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crâne a de là tranfparence. La mâchoire fupérieure
eft plus longue que celle d’en-bas. Le mufeau eft
mou , alonge, & forme une faillie qui excède un
peu la mâchoire d’en-haut, & qu’Artedi 8c Lin-
næus comparent au nez de l’homme. Les yeux ont
leurs iris jaunes dans leur partie fupérieure , ou
d’une couleur d’or offufquée par de9 points noirâtres
: la partie inférieure eft ordinairement argentée.
Quelquefois cependant l’iris entier eft
d’un jaune qui tire fur celui de l’or. Les prunelles
font noires 8c d’une figure orbiçulaire.
Les opercules des ouigs ont l’éclat de l’argent,
avec des reflets dorés fur leur partie fupérieure.
Leur lame la plus voifine du dos a fouvent des
teintes de noirâtre. Les ouies , au nombre de
quatre, de part 8c d’autre, ont chacune une
double rangée d’offelets courts 8c un peu aigus ,
qui font à-peu-près égaux dans l’une & l’autre
rangée.
Le ventre eft applati, & affez large, depuis les
nageoires de la poitrine jufqu’à celles du ventre ;
mais entre celles-ci 8c la nageoire de l’anus il
s’amincit en forme de tranchant. Il règne une faillie
un peu aiguë fur le milieu de la furface fupérieure
du poifton , depuis le mufeau jufqu’à la
queue. Le corps eft revêtu de grandes écailles,
difpofées en recouvrement, peu adhérentes à la
peau, d’une couleur argentée fur le ventre, d’un
gris obfcur fur le dos ëc fur les côtés , qui font
quelquefois marqués de longues lignes noires, inégales
entr’elles.
Les nageoires de la poitrine font d’un rouge
foible ou d’une couleur rouffâtre, avec des teintes
d’un rouge plus décidé vers leur bafe , & une
bordure noirâtre à leur fommet. Elles ont chacune
feize rayons rameux , excepté le premier; les
trois antérieurs font les plus longs, & les trois
derniers font très-courts.
Les nageoires du ventre font auffi d’un rouge
pâle 8c ont chacune dix rayons, dont le premier
eft fimple 6c beaucoup plus long que les fuivants,
qui font tous rameux à leur extrémité ; le dernier
s’élève beaucoup moins que les autres.
. La nageoire du dos eft d’une couleur noirâtre ,
Sc a onze rayons rameux, à l’exception des deux
premiers. Le fécond eft le plus lo'ng, & s’élève
prefque une fois autant que le précédent. Les
-deux derniers font très-près l’un de Fautre. La
-nageoire de l’anus eft de la même couleur noirâtre
que la précédente ; elle a vingt - trois, ou même
vingt - quatre, 8c quelquefois vingt - cinq rayons ,
dans les individus mâles les deux antérieurs, fur-
tout le premier, font affez courts, 8c fimples à
leur extrémité, ainfi que le troifième ; celui-ci 8c
les trois fuivants font les plus longs.
La nageoire de la queue eft fourchue, d’une çou-
- leur qui tire auffi fur le noir, avec des nuancés de
rôugé à fes extrémités. Elle a vingt-feptou vingt-
huit rayons, dont les premiers 8c: les' derniers font
très-difficiles à compter ; les dix-neuf du milieu
V I M
s’alongent plus que les autres, & font: ramèüxlj
excepté les deux extrêmes.
La Vimbe a la chair molle , d’un goût affez doux,
mais un peu fade, 8c pleine d’une multitude de
petites arêtes fourchues, à l’une de leurs extrémités.
L’individu décrit par Artedi avoit près de
onze pouces de longueur, fur deux pouces 8c demi
environ de largeur, à l’endroit des nageoires du
ventre.
V im be. (la ) Efpèce de Salmone.
Salmo Vimba. L in . Syjl. nat. Pifces abdominale^
Salmo , n°. 19. .
Salmo pinnâ adiposâ fubferratd. Ibid.
Wimba. 1t. Wgotlu p. 631.
Le principal caraéfère diftinâif de ce poiffon,
fuivant Linnæus, confifte en ce que la fécondé
nageoire qu’il a fur le dos a fon bord légèrement
dentelé , au lieu de l’avoir entier , comme les*
autres efpèces du même geçre. La première nageoire
du dos eft garnie de douze rayons : les
nageoires de la poitrine en ont chacune ieize j
celle du ventre dix. La nageoire de l’anus en a
quatorze. On trouve ce poiffon dans le lac Vener(
en Suède.
VIVE, (la) Efpèce de Trachine.
Trachinus Draco. Lin. Syjl. nat. P ifces Jugularesi
Trachinus , n°. 1.
Trachinus. It. Scan. 32.3*
Faun. Suec. 305.
Trachinus maxillâ inferiore longiore * cirrfs defj
tituta. Art. Gen. 42. fyn. 70.
Gronov. Muf. 1. h. 97.
ld . A B . Upfal. 1742. p. 95.' '
S? CL. ApcLMV. Arist. L . 8. c. 13;
Ælian. L . 2. c. 50.
O p p i a n . L . 1. p. 7. L . 2. p. 46.'
ApcLKM TcLhcLTTlOV. ÆLIAN. L . II . C. 4I, L . I ^
C. 12. p. 816.
Draco marinus. P l in . L • 9. c. 27.
Is id o r . L . 12. c. 6.
Be l lo n .
WOTTON. L . 8. C. 178. fo l. 158. |>||;
S a l v ia n . fo l. 71. ad lconem.
Draco. G il l . Nom.. 65*
R ondel. L . 10. c. 11. p. 300.
 ld r o v . L. 2. c. 50. p . 256.
Jonston. L . 1. tit. 3. c. 3. a. 1.punSt. 2. t. 2 i\
f . 1 . 3.5.
CïtARLET. p. 146.
Draco five Araneus p ifcis. Sa l v ia n . f . 71 .b .
Draco marinus five Araneus. R on delet. L . 10.
'C. 11. p . 301..
Draco five Araneus Plin ii. G esn. p . 77* 7&* 89»
6* ( Germ.) 43. b.
W il l u g h . p. 288. tab. S» n°. 10. fig. p 2,
Ra i . p. 91.
.Araneus. Plin. L . 9. c. 48.
C h a r l e t . p. 149.
Araneus Aldrovandi alter. A ld r o v . L . 2. c. 50«
■ p- 2?8* ■ I ;
A r a n eU l
V I V
r.Araneus vel Draco. Sh on ev . p. 16.
Aranea. IsiDOR. L . 12. c. 6.
Cu B. L . 3. c. 3. fo l. 71. b.
Trachurus. J o v . c. , 1 9 . p. 8 6 .
Trachina. J o v . c . 19. p. 86.
Trachidna.- ld. Ibid.
fi- Draco major. Gesner. p . 7 8 .
Draco minor. Ibid.
Draconis forte omnes fpecies, in libri 2. c. 5O.
dpud Aldrov.
.W l L L U G H B Y . p. 2 8 9 .
R a i . p. 92.
y . A n Aranei feu DracOnis marini3 fpecies altéra.
The ïVeever. Pennant. British Zool. tom. 3.
p . 134. '
L a Vive. D uham. Traité des Pêches , fécondé
partie , 6e feêi. chap. 1. art. 3. pag. 134. p l. 1.
f ig • 1.
En Suède 8c en Dannemarck, Fjarfing; dans
Fille d’Hilligland , Schwcjtfifch ; en Angleterre,
W ’.ever ; en Italie , Pifce ragno.
Les Pêcheurs feroâent plus attentifs à éviter ce
poiffon qu’à le rechercher, fi l’appât du gain n’a-
giffoit fur eux plus puiffamment que la crainte de
s’expofer à une efpèce de tourment. La Vive eft
fort eftimée par le goût exquis de fa chair, qui eft
ferme fans être dure; elle fait, fuivant Fexpreflion
de M. Duhamel, l’honneur des bonnes tables ; elle
a de plus l’avantage de fe conferver long-temps,
& de pouvoir être tranfportée fraîche à de grandes
diftances ; mais la piquure des aiguillons dont la
première nageoire du dos ëft garnie, occafionne
des tumeurs, accompagnées de douleurs cùifantes,
& quelquefois de la fièvre. Ces douleurs perfiftent
avec violence pendant douze heures & plus, après
quoi elles fe rallentiffent. Les Pêcheurs fie fontima-
giné qu’elles avoient du rapport avec le flux 8c
reflux, en forte qu’elles commençoient à s’appaifer
après l’intervalle d’une marée. Il y a des Charlatans
qui fe vantent d’avoir des fecrets pour calmer
le mal. Les Pêcheurs le. pré viennent autant qu’ils
peuvent, en rompant ou en arrachant les aiguillons
aux poiffons qu’ils tirent de l’eau ; 6c quand ils
n’ont pu éviter d’en être piqués, ils appliquent fur
Ja partie malade le foie ou le cerveau nouvellement
retiré du poiffon. Différents Auteurs pref-
crivent en pareil cas , les uns l’application des
feuilles du Lentifque , d’autres celle du fable de
mer, quelques-uns les feves de marais, &c. C’eft
probablement cette qualité malfaifante des aiguillons
dé la Vive qui lui a fait donner par les anciens
le nom d’Araneus ( Araignée ) , parce qu’on a
regardé cet infe&e comme étant lui-même venimeux.
Ce poiffon a le regard dur & farouche, ce qui
l’a fait auffi appeller Draco marinus ( Dragon
marin.) Quant à la dénomination de Vive que
nous ayons adoptée , elle vient vraifemblablement
dé ce. que ce poiffon vit affez long-temps hors de
l’eau, 6c donne encore des fignes de vis après
Hifiqirï Naturelle. Tome III,
V I V
qu*on Fa vuidé, ou même qu’on lui a coupé la
tête.
Pline dit (H ifi. nat. I. 9. c. 27.) que la Vive ,
après qu’on l’a prife & jettée fur le fable, s y
pratique auffi-tôt une cavité, dans laquelle elle
s’enfonce avec une agilité furprenante. Ce fait eft
confirmé par Rondelet, & par d’autres Auteurs
modernes. M. Pennant ajoute que quand la Vive
eft ainfi enfoncée dans le fable, elle laiffe paffer
le bout de fon mufeau. Malheur alors S celui qui
la foule aux pieds ; le poiffon le frappe auffi-tot
de fes aiguillons. « Nous avons vu de ces poiffons,
» dit cet Auteur, mefurer leur coup avec autant
» de jufteffe que le font les Coqs lorfquils fe
n battent les uns contre les autres 37. ( British Zool.
t. 3. p. 135.)
La V iv e , félon Willughby , eft d’une forme
àlongée 6c comprimée par les côtés ; elle a le dos
droit 6l le ventre courbe. La tête eft d’une grandeur
médiocre, plane en deffus, un peu applatie
latéralement, & légèrement concave entre les
yeux. Ces organes font fitués à une petite diftance
l’un de l’autre, & en même temps plus près de
l’extrémité du mufeau que ne les ont tous les
autres poiffons à écailles,. du moins ceux qu’avoit
obfervés l’Auteur cité. L’ouverture de la gueule
eft très-ample ; la mâchoire inférieure eft un peu
plus longue que celle d’en haut, 6c fe termine en
forme de tubercule ; l’une 6c l’autre font garnies
de petites dents qui les rendent âpres au toucher.
L’occiput eft'excavé à deux ou trois endroits , &
a fa furface hériffée de petites afpérités. Les ouvertures
des ouies font très-grandes, 6c leurs
opercules ont à leur angle'fupérieure une forte
épine terminée en pointe.
Les côtés font marqués de lignes , les unes
jaunes , les autres d’une couleur obfcure , qui
defcendent, obliquement du milieu du dos vers
le ventre. Cette dernière partie eft d’urié couleur
blanche. Les opercules font jaunes. Les lignes
latérales font droites, beaucoup plus voifines du
dos que fur les autres poiffons. Le corps eft couvert
de petites écailles minces.
La première nageoire du dos eft fituée près de
la tête , 6c a cinq rayons épineux, liés entr’eux
par une membrane noire. La fécondé , qui eft
contiguë à la précédente , s’étend prefque jufqu’à
la queue, & a trente & un rayons flexibles ; elle
eft marquée de deux lignes jaunes tranfverfalès.
Les nageoires de la poitrine ont chacune feize
rayons , dont les antérieurs, jufqu’au neuvième ,
qui eft plus long que les autres , ont leur extrémité
rameufe ; les fuivants font fimples, 8c vont en de-
croiffant infenfiblement. Les nageoires du ventre ,
fituées antérieurement aux précédentes, ont chacune
fix rayons , dont les trois qui font fur la
partie poftérieure ont leur extrémité fourchue. La
nageoire de l’anus ëft très-alongée, 8c a trente-
[ deux rayons , qui font faillants au-deffus de leur
I membrane commune. La nageoire de la queue eft
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