placée à
l’extrémité de la queue, dans une pofition
verticale, eft appellée la nageoire de la
queue ; elle fait l’office de gouvernail :
au moyen de la furfaçe qu’elle préfente ,