
151 E N G
Les nageoires du ventre ont leur infertion presque
horizontale , & fe déployent dans une direction
oblique. Elles ont aum la partie extérieure de
leur bafe couverte d’écailles, ôc font d’une forme
qui approche de l’ovale. Leur bafe eft fituée à-peu-
près à égale diftance entre l’extrémité du mufeau-ôc
la naiflance de la nageoire de l’anus. Leur rayon
antérieur eft épineux , & prefque une fois plus
court que le fécond ; celui-ci eft partagé en deux
divisions inégales ; les autres vont en décoiffant
graduellement, ôc ont leur extrémité rameufe.
La nageoire de l’anus eft longue Ôc écailleufe.
Son origine eft au-delà du milieu du corps, ôc elle
finit auprès de la bafe de la nageoire qui termine
la queue. Ses trois rayons antérieurs font forts,
épineux , applatis, ôc renfermés en partie dans une
efpèce de fillon. Le fécond eft une fois plus long
que le premier. Les deux premiers rayons flexibles
font Amples, 6c les fuivans rameux ; le troiflème
eft Je plus long ; les autres vont en décoiffant in-
fenfiblement, de manière que la nageoire paroît
un peu échancrée en fer de faulx, dans fa partie
moyenne.
La nageoire de la queue eft légèrement tronquée
à fon extrémité. Les trois rayons qui la bordent
de part 6c d’autre font Amples, 6c les intermédiaires
rameux à leur extrémité.
La couleur du poiffon eft d’un gris-cendré argentin
, marqué de Ax bandes d’un bleu noirâtre.
La première, dont la teinte eft foible , paffe fur
Ja tête en allant d’un oeil à l’autre. La fécondé
s’étend entre les nageoires de fa poitrine vers la
naiflance de la nageoire du dos ; la troiflème répond
aux troiflème 6c quatrième rayons épineux
de la mêmç nageoire ; la quatrième traverfe le
milieu du corps, 6c eft un peu écflancrée en arc
dans fa partie antérieure. La cinquième répond à
la nageoire de l’anus ; la flxième eft peu fenflble
6c s’étend fur la queue. Les nageoires font de la
même couleur bleuâtre que ces bandes , qui prend
une teinte plqs fpnçée lur celles dp la poitrine
6c du vçntre.
On trouve ce "poiffon dans les mers des deux
Indes, autour de la Jamaïque, de la Caroline ,
des îles de la Société , dans la mer du Sud, ôte.
■ Selon Willughby , ce poiffon a été nommé
Stercorarius , parce qu’on le prend communément
dans des lieux infeéles, où il cherche fa nourriture
, ce qui fait que plufieurs perfonnps n’en
•yeujent point manger. Cependant, de quelque
manière qu’on le prépare , il a un goût agréable.
Le même Auteur dit que la longueur de ce poif-
jfpn çfl à peine d’une palme ; il foupçonne qu’il
pourroit bien ptre du nombre de ceux qui nagent
fur le cô^é ; mais, il ajoute , que la poft-
tion de fes yeux femble démentir cette eon-
ïetture , puifqu’il les a fttués fur les deux côtés
oppofés de la. tête.
ENGARRE* Efpèce de filet d’environ vingt-
fcuvt briffes de largeur ? lefté par uq de fe$ côtés
É P E
avec des bagues de plomb, 6c que deux bateaux
font avancer, en le tenant exactement tendu
pour chaffer jufques dans le corpou les Thons qui
font entrés dans les différentes chambres d’une
madrague. Voye£ l'article P ê c h e dans l’Introduction.
EPERLAN. ( 1’) Efpèce de Salmone*
Salitto Eperlanus. Lin, Syfi. nat. P i f ces abdom.
Salmo, n°. 13.
Salmo, capîte diaphane, radiis pinnee ani feptem~
decim. Faun. Suec. 350.
Ofmerus radiis pinnee ani feptemdecim. A rtedi*
Gen. ai. fpec. 45.
Eperlanus. R ondel. Part. a. p. 196.
Gesn. p. 362. 430. & (Germ.) fo l. 180. b.
R ond. A ldrov. L . 4. c. 12. p. 536»
JONSTON. L . 2. tit. 2. C. 2. t. 24. fig. 3.
C harlet. p . I 5 3.
WlLLUGH. p. 202. tab. N . »*. 6. fig. 4.
Raj. p . 6 6 .
Spirinchus & Stincus , ut vulgb Germani nominanti
Gesn. Parai, p. 29. 30.
- Spirinchus. J ON S T . t. 4J . f . 6. '
Schonev. p. 70.
RoberG. P if c .p . 21.
En Suède, N a r s ; en Danemarck, Smelte; en
Allemagne , S tint. Stinckfifch ; en Flandre , Spiring;
en Suiffe , Spirinch , Spiring,* à Anvers, Eperlai\\
en Angleterre, Sriielt.
L'Eperlan t {e\on Willughby, eft un petit poiffon
qui a environ neuf pouces de long fur un pouce
de large. Sa forme eft femblable à celle du Saumon
6c de la Truite , quoique plus alongée, eu égard
au volume de fon corps. Il eft fur-tout remarquable
par la tranfparence de fon crâne , qui eft telle, que
l’on voit diftinâement au travers tous les lobes
du cerveau. Suivant Artedi, prefque tout le corps
de ce poiffon eft tranfparent. Il a les yeux plats 6c
dénués de la membrane qui recouvre ceux d’un
grand nombre de poiffons ; les iris argentés , avec
des reflets verdâtres dans leur partie fupérieure ; les
narines percées de part ôc d’autre de deux ouvertures
; la mâchoire de deffus un peu plus longue
que celle de deffous , l’une ôc l’autre garnies , airift
que la langue, de dents, dont deux , parmi celles
de la mâchoire fupérieure 6c de la langue , font
. plus longues que les autres. Selon Artedi, on voit
fur la partie antérieure du palais quatre, cinq ou
Ax grandes 6c fortes dents, outre plufieurs rangées
d’autres dents beaucoup plus petites ; la mâchoire
inférieure eft garnie aulfi d’une rangée d’environ
neuf fortes dents, placée derrière un autre rang
de dents plus petites ÿ ôc la langue porte à fon
extrémité quatre ou cinq dents pareillement beaucoup
plus fortes 6c plus grandes que celles qui
font difpofées fur plufieurs rangées vers la partie
postérieure.
Les ouïes, au nombre de quatre de chaque côté',
font garnies d’une Ample rangée de rayons difpofées
comme les dents d’un peigne,
La
E P E M 3
La première nageoire du dos a onze rayons ; la
fécondé eft d’une lubftance molle ôc charnue. Les
nageoires de la poitrine ont chacune onze rayons ;
celles du ventre huit; la nageoire de i’anus en a
quatorze, ôc.celle.de la queue neuf.
Les iignes latérales font courbes au-deffus des
ouies, ôc defeendent enfuite en ligne droite vers
la queue. Le corps eft couvert d’écailles qui le
détachent facilement.
Le dos eft d’une couleur un peu fombre : en
1 examinant avec attention, ainfi que la furface de
.la tête , on y voit une, multitude de petites taches
noires. Le ventre ôc les côtés ont un éclat argenté.
h ’Eperlan' répand une odeur que plufieurs ont
-comparée à .celle de la violette. Il paroît que,
dans certaines faifons, cette odeur eft fi forte,
qu’elle en devient défagréable. Suivant Artedi,
on prend aux mois de Mars ôc d’Avril, temps
ou frayent les Eperlans, ùne grande quantité de
ces poiffons qui exhalent une odeur insupportable
pour quelques perfonnes. Quoi qu’il en foït, on
convient généralement que la-chair de Y Eperlan
eft délicate Ôc agréable au goût.
_ On trouve des Eperlans à l’embouchure de la
Seine, Ôc de plufieurs autres rivières de l’Europe j
ou ces poiffons remontent vers le printemps. On
employé différens moyens pour les prendre : affez
fouvent on fe fert d’une petite laine que l’on nomme
fenette à Eperlan, qui a environ cent braffes de
longueur , Ôc dont les mailles ont peu d’ouverture ;
un des Pécheurs refte à terre , pour maintenir une
des extrémités de la faine, à l’aide d’une corde
qui y eft attachée , tandis que d’autres, montés
fur un bateau, font décrire au filet une ligne circulaire
: peu-à-peu le bateau fe rapproche du
rivage, ôc on ramène le filet à terre , en hâlant
fur 1 extrémité qui étoit reftée dans le bateau, pour
la reunir avec celle que le Pêcheur , placé lur le
rivage , avoit confervée.
On pêche aulîi à l’embouchure de la Seine beauiorlque
la mer eft retirée ; on fe fert encore de
naffes pour cette pêche à la Meilleraye, à El-
boeuf, ÔCc. On n’en tend point au-deffous de
Rouen, parce qu’elles feroient emportées par la
rapidité de la marée.
Les jeunes Pêcheurs s’amufent quelquefois à
prendre des Eperlans dans de petites anfes ôc au
bord de l’eau, avec le filet nommé Carreau ou
Echiquier ; enfin on fait aufli ufage,pour la même
peche, d’une efpèce de chauffe qui porte le nom de
Dranguelle.y oyez, fur les différentes fortes de filets
dont on vient de parler , les articles relatifs à
chacun d eux , ôc l’article Pêche dans l’Introduéfion.
E p e r l a n b a t a r d . Voyer C r a d o s .
LPERONNÉ. (1’) Efpèce de Spare. fj
Sparus Spinus. L i n . Syfi. nat. Pifces thùracki.
Sparus, n°. 21.
s Par^s couda bifidâ , fpinâ dorfali recumbente.
M uf. Ad. Fr. 2. p. 74.
Mijhfre Naturelle, Tome J J l%
E P I
■ Læfl. Epifi. Mfc. an idem ?
Sparus Javanenjis. Osb. Iter 273.
Ce poiffon eft remarquable par différentes lignes
ondulées d’une couleur bleue dont il a le corps.
I taché. La nageoire du dos a vingt-trois rayons ,
dont les treize premiers font épineux ôc inclinés ;
les nageoires de la poitrine ont chacune feize rayons
tous flexibles ; celles du ventre en ont fix, dont
un épineux ; la nageoire -de l’anus en a feize, dont
les fept premiers font" pareillement épineux ; la
nageoire de. la queue eft divifée en deux lobes ;
elle a feize ou dix-fept rayons. On trouve ce poiffon
dans la mer des Indes , autour de l’île de Java.
EPERVIER. Efpèce de filet en forme d’en-
tonnoir ou de cloche, dont l’embouchure a quelquefois
jufqu’à onze ou douze braffes de circonférence.
Cetté embouchure eft garnie tout autour
;de bagues de plomb, qu bien de balles du même
métal , qu’on enfile , comme des grains de chapelet,
dans la cordé qui borde le filet. Le poids ,
de toutes ces balles eft d’environ quarante ou cinquante
livres. Le bas du -filet eft retroufljé en-
dedans, ôc attaché de diftance en diftance , pour
former des efpèces de bourfes. Il y a deux manières .
de pêcher avec l'Epervier ,* l’une en le traînant,
iil’autre en le jettant. Pour le traîner, il faut trois
hommes, dont deux, placés fur les bords du
courant d-’eau , maintiennent l’embouchure du filet
dans une pofition à-peu près verticale , en hâlant
fur deux cordes attachées à deux points de cette
embouchure, Ôc le troiflème Pêcheur tient une
autre corde qui répond à la pointe du filet. Lorsqu'il
y a du poiflon de pris, 6c qu’on veut relever
YEpervier s les deux premiers Pêcheurs lâchent leur
corde, de manière que toute la circonférence du
filet porte fur le fond, ôc le .troiflème tire doucement
à lui la corde qui tient au fommet du .oone„
en fe balançant alternativement fur les deux jambes
pour faire enforte que les plombs fe rapprochent
les uns des autres , ôc quand il les voit bien réunis,
il tire de toutes fies forces pour mettre promptement
le filet fur l’herhe.
La manière de jetter ce filet exige beaucoup
d’adreffe ôc de force ; elle confifte , en général , à
le déployer par un élan, de manière qu’il forme la
roue.-La corde plombée fe précipite à l’inftantau
fond 4e l’eau, ôc enferme les poiffons qui fe trouvent
dans l’intérieur du cône. Le Pécheur relève
enfuite fon épervier de la manière qui a été décrite
précédemment. Une attention bien importante eft
qu’il n’ait ni boutons, ni agraffes à fes habits, qui
doivent êîte feulement retenus par des lacets ou
des rubans ; autrement, fi une maille du filet s’ac-
crochoit à fes habits, il feroit infailliblement entraîné
dans l’eau , au moment où il prend fon élan
pour jetter Yépervier. {Voye^ Varticle P ê c h e dans
rlntrodùôipn).
ÉPINETT£. ( pêche à ) On appelle ainfi une
pêche dans laquelle on employé des haims faits
avec des épines que Ipa détache de l’arbre, avec
V