
GAS T R É S . (Poiffons)
Q U A T R I EME CLAS SE
D U S I X I E M E O R D R E D E S A N I M A U X .
POISSONS PE CTORAUX.
P oijjons épineux qui ont deux nageoires inférieures fu r la poitrine.
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Q U A T O R Z I È M E GENRE.
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G A S T R É.
G À S T E R O S T E U S. Linnai.
Trois rayons à la membrane branchiojlege, & des rayons épineux au-devant
de la nageoire du dos.
E S P È
1 L e T r o i s - É p i n e s .
Trois épines fur U dos.
z L e P i l o t e .
Quatre épines fu r le dos.
j L e S a u r e .
Sept épines fur le dos 9 & deux au- ;
devant de la nageoire de l'anus.
4 L’ O v a l .
Sept épines fur le dos ; la première ejl
dirigée en avant.
5 L a C e i v a h ï .
Huit épines fur le dos, & trois derrière
l'anus.
C E S .
,6 L a C anade,
Huit épines fur le dos j fans qu'il y
en ait'aucune derrière l'anus.
7 Le Sa u t e u r .
Huit épines fur le dos,/ointes entr elles
par une membrane.
8 L’ÉPINOCHE.
D ix épines fur le dos.
9 L e V olant .
Treize épines fur le dos.
10 L e Q u in z e -É pin e.
Quinze épines fur le dos.
11 Le Sp inare l le .
Le derrière de la tête terminé par quatr
épines alongées.
G A T
GATTORUGINE. V o y 'i Coquillade.
î GELATINEUX. ( le Bouclier. )
Cycloptcrus gclatinofus. P AL LAS, fpicileg.jajctc.
feptunus , p. 19. tab. 3 • ƒ• I *
Au Kamfchatka, Morskoi Ufchkahn,
Ce poiffon, que l’on prend quelquefois fur la
«ôte de Kamfchatka, eft, fuivant M. Pallas, d une
fubftance très-molle, un peu diaphane, 6c qui, a
la plus légère fecouffe, éprouve une efpece de
îrémouffement femblable a celui des matières
gélatineufes que l’on agite. Sa couleur eft dun
violet pourpré qui a quelque chofe de livide. Aufîi
les habitans du pays le regardent-ils comme un
mets dangereux , 6c Steller remarque que les
Chiens du Kamfchatka , qui fe jettent avidement
fur les autres poiffons , même lorfqu’ils font pourris
8c qu'ils répandent une odeur infeéte , refufent
conftamment de toucher à celui-ci, quelque preffés
qu’ils foient par la faim.
La longueur ordinaire de ce poiffon eft d’un
demi-pied. Il a la tête épaiffe, un peu quarrée ,
comprimée latéralement, légèrement plane à fon
fommet, convexe par les côtés, inclinée en pente
infenfible vers les narines.
Les yeux font recouverts par une membrane
mince ; les iris font d’un verd livide, bordé d’un
cercle bleuâtre. Les narines, fituées à égale dif-
tanca entre les bords de la gueule 6c les yeux,
forment deux efpèces de petits tubes faillans dont
le bord eft rouge.
Entre les narines 8c les bords des lèvres, on
voit de part 6c d’autre deux petits trous , dont
l’ufage, félon M. Pallas, eft d’afpirer l’air qui fe
rend à la partie fupérieure des lèvres , laquelle eft
percée de dix autres trous femblables. On en voit
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un pareil nombre depuis les coins de la gueule
jufqu’aux opercules des ouies.
La gueule a fon ouverture tournée en-haut, à-
peu-près comme dans l’Uranofcope. Les mâchoires
ont leurs bords hériffés d’afpérités.
Le corps eft oblong, comprimé par les côtés,
6c va en s’aminciffant infenfiblement vers la queue.
Les nageoires de la poitrine font très - larges ,
elles forment un arc de cercle par leur contour ,
lorfqu’elles fe déployent. Elles ont trente rayons ,
dont les trois ou quatre premiers font très-déliés,
6c ne tiennent point à la membrane commune, en
forte qu’ils pendent par-devant la nageoire, comme
autant de barbillons.
Entre les nageoires dont on vient de parler,
on voit une protubérance molle , fftuée fous la
gorge , femblable à un petit mamellon , 6c garnie
intérieurement de deux lames cartilagineufes.
Les nageoires du dos 8c de l’anus le correfpon-
dent par leur fituation , 6c commencent 1 une 6c
l’autre un peu au-delà du milieu de la longueur
du poiffon.* Elles ont chacune environ cinquante
rayons, 8c fe prolongent juiqu’à la nageoire de
la queue qui a fix rayons.
On ne voit guère paroître ce poiffon que
quand il a été je-tté près des côtes par quelque
tempête. Il fe tient ordinairement dans la pleine
mer. Incapable de réfifter à l’effort des flots, 6c
privé de cette vigueur 6c de cette agilité que
l’on remarque dans les autres poiffons , il refte
attaché aux rochers, a l’aide de l’efpèce de mamellon
dont nous avons parlé, 6c qui, maigre
fa petiteffe , exerce une force de fuccion funi-
fante pour tenir l’animal appliqué contre les
corps voiflns, au milieu des agitations de la
1 mer.
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