
J U G U L A IR E S . (Poiffons)
T R O I S I EME CLAS SE
D U S I X I È M E O R D R D E S A N I M A U X .
POISSONS JUGULAIRES.
Poijfons épineux qui ont des nageoires inférieures fur la gorge.
G E N R E S .
I CilLlONYHE.
Les ouvertures des ouïes placées près
de la nuque.
1 Uranoscope.
La tête applatie & tuberculeufe.
3 T rachine .
La tête lifle & la lame inférieure des
opercules des ouies dentelee.
4 GADE.
Les nageoires (de la poitrine pointues
, & J'ept rayons à la membrane des
5 Blenne .
Les nageoires du ventre compofées de
deux rayons flexibles , recouverts d'une
membrane, épaiffe.
KAPIRAT.
2 î 7
K A P
K a PIRAT. (îe ) Efpèce de Gymnote.
Gymnotus notopterus. P a l l a s . Specileg. fafcic.
fept. p. 40. Tab. VI. fig. is
Dans l’Inde , Ikon Pangaio 8c Kapirat.
La dénomination de Gymnotus notopterus , ramenée
à Ton' étymologie, préfente deux expreffions
contradictoires ; car le terme Gymnotus défigne un
animal qui a le dos nu , 8c notopterus lignifie qui a
une nageoire fur le dos. M. Pallas ne le diflimule
pas cette contradiction , mais il en impute la faute
à ceux qui, dans leurs fyftêmes ichthyologiques ,
ont adopté des noms génériques qui expriment un
caraCtère qu’on ne retrouve point dans toutes les
efpèces du genre , ou qui même eft: démenti dans
quelques-unes par un autre caraCtère tout oppofé.
Le Kapirat, félon le même Auteur , a la tête
un peu épaiffe , courte & obtufe ; les yeux font
très-ouverts, & on voit de chaque côté, au-deffus
de ces organes , un petit trou lemblable a un pore ;
les iris ont la couleur 8c l’éclat de l’or.
Les mâchoires font garnies de dents égales, écartées
entr’elles , mais plus fenfiblement dans la mâchoire
inférieure , où elles font auffi beaucoup plus
grandes que dans celle d’en - haut. Derrière ces
dents , il y en a une fécondé , cômpofée de dents
plus petites 6c plus rapprochées. De plus , on voit
de chaque côté de la mâchoire inférieure une double
lame d’une figure à-peu-près orbiculaire, 8c une
autre lame en forme de tranchant, finement dentelée
8c fituée longitudinalement.
Les opercules des ouies font couverts d’écailles ,
& ont leur bord membraneux ; la snembf'ane bran-
chioftège eft mince 8c garnie de fix rayons.
Le corps eft comprimé par les côtés3 8c va en
diminuant vers la queue , de maniéré qu il repre-
fente à-peu-près une lame d’épée. Le dos eft épais
8c un peu convexe ; les écailles qui recouvrent le
corps font petites 8c ont leur bord entier ; l anus
eft fi.tué près de la gueule.
La nageoire du dos eft plus près de la queue que
de la tête : elle eft affez longue , 8c a fept rayons ,
dont le dernier eft à peine fenfible.
Les nageoires de la poitrine ont chacune treize
rayons y celle de l’anus eft plus charnue 8c plus
baffe vers fa naiffance que dans fes autres parties :
elle s’élève enfuite , 8c fe prolonge , en confervant
fon bord parallèle à la bafe, jufqu’au-delà de l’extrémité
de la queue, qui eft toute entière d’une fub-
ftance charnue, 8c n’a point de nageoire particulière
; la même nageoire a cent feize rayons , tous
fendus en deux dans leur partie fupérieure.
La couleur du corps eft d’un blanc argenté ,
mélangé d’un jaune d’or ; celle du dos 8c des nageoires
a une teinte de gris cendré.
Hifloire Naturelle. Tome HL
K O E
L’individu obfervé par M. Pallas avoit environ
huit pouces de longueur, fur deux pouces quatre
lignes de largeur vers la région de l’anus. On trouve
ce poiffon dans la mer de l’Inde.
•KAVIAC. <Eufs d’Efturgeons mis en galettes
épaiffes d’un doigt , 8c larges comme la paume
de la main , falées , 8c qu’on fait fécher au foleil.
Les Italiens établis à Mofcou en font un grand
commerce dans cet empire.
Le meilleur Kaviac fe fait avec l’Ichthyocolle *
poiffon de huit à dix pieds de long , qui fe peche
dans la mer Cafpienne.
Il vient auffi du Kaviac de la mer Noire»
On en ufe en Italie ; on commence à lé connoître
en France. ,
Le bon doit être d’un brun rougeâtre 8c bien fec.
On le mange avec de l’huile 8c du citron. Voyelle
Di&. de Com.
On donne en Ruffie au Kaviac la dénomination
de Caviari fckari. On le prépare de la manière
fuivante : on ôte de deffus les oeufs de llchthyo-
colle la pellicule qui les enveloppe; on les fau-
poudre de fel,8c on les laiffe pendant huit jours
dans cet état. Au bout de ce temps , on y mêle
du poivre 8c des oignons coupés en petits morceaux
: on laiffe fermenter ce mélange. Les Italiens
en font venir une grande quantité : ils le regardent
comme un manger fort délicat ; mais on prétend
qu’il eft très-mal fain 8c fiévreux. D'tél. des Scienc.
Arts & Métiers.
KIN-YU. Il paroît que le poiffon décrit fous
cette dénomination dans le Diéfionnaire raifonne
des Sciences , Arts 8c Métiers, eft le poiffon doré
de la Chine. M. Duhamel dit que les - Chinois le;
, nomment Kin-\u.
KOELREUTER. ( le ) Efpèce de Gobie.
Gobius Koelreuteri. Pa l l a s . Specileg. fafcic. 8.
pag. 8. tab. fig. i. 2.. 3.
Ce poiffon , félon M. Pallas * reffemble à beaucoup
d’égards à celui qu’il a nommé Gobius Schlof-
feri. ( Voye^ S chlo sser. ) Il a , comme lui, la
tête épaiffe , un peu àlongée, convexe par-devant,
traverfée par un ftllon longitudinal qui paffe entra
les yeux , 8c comme divitée en deux lobes à l’endroit
qui répond à la nuque.
La lèvre lupérieure eft double ; la partie extérieure
pend en devant, 8c fe prolonge en forme
de pointe de chaque côté : les bords extérieurs
de ces prolongements fe courbent vers les coins
correfpondans de la gueule, où ils forment de part
8ç d’autre une profonde échancrure ; la fécondé
lèvre d’en-haut, qui eft fous la précédente, 8c la
lèvre d’en-bas, font l’une 8c l’autre d’une fubftance
charnue & épaiffe ? fur - tout vers les coins de la